Burkina : Le jour où Thomas Sankara a arraché à son père un véhicule que Sassou Nguesso venait de lui offrir
C’est un secret de polichinelle. Thomas Sankara est une figure majeure du panafricanisme en Afrique. Assassiné en 1987, lors d’un coup d'État militaire, celui que beaucoup appelaient le "Che Guevara africain" n’a jamais vraiment disparu de la mémoire collective des Burkinabé et des Africains.
Trente-huit ans après sa mort, on continue de découvrir des facettes de lui, des anecdotes sur lui.
« J’étais là et ma voiture a disparu sous mes yeux »
Dans une tribune publiée sur Lefaso.net, Jonas Hien, un homme qui était proche de Joseph Sankara (père de Thomas), a livré une confidence que ce dernier lui avait faite sur son fils. Cette histoire est liée à l’actuel dirigeant congolais, Denis Sassou Nguesso.
« Le président de la République du Congo, un de ses amis, m’a fait don d’un véhicule. Les papiers du véhicule sont en mon nom. Il a informé Thomas avant de me remettre le véhicule. À la même période, je venais d’acheter la mobylette que voici (il m’a montré la moto qui était une Honda Econo Power). Dès que son ami a quitté le Burkina Faso, Thomas est revenu ici accompagné de ses militaires et il a ordonné l’enlèvement de la voiture pour aller la déposer au parc automobile de l’État. J’étais là et ma voiture a disparu sous mes yeux », a raconté Joseph Sankara.
« Au lieu de s’occuper de l’État qui en a besoin, on s’occupe de ceux qui ont des mobylettes neuves »
Son fils l’a ensuite regardé en lui disant : « Toi, tu vaux mieux, tu viens d’acheter une mobylette neuve. L’État n’a rien. Au lieu de s’occuper de l’État qui en a besoin, on s’occupe de ceux qui ont des mobylettes neuves. »
Joseph dit avoir fait mine de l’ignorer. « J’ai fait comme si ce n’était pas à moi qu’il parlait ! Mais comme on ne pouvait pas en discuter, il est ressorti et a disparu lui aussi comme ma voiture (rires du Vieux Sankara). À l’heure où je te parle (on était en 1999), je ne sais pas ce qu’est devenu ce véhicule. J’en ai parlé à Blaise, mais ça n'a rien changé. J’ai toujours les papiers du véhicule avec moi », a raconté le père de l’ex-dirigeant burkinabé.
Cette histoire, révélée par Jonas Hien, montre que Thomas Sankara mettait les intérêts de la nation au-dessus de ceux de sa propre famille.
Commentaires (5)
Bien sûr les intérêts du peuple avant tout. Mais le grand père a droit à une vie meilleur surtout que l'offre vienait d'un autre pays ami.
En plus le président Denis a fait honneur a quelqu'un qu'il considere comme son père .Thom Sank restera graver les mémoires . Un vraiv panafricaniste.
Cela ne m'étonne de Sankara pour qui le pays compte d'abord.
Mais cela est difficile de voir cela dans notre cher pays Galsen !!!
Il a raison. Ce don nest pas anodin.
Sans karangué ,Sankara s'est bien fait avoir par Campaoré. Sa naïveté lui a été fatale. C'est ce qui attend yolom bite-folle.
Thomas Sankara était idéaliste, il croyait avec conviction à la capacité de l'africain de changer son destin par sa volonté et son travail. Je ne crois pas au pseudo révolutionnaire actuel qui exploite juste l'image de TS, pour servir leur projet d'accaparement du pouvoir et des biens. La roue de l'enrichissement rapide tourne à plein régime pour bon nombre de nouveaux révolutionnaires. Tampis pour ceux qui espèrent dans ce projet fallacieux. Qui vivra verra 🙏
Participer à la Discussion