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Est de la RDC: l’ex-chef rebelle Roger Lumbala condamné à 30 ans de réclusion pour complicité de crimes contre l’humanité

Auteur: RFi.fr

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Est de la RDC: l’ex-chef rebelle Roger Lumbala condamné à 30 ans de réclusion pour complicité de crimes contre l’humanité

Roger Lumbala a été reconnu coupable de complicité de crimes contre l’humanité, ce lundi 15 décembre. Responsable politique congolais jugé pour des faits commis en République démocratique du Congo au début des années 2000, il est condamné à trente années d’emprisonnement. Les parties civiles saluent une décision historique. Cette dernière audience a également été marquée par la présence de Roger Lumbala et de son avocat commis d’office, Maître Vigier, venu pour la première fois s’asseoir dans la salle d’audience.

À 17h00, c’est le branle-bas de combat, au palais de justice. Pour la première fois, en cinq semaines, l’avocat commis d’office s’installe sur le banc resté vide durant tout le procès. Roger Lumbala arrive, entouré de deux policiers. Il échange quelques mots avec Maître Vigier. Le président de la Cour, lui, lit le verdict, rendu par les jurés, à 17h30.

L’ancien chef de guerre devenu homme politique écope de trente ans de réclusion criminelle. Il est reconnu coupable de crimes contre l’humanité.

Le président cite au moins trente victimes et reconnait la responsabilité de Roger Lumbala, coupable par aide ou assistance d’actes de viols constitutifs de tortures, coupable par aide ou assistance de réduction en esclavage, coupable par aide ou assistance de travail forcé, coupable par aide ou assistance de l’existence d’une entente criminelle.

Roger Lumbala reste debout, silencieux, à l’écoute. Aucun juré ne le regarde. Il dispose de dix jours pour faire appel de la décision.

Les ONG saluent un verdict « historique »

Du côté des victimes, les réactions ne se font pas attendre. « C'est vraiment un sentiment de joie et, aussi, pour moi, une réparation psychologique », affirme ainsi l'une d'entre elles à la suite du verdict. « Mon père a été abattu comme un animal [par les hommes de Roger Lumbala]. Alors que depuis, je n'ai cessé de me demander si les personnes qui ont fait ça sont des êtres humains semblables à nous, je sais désormais qu'il n'existe pas de "surhomme" et que tout le monde est comptable devant la justice. C'est un signal fort envoyé à d'autres seigneurs de guerre qui continuent de semer la terreur dans notre pays », poursuit cette dernière.

« Un verdict comme celui-là, concernant des faits qui remontent à 23 ans, c'est une grande satisfaction », commente à l'unisson une autre victime qui se souvient : « À l'époque, [le groupe de Roger Lumbala] m'a dépouillé de tout ce que j'avais et m'a blessé au niveau de l'avant-bras droit. Et après ça, ils ont emmené mon oncle maternel pour l'exécuter ».

La condamnation à 30 ans de réclusion de Roger Lumbala, à Paris est « historique » et « met fin à des décennies d'impunité » pour les auteurs de crimes lors des conflits incessants en RDC, ont salué, pour leur part, les ONG parties civiles.

Cinq organisations congolaises de défense des droits humains (Justice Plus et Pap-RDC) et internationales (Minority Rights Group, TRIAL International et la Fondation Clooney pour la justice), relèvent également que ce verdict intervient « à un moment où la violence » se poursuit dans l'est de la République démocratique du Congo, « malgré les récents accords de Washington » entre belligérants.

Les organisations de défense des droits humains espèrent que ce verdict mettra à mal le sentiment d'impunité de belligérants qui, depuis 30 ans, guerroient dans l'est de la RDC, avec l'implication de pays voisins comme le Rwanda ou l'Ouganda, et avec comme objectif principal le contrôle des ressources minières et naturelles.

Ces guerres, dont le bilan est impossible à établir, ont fait des millions de morts et de déplacés. Au moment où tombe le verdict Lumbala, l'accord « pour la paix » entériné début décembre à Washington demeure lettre morte et la région reste le théâtre d'affrontements entre le M23, groupe soutenu par Kigali, et l'armée congolaise, appuyée par les forces burundaises.

Trois chefs de guerre, Thomas Lubanga, Germain Katanga et Bosco Ntaganda, ont certes été condamnés entre 2012 et 2021 par la Cour pénale internationale. Mais aucune cour nationale d'un pays s'octroyant la compétence universelle n'a jusqu'à présent condamné pour des atrocités commises dans l'est de la RDC, relèvent les ONG.

Auteur: RFi.fr
Publié le: Mardi 16 Décembre 2025

Commentaires (1)

  • image
    Rat il y a 14 heures
    Next Maky et sa troupe. Pr Diomi feso sis bi le fauteuil est trop grand pour toi
    SONKO REK

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