Commerce sino-africain : Les échanges dépassent les 300 milliards de dollars sur onze mois, un nouveau record
Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique franchissent un nouveau palier historique, dépassant pour la première fois la barre des 300 milliards de dollars américains avant même la fin de l’année civile. Selon les derniers chiffres publiés par l’Administration générale des douanes de Chine, le volume total des transactions sur les onze premiers mois de l’année en cours a atteint 314,413 milliards de dollars.
Cette performance représente une augmentation de 17,8% par rapport à la même période de l’année précédente. Elle dépasse déjà le total enregistré pour l’ensemble de l’année 2024, qui s’était établi à 295,562 milliards de dollars. Cette croissance soutenue illustre la densité et la continuité des relations économiques entre le géant asiatique et le continent africain.
Une dynamique portée par les exportations chinoises
L’analyse des données révèle une dynamique à deux vitesses. Le poste des exportations de la Chine vers l’Afrique présente la croissance la plus vigoureuse. Sur la période étudiée, leur valeur a atteint 201,715 milliards de dollars, enregistrant ainsi une hausse significative de 26,3% en glissement annuel. Cette forte progression suggère une demande africaine résiliente pour les produits manufacturés, les équipements et les biens intermédiaires en provenance de l’empire du Milieu. Elle reflète également l’intégration continue des économies africaines dans des chaînes de valeur où les intrants chinois jouent un rôle structurant. De nombreux projets d’infrastructure et de développement en cours sur le continent, souvent liés à des financements ou des entreprises chinoises, contribuent à soutenir cette demande.
En face, les importations chinoises en provenance d’Afrique, c’est-à-dire les exportations africaines vers la Chine, ont également progressé, mais à un rythme plus modéré. Elles se sont chiffrées à 112,698 milliards de dollars, affichant une croissance de 5,2% sur un an. Cette tendance positive, bien que moins marquée, est importante. Elle démontre que les marchés chinois continuent d’absorber les matières premières, les produits agricoles et les ressources minérales africaines. La composition de ces exportations reste un sujet d’observation pour les économistes, alors que plusieurs pays africains cherchent à diversifier leur panier d’exportations vers la Chine en y incluant davantage de produits à valeur ajoutée. La stabilité de cette relation commerciale offre un cadre pour de telles évolutions.
Une croissance géographiquement partagée
Un des enseignages majeurs de ces statistiques réside dans la large répartition géographique de la croissance. La Chine entretient des relations commerciales avec 54 pays africains. Les données indiquent que pour 41 de ces partenaires, la croissance des échanges bilatéraux a dépassé le seuil de 10% sur les onze mois. Plus remarquable encore, 22 pays ont enregistré une augmentation de leurs volumes commerciaux avec la Chine supérieure à 30%. Cette dispersion souligne que la relation commerciale ne se limite pas à quelques grands fournisseurs de pétrole ou de minerais. Elle touche un large éventail de nations, des pays côtiers aux économies de l’hinterland, participant à une interconnexion plus diffuse et peut-être plus durable des économies.
Ces performances surviennent dans un contexte international encore marqué par des incertitudes économiques et des tensions géopolitiques. La capacité du couple sino-africain à maintenir et à accélérer ses échanges dans un tel environnement est perçue par les analystes comme un signe de la robustesse de ce partenariat. La complémentarité des économies, la profondeur des liens construits sur deux décennies et l’existence de cadres institutionnels comme le Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC) fournissent des amortisseurs et des mécanismes de facilitation. Les chiffres publiés par Pékin tendent à confirmer que, malgré les débats sur la nature des engagements chinois en Afrique, les flux commerciaux concrets conservent un puissant élan.
Alors que l’année se conclut, le record des 300 milliards de dollars apparaît comme une nouvelle étape symbolique. La question qui suit naturellement est celle de la soutenabilité et de l’équilibre de cette croissance. Les observateurs pointent deux axes d’attention. Le premier concerne la structure même des échanges : la réduction progressive de l’écart entre la courbe des exportations chinoises et celle des exportations africaines serait un indicateur de maturation. Le second axe porte sur la qualité et la diversification des produits échangés, avec l’espoir de voir davantage de biens finis africains trouver leur chemin vers les consommateurs chinois.
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