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Présidentielle-2026 au Bénin : L’opposition en danger

Auteur: Bernardin Patinvoh

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Présidentielle-2026 au Bénin : L’opposition en danger

Au Bénin, la mouvance présidentielle doit se pourlécher les babines, en ce moment. Dans le parti d’opposition, Les démocrates, la météo n’est pas du tout bonne. De gros nuages s’amoncèlent dans le ciel de cette formation politique, faisant craindre un déluge qui pourrait mettre fin à ses ambitions présidentielles. 

En effet, depuis quelques jours, un député de cette formation politique a exigé, par exploit d’huissier, la restitution de son formulaire de parrainage déjà récupéré par le président du parti, Boni Yayi. N’ayant pas obtenu gain de cause, Michel Sodjinou a saisi le tribunal de première instance de Cotonou.

La Cena a déjà exécuté la décision de justice

La juridiction a expressément rendu une décision dans laquelle elle fait injonction à Boni Yayi de restituer au plaignant sa fiche individuelle de parrainage. Au cas où l’ancien président ferait de la résistance, le tribunal a ordonné à la Commission électorale d’invalider cette fiche de parrainage et d’en délivrer une autre au député. C’est ce qui a été fait. 

La Cena s’est empressée d’exécuter la décision de justice. À l’heure actuelle, le parti Les démocrates ne dispose que de 27 parrainages, alors qu’il lui en faut absolument 28 pour participer à la prochaine élection présidentielle.

« Je ne reconnais pas le processus actuel de désignation du duo présidentiel » 

 Dans une lettre publiée dans la presse, le député qui fait trembler tout un parti politique a justifié son acte. Ce qu’on retient de ses dires, c’est qu’il ne digère tout simplement pas le choix du duo Agbodjo-Lodjou. Pour lui, ces personnalités ont été désignées à la suite de « manipulations et d’absence de concertation ».

 « Sous prétexte d’unité, on a exigé des députés qu’ils signent à blanc leurs fiches de parrainage, sans même connaître les noms des candidats qu’ils parrainaient. On a fait croire que la discipline de groupe signifiait obéissance aveugle. On a organisé des commissions de désignation où les équilibres étaient déjà fixés à l’avance, où les représentants de certains départements ont été remplacés, simplement parce qu’ils ne faisaient pas partie de la 'bonne région' ou du 'bon clan'. Alors même que la commission n’a pas terminé ses travaux, tout le monde sait que le choix de M. Renaud Agbodjo est déjà acté - un jeune avocat estimable, mais dont personne ne connaît les réalisations politiques », a assené le député. 

Il dit ne pas vouloir se rendre « complice d’une mise en scène qui trahit les principes fondateurs » du parti. « Je ne reconnais pas le processus actuel de désignation du duo présidentiel tel qu’il a été conduit », a-t-il ajouté.

« Je viens très humblement me mettre à genoux pour te supplier de remettre le parrainage au parti »

Sa position est donc claire : il ne veut pas accorder son parrainage à l’avocat et à son colistier. L’homme n’est même pas ouvert à la discussion. Eric Houndété, le vice-président du parti, dont il est proche, l’a appelé à maintes reprises pour lui parler, mais il n’a pas daigné décrocher. Monsieur Houndété a donc décidé de lui écrire, le suppliant à genoux de remettre son parrainage.

 « Je voudrais te dire que nous devons transcender les divergences, penser à notre parti, à la République, aux filles et aux fils de ce pays. C’est pour cela que je viens très humblement, me mettre à genoux pour te supplier de remettre le parrainage au parti. Je sais que c’est difficile pour toi, mais l’histoire nous interpelle et le Bénin tout entier nous regarde. Nous avons le devoir d’être à la hauteur des attentes du peuple. Car il ne devrait pas être dit que la non-remise de ton parrainage ait empêché qu’une compétition saine se passe dans l'intérêt du pays », lui a dit l’honorable député dans une correspondance datée d'hier mercredi 15 octobre.

Rappelons que le mardi 14 octobre, le président de la Cena, Sacca Lafia, avait notifié au duo du parti d’opposition que son dossier était à compléter. Il parlait certainement de l’absence de la 28e fiche de parrainage dans les documents. 

Les démocrates ont encore jusqu’à demain vendredi pour convaincre M. Sodjinou. S’ils échouent, ils pourront techniquement dire adieu à leur rêve présidentiel. Le dauphin de Talon, Romuald Wadagni, aurait alors un boulevard, face à des candidats que certains observateurs traitent déjà de « faire-valoir ».

Auteur: Bernardin Patinvoh
Publié le: Jeudi 16 Octobre 2025

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