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Présidentielle ivoirienne: Yopougon la frondeuse vote dans le calme

Auteur: AFP

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Présidentielle ivoirienne: Yopougon la frondeuse vote dans le calme

Ils ne sont qu'une poignée, mais ils ont l'air bien motivés : dans le quartier populaire de Yopougon à Abidjan, les premiers électeurs se pointent samedi matin sous le porche d'entrée en pierre gravée du collège Segbe.

"Je suis venu tôt pour voter et puis filer au village rapidement", conte Olivier, imposantes lunettes de soleil Gucci sur le nez.

Avec leurs chasubles aux couleurs nationales ivoiriennes, les assesseurs de la commission électorale (CEI) donnent un ton étonnamment coloré à la douzaine de bureaux de vote installés ici aux premières heures de la matinée dans les salles de cours du collège, au coeur du quartier "Toit rouge".

Dans l'immense et populaire Yopougon, ancien fief de Laurent Gbagbo, écarté du scrutin, ce quartier de "Toit rouge" est réputé être toujours dans le camp des "durs" totalement acquis à l'ancien président.

Dans le bureau de vote numéro 2, la "cheffe de bureau" Maryam Amara finit avec ses deux adjointes de poser le matériel électoral sur les deux pupitres d'écolier collés sous le tableau noir: liste d'émargement, tablette électronique reliée au central de la CEI, encrier, et les précieux bulletins de vote, encore sous cellophane.

Les cinq candidats, dont le président Alassane Ouattara, grand favori et candidat à un quatrième mandat, s'y affichent pour certains tout sourire, comme pour inviter le citoyen à apposer une croix dans le carré blanc réservé pour l'élu de leur choix.

"Le stylo ne trace pas!"

L'urne scellée en plastique transparent trône au milieu de la salle de classe. L'isoloir, un morceau de carton plié où un stylo attend déjà l'électeur, est installé tout au fond dans le coin habituellement réservé au cancre.

"Nous sommes prêts, on attend le feu vert", commente tranquillement Maryam, transpirant légèrement, les cheveux attachés sous un fichu noir. Le top est donné peu après 8H00 locales (et GMT).

Près de 5.000 votants sont inscrits ici, précise le président de ce centre. "Les candidats ont fait leur boulot pour mobiliser, maintenant on va voir l'affluence".

La participation est l'un des enjeux du scrutin, duquel l'ex-président Laurent Gbagbo et le banquier international Tidjane Thiam, deux poids lourds politiques, ont été exclus.

Ces dernières semaines, leurs partis ont encouragé les Ivoiriens à protester contre cette décision et à manifester contre un quatrième mandat de M. Ouattara.

Elegante chemise bleue marine et l'air solennel, Losseni présente sa carte d'électeur et sa carte d'identité.

Patatras, la tablette électronique ne reconnait d'abord pas l'empreinte digitale de ses deux pouces, au grand embarras de l'un des assesseurs.

Losseni prend enfin son bulletin pour l'isoloir. "Le stylo ne trace pas!", impossible de graver la précieuse croix. Changement de stylo, le bulletin est enfin marqué et glissé dans l'urne. Une signature, et un doigt apposé sur le tampon encrier comme preuve de vote, l'affaire est enfin réglée.

"Je suis très heureux de participer à ce vote, c'est la Côte d'Ivoire qui sort gagnante", récite-t-il devant la caméra.

"Où est mon bureau?"

Voix timide qui contraste avec son allure déterminée, Marceline Aviet, 27 ans, vote pour la première fois. "Je ne voulais pas manquer, et puis c'est un devoir pour nous Ivoiriens. On a besoin d'un changement, c'est maintenant qu'il faut le dire", commente-t-elle tout sourire.

Dans la cour sablonneuse du collège, une file d'électeurs, documents en main, se forme devant la salle de classe voisine. "Où est mon bureau de vote?", s'interrogent les nouveaux venus arrivés au compte-goutte, après l'examen de leurs divers documents à l'entrée par deux policiers en faction.

"Président" Bamba Mameri, délégué du RHDP (le parti au pouvoir) pour le secteur, est venu observer le vote, il se réjouit de constater que "tout est calme". "Il n'y a pas de bruit malgré la désinformation qu'on entend ici et là"

"C'était chaud ici pendant la crise de 2011, il y a eu des morts", rappelle un taxi du coin.

La crise parait cependant bien lointaine en ce samedi matin d'élection, où tout est parfaitement calme et comme d'ordinaire dans les allées poussiéreuses du quartier.

"S'il y a la paix, on est tranquille", lâche Olivier.

Un suspicieux fait remarquer dans un murmure que "l'encre n'est pas vraiment indélébile".

Après le coup de chaud des premiers votes, l'affluence commence déjà à baisser au Collège Segbe. "On va voir si les électeurs vont se mobiliser", s'interroge une observatrice membre "de la société civile" en haussant les épaules.

AFP

Auteur: AFP
Publié le: Samedi 25 Octobre 2025

Commentaires (2)

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    Thiane il y a 10 heures

    La côte d ivoire République bananiaire comme le Mali, la guinée Conakry, le Rwanda, etc
    Maquis sale a procédé ainsi pour éliminer notre héros national Sonko mais le peuple a résisté pour bannir l assassin Maquis

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    ali il y a 8 heures

    la CI sert un tres bon exemple. les pastefiens sont facher parceque leur pion thiam a ete realer tout comme sonko.

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