France: un polygame condamné pour viols sur conjointes et violences sur 28 de ses enfants présumés
Un polygame de 45 ans a été condamné mercredi par un tribunal dans le sud-ouest de la France à 30 années d'emprisonnement assorties d'une période de sûreté des deux tiers pour viols contre ses compagnes et violences aggravées contre 28 de ses 29 enfants présumés, a-t-on appris auprès de son avocat.
Décrit comme un "gourou" et un "pervers narcissique", l'accusé a gardé le silence tout le long de son procès devant le tribunal judiciaire d'Auch et a interdit à son avocat commis d'office de le défendre, a précisé à l'AFP ce dernier, Jean-François Renaudie.
L'accusé était visé par 21 chefs d'accusation dont ceux de viol par conjoint, de violence sur mineur et de torture ou acte de barbarie sur mineur, avec pour circonstances aggravantes le fait que ces violences aient pu être commises dans certains cas contre des mineurs de moins de 15 ans ou en présence d'un autre enfant.
Il lui était reproché d'avoir instauré un climat de "violence généralisée", psychologique et physique à l'encontre de ses conjointes et de la plupart de sa progéniture.
Les faits d'actes de torture et barbarie auraient touché deux des plus jeunes enfants, entre leur naissance et leurs 20 mois: selon des témoignages concordants de sa famille, il les aurait soulevés par les oreilles jusqu'au sang et les aurait violemment immergés dans l'eau afin de faire cesser leurs pleurs.
Trois de ses quatre compagnes, elles aussi mises en cause pour des violences contre les enfants, ont été acquittées, a indiqué Me Renaudie.
Né en Côte d'Ivoire, l'accusé, arrivé en France à l'âge de 16 ans, observait une pratique "particulièrement exigeante et rigoureuse de l'islam", selon les enquêteurs. Il avait dépouillé le domicile de la plupart de ses meubles et calfeutré les fenêtres afin "d'empêcher le diable d'entrer".
Il a nié en bloc l'ensemble des faits qui lui sont reprochés, avoir eu pour compagne trois des quatre femmes, ainsi que la paternité d'une majorité de ces 29 enfants.
Si le lien de filiation n'est pas formellement établi, "aucun test" ADN n'ayant été effectué face à son refus et à l'absence de demande en ce sens des parties civiles, les enquêteurs soulignent que "l'ensemble des enfants le reconnaissent comme père ou a minima comme figure paternelle".
La justice a pris connaissance de la situation lorsque l'une de ses compagnes a pris la fuite début 2022. L'accusé a été placé en détention en avril de la même année et ses 27 enfants mineurs ont été placés.
Commentaires (1)
Un déséquilibré.
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