La ville de Boffa, située à environ 150 km de Conakry, fait face à une crise d’eau potable sans précédent. Depuis plusieurs semaines, les robinets sont à sec dans de nombreux quartiers du centre-ville, obligeant les habitants à se débrouiller pour s’approvisionner en eau dans des conditions précaires.

À Boffa-centre, le constat est alarmant. Les familles déboursent désormais entre 3 500 et 4 000 FG pour un bidon de 20 l d’eau, une dépense devenue insoutenable pour la majorité des ménages à faible revenu. 

« Nous payons cher pour avoir de l’eau, entre 3 500 et 4 000 FG, alors que c’est une nécessité vitale. Dès 6 h, mes enfants et moi devons parcourir une longue distance pour faire la queue autour d’un puits. Chaque jour, je dois choisir entre acheter de l’eau ou de la nourriture. Nous voulons simplement boire une eau propre sans nous ruiner », déplore Mariama, mère de quatre enfants.

Au-delà du manque d’eau, les habitants pointent du doigt la mauvaise gestion et l’insécurité sanitaire de la source utilisée par la Société des eaux de Guinée (SEG) pour alimenter la ville. D’après plusieurs témoignages, le site d’approvisionnement n’est pas protégé.

« Nous voyons souvent des bœufs et des chèvres s’approcher de la rivière d’où la SEG tire l’eau. Il n’y a ni clôture ni dispositif de protection », témoigne un habitant du quartier Thia, inquiet des risques de contamination.

Face à cette situation, la colère et le désespoir montent. « Nous payons nos factures, mais nous n’avons pas d’eau. Nous demandons aux autorités de trouver une solution durable », lance un jeune du quartier Bolondé 1.

Les conséquences de cette crise sont multiples : des enfants manquent l’école pour aller chercher de l’eau, les maladies hydriques telles que la diarrhée et la typhoïde se multiplient, et les femmes, principales responsables de la corvée d’eau, sont à bout de force.

Les habitants appellent les autorités locales et nationales à agir d’urgence pour sécuriser la source d’eau, réhabiliter les installations vétustes et assurer un accès régulier et abordable à l’eau potable.

À noter que malgré plusieurs tentatives, notre rédaction n’a pas pu joindre le directeur de l’agence SEG de Boffa. Selon des sources locales, celui-ci serait malade depuis plusieurs mois, ce qui pourrait expliquer en partie le manque de réactivité du service.