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80 ans de Francs CFA : Un anniversaire humiliant (par Ndongo Samba Sylla)

Auteur: Ndongo Samba SYLLA

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80 ans de Francs CFA : Un anniversaire humiliant (par Ndongo Samba Sylla)

Les 25 et 26 décembre 1945, le gouvernement provisoire français déclarait, auprès d’un Fonds monétaire international (FMI) naissant, le franc CFA, le franc des colonies françaises d’Afrique. Cette nouvelle unité de compte devait circuler dans l’empire français en Afrique au sud du Sahara, y compris Madagascar et la Réunion. 

À la différence de l’Angleterre, la France d’après-guerre choisit de donner une valeur externe forte aux monnaies de ses colonies : à sa naissance, 1 franc CFA s’échangeait contre 1,70 franc métropolitain. En 1948, il fallait deux francs métropolitains pour obtenir un franc CFA. Une monnaie « forte » de ce type agit comme une subvention aux importations et comme une taxe sur les exportations. 

Durant la guerre, les relations commerciales s’étaient distendues entre la métropole et ses colonies africaines. L’économie française, exsangue et peu compétitive, avait besoin d’un tel arrangement monétaire pour reconquérir ses parts de marché et bénéficier de débouchés captifs. Le franc CFA avait ainsi été créé en vue de faire participer les colonies à la reconstruction économique de la métropole et, aussi, de permettre à celle-ci d’avoir plus de marge de manœuvre dans un monde dominé par l’hégémonie du dollar américain. Avec la zone franc, la France a la possibilité d’acheter à crédit ses importations en provenance de son empire, sans débourser de dollar, et d’utiliser à son propre compte les recettes d’exportation en dollar de ses colonies. Ce « privilège exorbitant » a contribué à soutenir le cours d’un franc qui a fait l’objet de dix dévaluations entre 1948 et 1986.

À partir des années 1960, avec le processus de décolonisation, les zones monétaires coloniales sur le continent ont été progressivement démantelées. Seule la zone franc a survécu dans la rigueur de sa colonialité. Cooptation des élites, répression des dirigeants dissidents, sanctions diverses, intimidation, chantage et assassinats : tels sont les « procédés idylliques » auxquels Paris a eu recours en vue de maintenir l’anomalie historique et l’incongruité morale que le franc CFA est devenu au fil des décennies. 

Une monnaie coloniale et un frein au développement

Huit décennies après la création du franc CFA, il n’y a pas eu de changement institutionnel notable à part le déplacement à Yaoundé et à Dakar des sièges de la BEAC et de la BCEAO et la substitution de l’euro au franc comme monnaie d’ancrage. Les principes de gestion, les fondements et l’orientation économique originels restent de mise. La prétendue réforme du franc CFA d’Afrique de l’Ouest par Macron et Ouattara en 2019-2020 est un tour de passe-passe qui n’a jamais trompé les analystes vigilants : la tutelle légale du Trésor français, la liberté de transfert et la parité fixe – et donc l’obligation d’accumuler des réserves de change en euro souvent investies dans des titres de dette souveraine européenne – n’ont pas disparu. 

Certains irréductibles continuent de claironner que les « réserves de change » des pays CFA ouest-africains ont été « rapatriées » par le Trésor français sans jamais indiquer comment des écritures comptables pourraient jamais être « rapatriées » où que ce soit. Les dépôts en euro ne peuvent jamais « quitter » le système bancaire (européen) qui les a émis ! Il en est ainsi de toute devise. On aurait pu s’attendre à un débat sur la restitution des réserves d’or monétaire des pays CFA ouest-africains détenues par la Banque de France. Mais ici c’est motus et bouche cousue. Devant l’affirmation mensongère selon laquelle le franc CFA serait devenu une monnaie africaine, il suffit de rappeler les sanctions financières illégales dont certains dirigeants dissidents ont été victimes de la part d’un couple BCEAO-UMOA aux ordres du Trésor français : la Côte d’Ivoire sous Laurent Gbagbo ; le Mali d’Assimi Goïta ; le Niger d’Abdourahamane Tiani. Sous les auspices français, ces trois pays ont vu leur gouvernement être illégalement interdit d’accès à ses propres comptes auprès de la BCEAO et du système financier interne. 

En d’autres termes, huit décennies plus tard, les deux banques centrales émettant le franc CFA n’ont pas encore été en mesure de mettre en œuvre une politique monétaire indépendamment de la supervision technique et légale de l’ex-métropole. Alors que les Seychelles, avec 121 mille habitants, peuvent gérer eux-mêmes une monnaie nationale en changes flottants sans besoin d’une tutelle externe, les pays de la zone franc africaine, avec plus de 220 millions d’habitants, se comportent encore en 2025 comme s’ils ne disposaient pas de banquiers, de financiers et d’économistes capables de gérer une monnaie en toute souveraineté.

Malgré huit décennies de « coopération monétaire », la France n’a toujours pas appris à ses anciennes colonies comment fabriquer billets de banque et pièces de monnaie. Une « coopération » bien commode au plan financier quand on sait que l’impression des francs CFA constitue un marché important pour la Banque de France : plus de la moitié de son « plan de charges » selon un économiste de ladite institution.

Huit décennies plus tard, aucun des objectifs habituels de l’intégration monétaire n’a été atteint côté africain. Le commerce intra-zone est faible, ridiculement faible en Afrique centrale notamment (1,5 % en moyenne du commerce extérieur total de 1995 à 2021). Les taux de bancarisation, au sens strict, sont parmi les plus faibles sur le continent et au monde. Il y a eu très peu de transformation structurelle. La plupart des pays sont toujours classés parmi les « Pays les Moins Avancés ». Lorsqu’ils n’appartiennent pas à cette catégorie, ils ont un niveau de PIB réel par habitant inférieur à leur meilleur niveau acquis des décennies plus tôt. 

La Côte d’Ivoire, pays de la zone franc le plus grand par la taille économique, avait en 2024, selon les données de la Banque mondiale, un PIB réel par habitant inférieur de 21,6 % à son meilleur niveau obtenu en 1978. Autrement dit, la Côte d’Ivoire, actuellement, est à l’image d’un élève qui, après avoir atteint la classe de terminale, a été rétrogradé à la maternelle. Et, depuis lors, cet élève est évalué sur la base de ses résultats sur le parcours entre la maternelle et la terminale pendant que ses pairs, ses « promotionnaires » d’antan, sont déjà dans la vie active depuis des décennies. Telle est la nature des taux de croissance apparemment flatteurs de l’UMOA depuis 2010.

Au regard de l’échec du système CFA dans tous les domaines qui comptent, l’ultime ligne de défense de ses partisans, au-delà des élucubrations sur l’hyperinflation, est le pseudo-argument selon lequel il apporterait la « stabilité monétaire ».

Du mythe de la « stabilité monétaire »

Les pays CFA ont des taux d’inflation de loin inférieurs au reste du continent. Mais leurs autorités monétaires n’ont nul mérite pour cela. Cet état de fait est la conséquence quasi mécanique de l’arrimage du franc CFA à l’euro. Le Cap-Vert, dont la monnaie est également liée à l’euro selon une parité fixe, a obtenu sur la période 2010-2022 un taux d’inflation inférieur à tous les pays CFA sauf le Bénin et le Niger. Autrement dit, les pays qui ont choisi de fixer leur monnaie à l’euro tendent à importer les taux d’inflation de la zone euro.

Prenons le cas du Sénégal. Entre 1996 et 2019, le Sénégal a obtenu en moyenne annuelle un taux d’inflation du même ordre de grandeur que la France et l’Allemagne. Maintenant, quelle crédibilité y a-t-il pour un pays classé parmi les « moins avancés » comme le Sénégal de se vanter d’avoir enregistré sur la même période des taux d’inflation inférieurs à ceux des plus grandes économies voire des plus dynamiques comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Inde, le Brésil, la Corée du Sud, le Botswana, etc. ? Alors que dans tous ces pays, l’inflation est contenue via des politiques destinées à augmenter les capacités productives, dans les pays CFA, la lutte contre l’inflation consiste à limiter les financements à l’économie et à maintenir des taux de chômage et de sous-emploi élevés. Ici, on limite la hausse générale des prix par l’accroissement de l’offre, là on le fait en privant la majorité d’opportunités de travail productif et en maintenant un taux de change surévalué.

Les partisans de la « stabilité monétaire » discutent rarement pourquoi le franc CFA devrait être arrimé à l’euro. La même « stabilité monétaire » pourrait être obtenue par exemple via un arrimage au dollar américain qui demeure encore la monnaie du commerce et de la finance à l’échelle globale. Certains diront que cet arrimage à l’euro se justifie parce que l’Europe serait notre principale partenaire commerciale. Mais cette réponse est incorrecte. L’Europe peut être scindée en deux : la zone euro et les pays hors de cette zone. Le poids de la zone euro dans le commerce extérieur de l’UMOA n’a cessé de décliner. En 2024, selon la BCEAO, cette zone représentait 20,5 % des exportations de l’UMOA (avec les Pays-Bas comme principal acheteur, 7,4 %, largement devant la France, 2,8 %) et 22,2 % de ses importations (avec la France comme principal fournisseur européen, 7,9 %). Les mêmes tendances peuvent être notées dans le cas du Sénégal : en 2024, la zone euro constituait 24,8 % de ses importations et 19,7 % de ses exportations.

Pourquoi donc fixer le franc CFA à l’euro alors que près de 80 % des transactions commerciales extérieures ne concernent pas la zone euro (et ne sont vraisemblablement pas facturées en euro) ? Pourquoi les pays pétroliers de la zone franc sont les seuls au monde à avoir fixé leur monnaie à l’euro ? La réponse, et la seule pertinente, à ces deux questions est la suivante : c’est la condition pour bénéficier de la « garantie » française qui n’existe que de nom.

En tout état de cause, l’arrimage du franc CFA à l’euro condamne les pays CFA à un grand écart monétaire permanent. Aucune conjoncture économique ne peut faire leur affaire. Quand l’euro s’apprécie (devient plus cher) vis-à-vis du dollar, les pays CFA perdent en compétitivité à l’exportation tandis que les importations en dollar deviennent meilleur marché. Supposons que des exportateurs de coton vendent une production d’une valeur de 100 dollars au taux de 1 euro = 1 dollar. Ils recevront environ 66 000 francs CFA. Par contre, si un euro s’échange contre deux dollars, la même somme de 100 dollars ne vaudra plus que 33 000 francs CFA. Les exportateurs auront perdu la moitié de leurs revenus en francs CFA simplement parce que le franc CFA est fixé à l’euro. À l’inverse, une dépréciation de l’euro (devient moins cher en termes de dollar) n’est pas nécessairement une bonne nouvelle. D’un côté, la compétitivité-prix des exportations augmente. De l’autre, la facture des importations (essentiellement en dollar) et la charge en franc CFA de la dette en dollar tendent à augmenter. 

Contre la rhétorique malhonnête de la « stabilité monétaire », force est de constater que les fluctuations de la parité euro-dollar sont quotidiennes et ont donc un impact permanent sur l’économie des pays CFA. Or, si l’on en croit Robert Wade, économiste dont les travaux sur l’État développementiste font référence, le taux de change est « le prix le plus important qu’un gouvernement doit contrôler pour que la politique industrielle soit efficace ». 

Tout ceci permet de constater l’absurdité du point de vue selon lequel la réforme monétaire ne sera primordiale que le jour où les pays CFA deviendront industrialisés ou auront des déficits extérieurs moins importants. Comment une monnaie coloniale paramétrée pour la consommation et l’importation pourrait-elle jamais favoriser la transformation industrielle ? Ce type de raisonnement est similaire à celui d’une personne, profondément ensevelie dans la décharge d’ordures, et qui se résout à en émerger le jour où elle sera propre ! 

Les coûts réels du maintien du taux de change fixe

S’il faut juste fixer sa monnaie à l’euro ou au dollar pour importer des taux d’inflation faibles, pourquoi les pays non CFA ne le font-ils pas ? La réponse est que le maintien d’une parité fixe implique souvent des coûts réels – un important manque à gagner.

Depuis 1960, les pays CFA ouest-africains, individuellement à l’exception de la Côte d’Ivoire et pris ensemble, ont cumulé des déficits extérieurs – de la balance commerciale et, plus généralement, du compte courant, notamment du fait d’une surévaluation du taux de change et de l’absence de financements adéquats. En d’autres termes, ces pays « perdent » continuellement des devises quand ils échangent avec le reste du monde alors que le maintien d’un taux de change fixe suppose l’accumulation de réserves officielles de changes suffisantes. La question est : comment peut-on concilier des déficits extérieurs et un taux de change fixe sur plus de six décennies ? Dans la plupart des pays du Sud, des déficits extérieurs prolongés, en entraînant la baisse des réserves de change, impliquent des dévaluations ou dépréciations fréquentes de leur monnaie. 

Dans le cas du système CFA, l’endettement chronique en monnaies étrangères est la méthode d’accumulation de réserves de change et donc de défense de la parité fixe : avant de créer du (des financements en) franc CFA, la banque centrale doit d’abord demander aux pays membres de s’endetter en devises fortes. Le volume de réserves de change disponibles, et obtenues à travers l’émission de dettes en devises fortes, détermine le volume de financements potentiel. Autrement dit, pour que le financement de l’économie augmente, il faut que l’endettement en monnaie étrangère augmente également ! Mais ceci est insoutenable sur le moyen et long termes. Les pays du Sud peuvent être en proie à des crises de dette souveraine pour différentes raisons. Dans le cas du système CFA, les crises d’endettement périodiques sont une nécessité fonctionnelle. Impossible d’y échapper. Elles se manifestent par les arriérés vis-à-vis du secteur privé domestique, les obligations sociales non respectées vis-à-vis des retraités, étudiants et autres couches sociales et, de manière éloquente, par l’abonnement aux services du FMI. De 1960 à 2023, les 14 actuels pays CFA ont reçu 200 prêts du FMI, soit le tiers du total des prêts au continent. Avec respectivement 22 et 19 prêts, le Sénégal et la Côte d’Ivoire font partie des clients africains les plus assidus du FMI.

Comme la croissance économique dans les pays CFA est tributaire du renforcement de la dépendance financière, on peut dire qu’ils « empruntent » littéralement leur taux de croissance économique. Tôt ou tard, il faudra rembourser cette croissance « à crédit », soit sous la forme de l’exportation d’une part grandissante de leur surplus économique (augmentation du service de la dette, des profits et dividendes rapatriés, etc.), soit sous celle de politiques d’austérité aussi désastreuses qu’antipopulaires. C’est le scénario qui se profile sous nos yeux. Les discussions sur la « dette cachée » au Sénégal ne sont que l’arbre qui cache la forêt de la détresse financière des pays de l’UMOA. Le service de la dette publique extérieure des huit pays de l’UMOA a été de 32,8 milliards de dollars entre 2012 et 2023 contre au moins 47,8 milliards de dollars attendus sur la seule période 2024-2028. 

Cet endettement massif a été notamment alimenté par l’émission d’obligations en monnaies étrangères – les eurobonds – obtenus souvent à des taux supérieurs à 5 % et dont une part essentielle était redéposée auprès du Trésor français qui les rémunérait à des taux inférieurs à 1 %. Un exemple qui permet de comprendre pourquoi la France, malgré les critiques et son image dégradée sur le continent, n’a jamais songé à se retirer d’elle-même d’un système où ce sont les pays africains qui subventionnent leur propre exploitation économique et financière.

Conclusion

Huit décennies plus tard, les dirigeants des pays CFA continuent de se faire des illusions sur le franc CFA et de refuser de prendre leurs responsabilités. Le caractère chimérique de l’Eco-CEDEAO devient de plus en plus manifeste pour ceux qui en doutaient, avec le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO, et l’alignement du Nigéria, sous Tinubu, sur la Françafrique

Avoir sa propre monnaie n’est certainement pas gage de réussite économique. Cependant, ne pas disposer de cet instrument macroéconomique au niveau national, c’est se priver de la possibilité d’avoir une politique d’autonomie financière, une politique de crédit, une politique industrielle ainsi que des politiques ambitieuses de protection sociale et d’emploi. 

Comme la vérité sonne blanche, ou non africaine, malgré les mises en garde du professeur Cheikh Anta Diop en son temps, il nous plaît de citer ici un ex-économiste en chef de la Banque mondiale :

« En ce qui concerne le CFA, je suis malheureusement tenu au secret. Le franc CFA est un système de parité fixe que la France a mis en place avec ses anciennes colonies d'Afrique occidentale et centrale. Malgré le passage de la France du franc à l'euro, le système de parité, désormais par rapport à l'euro, perdure, ce qui confère à la Banque centrale européenne un pouvoir considérable sur ces économies d'Afrique occidentale. 

Le taux de change fixe réduit le risque de change, mais handicape cette région en termes de commerce et de capacité d'exportation. Cependant, ce sujet est considéré comme tabou en Afrique de l'Ouest, car il pourrait donner des idées à des pays comme le Sénégal, qui pourraient vouloir s'affranchir du taux de change fixe. Avant de partir en mission en Afrique de l'Ouest, mes collègues plus expérimentés à Washington et le service de communication m'ont conseillé de ne jamais aborder ce sujet en Afrique. Pour moi, cela ressemble à du colonialisme : ne semez même pas d'idées dans l'esprit des colonisés. J'ai enfreint cette consigne et j'ai abordé le sujet dans mes conversations avec les ministres et les banquiers centraux. Cependant, et je l'ai regretté par la suite, je n'ai pas abordé ce sujet en présence des médias, car je ne voulais pas recevoir d'appel téléphonique de Washington. » (Kaushik Basu, Policymakers’ Journal, 2021).

Ndongo Samba Sylla

Auteur: Ndongo Samba SYLLA
Publié le: Samedi 27 Décembre 2025

Commentaires (21)

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    LePoint.sn il y a 10 heures
    Cet article a le mérite rare de sortir le débat sur le franc CFA du registre émotionnel pour le replacer sur le terrain des faits, de l’histoire économique et des mécanismes monétaires concrets. La question n’est pas de savoir si le CFA « rassure » ou non, mais à quel prix cette stabilité est obtenue et au bénéfice de qui.
    Après 80 ans, le constat est difficilement contestable : absence de politique monétaire souveraine, faiblesse de la transformation industrielle, dépendance structurelle à l’endettement extérieur et marginalisation du crédit productif. La « stabilité » tant vantée apparaît surtout comme une stabilité de la stagnation.
    Le débat ne devrait donc plus être idéologique (« pour ou contre la France »), mais stratégique : comment construire une architecture monétaire compatible avec le développement, l’emploi et l’industrialisation ? Continuer à esquiver cette question, c’est accepter que les pays de la zone CFA restent durablement des économies de consommation, d’importation et de rente.
    À ce titre, ce texte devrait être lu, discuté et contredit — chiffres à l’appui — par les responsables politiques et économiques, au lieu d’être ignoré ou disqualifié par des slogans.
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    Exact il y a 8 heures
    C'est un choix de ne pas évoluer qui tient au fait que les intérets sont divergents au sein de la sous-région ce qui ne permet pas de consensus sur une évolution. Même le Mali ne veut pas avancer, traumatisé par la catastrophe de son retrait pour le franc malien et de la catastrophe qui en a suivi.
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    autre son de cloche il y a 7 heures
    La tempête sur les monnaies africaines n’est-elle plus qu’un lointain souvenir ? Livre égyptienne, cedi ghanéen, naira nigérian, franc congolais… À l’exception notable du franc CFA, arrimé à l’euro, la plupart des monnaies africaines avaient plongé par rapport au dollar américain entre 2023 et 2024.
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    LePoint.sn il y a 10 heures
    Cet article a le mérite rare de sortir le débat sur le franc CFA du registre émotionnel pour le replacer sur le terrain des faits, de l’histoire économique et des mécanismes monétaires concrets. La question n’est pas de savoir si le CFA « rassure » ou non, mais à quel prix cette stabilité est obtenue et au bénéfice de qui.

    Après 80 ans, le constat est difficilement contestable : absence de politique monétaire souveraine, faiblesse de la transformation industrielle, dépendance structurelle à l’endettement extérieur et marginalisation du crédit productif. La « stabilité » tant vantée apparaît surtout comme une stabilité de la stagnation.

    Le débat ne devrait donc plus être idéologique (« pour ou contre la France »), mais stratégique : comment construire une architecture monétaire compatible avec le développement, l’emploi et l’industrialisation ? Continuer à esquiver cette question, c’est accepter que les pays de la zone CFA restent durablement des économies de consommation, d’importation et de rente.

    À ce titre, ce texte devrait être lu, discuté et contredit — chiffres à l’appui — par les responsables politiques et économiques, au lieu d’être ignoré ou disqualifié par des slogans.
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    Niang il y a 9 heures
    Sortir du cfa a n'importe quel prix
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    kon il y a 8 heures
    Mdr
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    @Niang il y a 8 heures
    Ce serait le meilleur moyen d'y revenir en catastrophe comme le Mali à l'époque.
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    Thierno il y a 9 heures
    Voilà un excellent article.
    Monnaie souveraine ou pas, je me demande si le système économique mondial, construit autour de la monnaie peut être profitable aux pays du Sud. Bien sûr qu'il soit possible de s'en sortir avec le système actuel. Cependant, je reste persuadé qu'il faudra accepter de travailler d'abord pour les pays émetteurs du dollar et/ou de l'euro, car faire des transactions avec ces devises est considéré comme un service qu'il faut payer.
    Le cas de Chine est une exception à plusieurs égards, mais le chemin pour parvenir à se hisser à son niveau de développement fut long et douloureux ; le tout soutenu par 4 générations de dirigeants animés d'une volonté politique inébranlable.
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    @Thierno il y a 8 heures
    La Chine a surtout copié le modèle occidental au maximum et pas uniquement les produits mais jusque dans l'urbanisme. Ce n'est pas acceptable dans d'anciennes colonies où nous sommes plutôt dand le rejet. Les chinois ont réduit également leur natalité au maximum pour concentrer la richesse sur l'amélioration qualitative (développement matimériel) et non quantitative (plus de bouches à nourrir).
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    Souveraineté il y a 8 heures
    chez nous personne ne veut de l'occidentalisation forcée à des modes de vie à la chinoise alors qu'on a choisi l'indépendance pour l'éviter. personne ne veut non plus de la politique de l'enfant unique meme temporaire. la chine n'est pas un exemple.
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    MAMADOU LAMI DIOP il y a 8 heures
    La fierté mal placée ne paie pas
    Arrêtez les manipulations
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    kon il y a 8 heures
    Mdr
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    Guiss il y a 8 heures
    Si le CFA était comme l’Euro c’est à dire une devise dans l’Union Européenne on comprendrait, cependant le CFA n’est même pas convertible dans la zone CFA. Si je vais en Afrique centrale ou équatoriale par exemple au Cameroun ou Guinée Équatoriale avec mon CFA senegalais je ne peux pas le convertir en CFA de cette région et ailleurs même en France aucune banque ne me le convertira en Euro pourtant ce CFA est frappé à Chamaillere en France.
    Le CFA est un instrument de captation par la France de nos devises qui résultent de la vente de nos matières premières, puisque c’est elle qui les intercepte et quand nous avons besoin des mêmes devises pour nous équiper, la France nous les prête à des taux d’intérêts élevés ce qui est à l’origine de notre dette. Donc le plus tôt on se débarrassera du CFA mieux ce sera pour nous, de même qu’on se débarrassera des 11 accords coloniaux que la France nous impose (à consulter sur Internet). Ayons le courage de sauter le pas pour prendre en mains notre destin. Des pays limitrophes comme la Gambie, la Mauritanie, la Guinée Conakry sans parler des pays Maghrébins n’ont pas le CFA qui n’est créé par la France que pour s’enrichir sur notre dos.
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    Faux il y a 8 heures
    Le Franc CFA est parfaitement convertible en euros. Le change se fait tous les jours. Pareil pour le franc CFA d'Afrique centrale, il faut simplement faire le change avant car la parité n'est pas la même.
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    Exact il y a 8 heures
    C'est un choix de ne pas évoluer qui tient au fait que les intérets sont divergents au sein de la sous-région ce qui ne permet pas de consensus sur une évolution. Même le Mali ne veut pas avancer, traumatisé par la catastrophe de son retrait pour le franc malien et de la catastrophe qui en a suivi.
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    @Niang il y a 8 heures
    Ce serait le meilleur moyen d'y revenir en catastrophe comme le Mali à l'époque.
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    Zébulon il y a 8 heures
    Un autre plouc de la gourou-galaxie.
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    ali il y a 8 heures
    Sylla dit que le franc CFA est une monnaie coloniale, pourtant il le déclare en français, une langue coloniale. En plus, il porte des vêtements d’inspiration coloniale. Quelle hypocrisie.
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    @Thierno il y a 8 heures
    La Chine a surtout copié le modèle occidental au maximum et pas uniquement les produits mais jusque dans l'urbanisme. Ce n'est pas acceptable dans d'anciennes colonies où nous sommes plutôt dand le rejet. Les chinois ont réduit également leur natalité au maximum pour concentrer la richesse sur l'amélioration qualitative (développement matimériel) et non quantitative (plus de bouches à nourrir).
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    Faux il y a 8 heures
    Le Franc CFA est parfaitement convertible en euros. Le change se fait tous les jours. Pareil pour le franc CFA d'Afrique centrale, il faut simplement faire le change avant car la parité n'est pas la même.
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    Souveraineté il y a 8 heures
    chez nous personne ne veut de l'occidentalisation forcée à des modes de vie à la chinoise alors qu'on a choisi l'indépendance pour l'éviter. personne ne veut non plus de la politique de l'enfant unique meme temporaire. la chine n'est pas un exemple.
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    Rect il y a 8 heures
    Pour ceux qui parlent du Mali. C’est parce que le Mali de Modibo Keïta s’était débarrassé du CFA que le gouvernement français de de Gaulle a fait un coup d’état contre ce dernier pour y placer un valet. Car sans le CFA et les richesses qui dérivent des accords coloniaux la France n’est plus une puissance économique.
    Et la raison pour laquelle elle s’acharne contre l’AES c’est la même peur que ces pays abandonnent le CFA, mais cela se fera malgré les campagnes de désinformation, diffamation et calomnies qu’elle orchestre contre ces 3 pays.
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    autre son de cloche il y a 7 heures
    La tempête sur les monnaies africaines n’est-elle plus qu’un lointain souvenir ? Livre égyptienne, cedi ghanéen, naira nigérian, franc congolais… À l’exception notable du franc CFA, arrimé à l’euro, la plupart des monnaies africaines avaient plongé par rapport au dollar américain entre 2023 et 2024.
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    Yaafy il y a 7 heures
    Nous avons été colonisés donc il ya eu colonisation et colonisateurs raison pour laquelle le CFA existe
    Libérons notre monnaie en gardant tous les avantages et enlevant tous les inconvénients
    Un des avantages est la monnaie unique dans luemoa ;n'oublions pas que l’ Europe a mis des dizaines d’années pour avoir l’euro , une monnaie unique qui est actuellement la principale force de leurope
    Les afrcains de Luemoa doivent tout faire pour garderr une monnaie unique et éviter de tomber dans les pièges des monnaies individuelles qui sont tres souvent plus facilement frappes de dévaluations
    Merci
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    Anonyme il y a 7 heures
    Toute approche d’analyse d’une situation historique donnée doit être formulée objectivement de manière discursive, peser le pour et la contre pour une proposition concrète et rigoureuse de dépassement. Tout n’est point négatif dans cette monnaie injustement tant décriée : Le CFA constitue encore aujourd’hui le seul cordon ombilical majeur qui nous réunit et qui facilite les échanges entre nos pays, donc facteur de notre intégration économique régionale ; Il nous offre une crédibilité internationale du fait de notre arrimage à l’Euro et rassure les investisseurs internationaux : et il nous permet également l’accès aux financements internationaux. Enfin de par sa triple fonction d’élément de valeur, d’échange et de réserve, toute création monétaire commune autre devrait s’inscrire dans une véritable stratégie d’ensemble viable t pérenne de développement intégré permettant un processus cumulatif propre, dynamique et interne. La monnaie est un moyen i et non une fin strictement en soi. Nos intellectuels s’enferment dans la critiquent mais sont de faibles concepteurs. « L’intelligence véritable doit s’allier avec l’imagination pour devenir créative » A. EINSTEIN
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    Xalat il y a 7 heures
    Si le CFA est CFA pourquoi ne pas l’avoir uniformisé dans toutes les zones CFA pourquoi pas les mêmes billets dans tous ces pays CFA ? Simplement pour que nous ne puissions pas commercer librement. En tout cas cette monnaie est peut-être convertible dans certaines banques en France mais pas dans les autres pays Européens. D’autre part pourquoi une restriction de changes quand on va dans nos banques au Sénégal, on est limité à 3000 euros . Si le CFA etait une devise on ne devrait pas être confronté à ces embrouilles. Sortons du CFA sinon redevenons colonie officiellement pour plus de souveraineté. Même en Union européenne des pays comme la Suède ont gardé leur monnaie: la Couronne Suédoise et l’Angleterre avant le Brexit n’avait pas renoncé à la Livre Sterling et n’a pas non plus imposé à ces anciennes colonies Anglophones une monnaie de contrôle au moment des indépendances.
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    Fait il y a 6 heures
    Sylvanus Olympio du Togo, Thomas Sankara ont été assassinés pour vouloir sortir du CFA, Bagbo Laurent envoyé au CPI pour le même motif inavoué et Modibo Keïta mort en prison pour avoir créé le Franc Malien. Le CFA est un impôt que les pays concernés paient à la France. Dr Gaulle a imposé à l’Afrique ce que l’Allemagne d’Hitler lui réservait, qu’il a combattu et n’a pas pas hésité à nous l’imposer. Africains ouvrez les yeux la France n’est en Afrique que pour la richesse et le confort de son peuple.
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    Quantbusiness il y a 1 heure
    La politique monetaire est le parent pauvre de la politique budgetaire si vous me permettez cette expression. Le cfa n'est pas une monnaie un monnaie utilisee comme reference dans les echanges internationaux pour permettre a la banque centrale d'avoir beaucoup plus d'inluence sur la trajectoire economique ou d'emboiter le pas a la politique budgetaire. L'Afrique dans son ensemble ne pese pas beaucoup dans le volume du commerce mondiale a fortiori les pays memebres de la zone cfa. Ce constat suffit pour avoir une idee sur la protee et l'influence ou les limites de la politique monetaire dans nos pays. Nos pays ne possedent pas cet avantage qui est reserve a peu de pays comme l'Amerique, l'Europe ou la Chine. Depuis quand la France a une obligation de nous apprendre a fabriquer notre propre monnaie ? Ce n'est pas la France qui dicte aux pays de la zone cfa la politique d'education et le contenu des programmes. Vous soulevez un veritable probleme concernant la maitrise du processus de production. C'est un domaine exclusivement reserve a ceux qui nous gouvernent. Ils sont de facto en charge des budgets de l'educsation des masses , de la sante....etc.Idem pour la faiblesse du commerce entre les pays de la zone cfa car ce n'est pas la faute d'un pays etranger. Il faut plutot imputer ce probleme a une absence de volonte politique interne. Bref il existe trop de contre verites dans cette contribution. Un pays comme la Malaisie par exemple est capable de produire des cartes mere de circuit integre photonic qui sont indispensable a la connection des data center. Nos pays peinent a atteinndre l'auto suffisance alimentaire. Ce n'est pas du tout une question de monnaie. Le probleme est beaucoup plus complexe.

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