Un raid aérien sur Tripoli dans la nuit de samedi ?à dimanche a tué l’un ?des fils du dirigeant libyen.

Le colonel Kadhafi est sorti indemne d’un raid de l’Otan dans la nuit de samedi à dimanche, mais l’un de ses fils, Saif Al Arab, a été tué, de même que trois de ses petits-enfants, a annoncé le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim. La maison, située dans un quartier résidentiel de Tripoli, qui appartiendrait à Saif Al Arab, a été entièrement dévastée. Le dirigeant libyen et son épouse se trouvaient sur les lieux et ont survécu aux bombardements. Saif Al Arab, trente ans, était plus connu pour ses frasques à Munich, où il a étudié, que pour son rôle politique ou militaire. Moussa Ibrahim a dénoncé une tentative d’assassinat, ajoutant que l’attaque était une violation du droit international. Ce que l’Otan s’est empressée de démentir, en affirmant ne viser que des objectifs militaires. «?Nous ne visons pas les individus?», a ainsi déclaré le général Charles Bouchard. Ce commandant en chef de l’opération n’a pas tenu à confirmer la mort du fils cadet de Kadhafi.

Depuis le début de l’intervention armée, les pays engagés ont assuré que le mandat de l’ONU visait à protéger les civils, pas de tuer Kadhafi, dont le départ est réclamé. L’ambiguïté est telle que le premier ministre britannique, David Cameron, est monté au créneau hier pour défendre les frappes «?conformes à la résolution de l’ONU?» et expliquer qu’«?il s’agit de viser les centres de commandement et de contrôle plutôt que des personnes spécifiques?». Son ministre de la Défense, Liam Fox, avait été moins prudent fin mars en estimant qu’il y avait «?une possibilité?» que le colonel Kadhafi soit directement pris pour cible. Vendredi soir, ce dernier a répété qu’il ne renoncerait pas au pouvoir, et proposé de négocier. Les rebelles ont rejeté l’appel. De même l’Otan a exclu toute discussion et suspension des frappes. Jusqu’à ce que mort s’ensuive??

Bernard Duraud