Tout le monde le sait. Patrice Talon et Boni Yayi ont eu, par le passé, des relations difficiles. En 2012, l’actuel président, qui n’était alors qu’un homme d’affaires, a été accusé de tentative d’assassinat sur la personne de Boni Yayi. Ce feuilleton politico-judiciaire a pris fin en 2014, quand le natif de Tchaourou a accordé son pardon à Patrice Talon.

Cet acte qui relève, semble-t-il, d’une hauteur spirituelle a permis à l’actuel dirigeant de rentrer au pays pour candidater à la Présidentielle de 2016.

Boni Yayi, depuis 2016, s’emploie « avec beaucoup d’énergie à faire échec à toutes les réformes »

Vainqueur du scrutin cette année-là, Patrice Talon s’installe dans le fauteuil présidentiel et Boni Yayi vire dans le camp de l’opposition. Depuis ce temps, l’ex-dirigeant s’emploie « avec beaucoup d’énergie à faire échec à toutes les réformes (du régime de la rupture) quelles qu’elles soient et à l’action politique quel que soit le secteur ». Ces accusations proviennent du président Talon.

Il les a formulées lors de l’entretien accordé à la presse nationale hier mardi 4 novembre. Pour M. Talon, il y a une « guéguerre » entre le président Boni Yayi et lui. Et cette guéguerre « est en train de pourrir l’environnement politique et social au Bénin. Elle est en train de pourrir même la paix, la quiétude et la concorde » dans le pays, soutient le dirigeant béninois.

Il souhaite quitter la scène politique en 2026, avec le président Boni Yayi pour le bien du Bénin. « Vivement les élections de 2026 (pour que) nous quittions la scène politique. Je voudrais qu’il (Boni Yayi) quitte aussi la scène politique et qu’à la limite, qu’on se retrouve dans un conseil de sages pour donner des conseils, pour faire des arbitrages… Notre relation nuit au Bénin », a déclaré Patrice Talon.

Interdire aux anciens présidents de faire de la politique

Le chef de l’État est même favorable au vote d’un texte pour interdire aux anciens présidents de faire de la politique. « Moi, je demanderai bien au Parlement de voter une loi constitutionnelle pour interdire à Talon, à Boni Yayi et à Soglo de faire de la politique. Ça devient impératif pour le Bénin. Si les Béninois apprennent à nous oublier demain, les choses changeront très vite dans le pays, plus vite qu’on ne le pense », assure le président béninois.