Calendar icon
Friday 14 November, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

LE MOMENT CITOYEN (Par Alioune NDIAYE)

Auteur: Senewebnews

image

LE MOMENT CITOYEN (Par Alioune NDIAYE)

Lorsqu’un nouveau régime reproduit les maladresses de ses prédécesseurs, cela résulte d’un ensemble de mécanismes psychosociaux profondément ancrés dans les dynamiques de pouvoir, les attentes sociales et la complexité des interactions institutionnelles. Ces comportements, qui conduisent souvent aux mêmes conséquences fâcheuses, témoignent de processus collectifs et individuels qui peuvent être étudiés.

Leffet de « continuation historique » ou dinertie institutionnelle

Les structures du pouvoir et les habitudes communicationnelles sont rarement entièrement renouvelées avec l’arrivée d’un nouveau régime. Les équipes héritent souvent des mêmes cadres institutionnels, outils et modes opératoires. Cette inertie organisationnelle fait que, malgré le changement de leadership, certains réflexes dysfonctionnels sont conservés, comme une tendance à la déconnexion d’avec les attentes populaires ou un recours excessif à des formules stéréotypées. Les maladresses du passé se pérennisent, rendant le régime incapable de rompre véritablement avec les erreurs de ses devanciers. Il s’agit de l’idée de dépendance au chemin historique, largement discutée dans les travaux de Paul David (1985), Douglas North (1990) et W. Brian Arthur (1984).

Le biais narcissique du pouvoir

Une fois aux commandes, les élites politiques tendent souvent à surestimer leur propre capacité à façonner l’opinion publique, oubliant que l’échec de leurs prédécesseurs repose parfois sur ce même excès de confiance. Ce biais narcissique, comme le montre Dacher Keltner (2016), peut les mener à développer une vision déformée d’eux-mêmes et de leur rôle, exacerbée par un sentiment d’autosuffisance, d’infaillibilité et de supériorité.

La difficulté à se délester des « symboles du passé » tout en voulant rompre

Frantz Fanon, notamment dans ses œuvres comme Peau noire, masques blancs (1952) et Les damnés de la terre (1961), a théorisé de manière percutante la dynamique psychologique et sociopolitique où la victime aspire parfois à « prendre la place de son bourreau ». Cette thèse, ancrée dans ses réflexions sur la colonisation et la décolonisation, trouve une résonance profonde lorsque l’on parle de l’exercice du pouvoir. Les dominés, qu’ils soient des peuples colonisés, des opprimés sociaux ou des citoyens marginalisés, vivent souvent dans un système où les rapports de pouvoir sont naturalisés. Le bourreau (qu’il soit une classe dominante, un colonisateur ou une autorité politique) est perçu comme la figure centrale de la puissance et de la légitimité.

Ce faisant, la victime finit parfois par intérioriser les méthodes de celui qui l’a opprimée, au point de considérer son attitude comme un modèle à suivre. Ainsi, l’émancipation politique peut se transformer en mimétisme : ceux qui accèdent au pouvoir reproduisent les mêmes structures autoritaires, oppressives et in fine contreproductives.

Lidée de la « revanche symbolique »

Dans un processus de renversement des rôles, accéder à la position de pouvoir de l’ancien bourreau représente une dynamique de revanche psychologique. Ce n’est pas seulement une quête d’égalité ou de justice, mais une tentative de combler des blessures symboliques infligées par l’oppression passée. Dans ce cadre, des pratiques ou comportements hérités (autoritarisme, arrogance, mépris des masses) peuvent réapparaître, mais sous une nouvelle bannière idéologique ou politique. Ainsi, comme l’ont montré Hannah Arendt (1951) et Pierre Bourdieu (1970), la fascination pour les structures du pouvoir en place - et en particulier pour les instruments de domination (discours officiels, coercition, hiérarchisation sociale) - pousse souvent les nouveaux régimes à reproduire les mêmes outils et schémas que ceux qui les ont précédés pour asseoir leur légitimité.

Jubbanti Jubal Jub

En toute objectivité, la révolution « pastefienne », qui a abouti à l’accession du Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar FAYE à la magistrature suprême le 24 mars 2024, est un évènement majeur de l’histoire politique sénégalaise et africaine. L’espoir que cette élection a suscité auprès de la jeunesse du pays, ainsi qu’auprès de la jeunesse du continent en général, devrait être examiné avec la plus grande attention et le plus grand sérieux. Le maintien du cap vers l’horizon pointé par le nouveau référentiel Vision 2050 devrait, par conséquent, constituer une priorité pour les nouvelles autorités, en dépit du fait qu’une analyse sommaire de l’évolution politique nationale de ce début de troisième millénaire, a tendance à supposer une certaine « usure du pouvoir » au bout d’une décennie de gouvernance. Il faudrait donc s’assurer d’être en mesure de réaliser le Projet sur vingt-cinq années adossées au Jub Jubal Jubbanti… ou au Jubbanti Jubal Jub. Soit cinq années de Jubbanti (Diomaye 1), dix années de Jubal (Sonko) et dix années de Jub (Diomaye 2).

L’exemple du patriarche

Ce quinquennat devrait ainsi être celui d’un redressement salutaire à tous les niveaux.

Redressement dont la mise en œuvre nécessite des qualités humaines particulières pour en garantir la réussite. L’une de ces qualités étant l’assertivité. S’il est un homme qui, tout au long de sa productive et utile existence, a su incarner cette capacité à s’exprimer, à défendre ses droits, son opinion, sans empiéter sur ceux des autres - au niveau national, continental et mondial - c’est bien le patriarche Amadou Mahtar Mbow. Est-ce donc seulement par devoir que le Président de la République a choisi de l’honorer le 28 octobre dernier ou alors a-t-il également perçu, comme beaucoup, cette heureuse similitude dans leur caractère ?

Le moment citoyen

Baasirou Diomaye Diakhar Faye est assurément un leader assertif. Et c’est certainement une des raisons du choix porté sur lui par son ami et frère Ousmane Sonko pour diriger la coalition qui l’a porté au pouvoir. Son quinquennat actuel est donc un moment « diomayien ». Et le moment « diomayien » est un moment citoyen.

C’est la raison pour laquelle toute la Nation se sent, en ce moment, impliquée au plus haut point. C’est la raison pour laquelle toute la Nation, son mentor y compris, devrait le soutenir.

Alioune NDIAYE, MBA, DBAc

Conseiller Spécial du

Président de la République

Auteur: Senewebnews
Publié le: Jeudi 13 Novembre 2025

Commentaires (9)

  • image
    Irving il y a 11 heures

    Pas d'états d'ame ni rien. Aux pastefois, ce n'est pas notre problème si vous ne dormez pas la nuit, si vous pleurez ou si vous criez partout à la traîtrise. Un pays se gouverne dans la paix, dans la réconciliation, mais pas dans la haine et la vengeance, comme l'avait dit Abdourahmane Diouf. Si le Pastef était au pouvoir, ils ne pourraient rien réussir en excluant la majeure partie de la population. Diomaye vous avait tout donné, au lieu de se mettre au service du pays et des sénégalais, vous nous fatiguez tous les jours avec de la politique, des attaques, des menaces et la fragilisation de nos institutions, sans oublier l'incompétence des ministres et dg de Sonko, en enfin les discours de sabotage du PM qui nous met à dos avec le monde. Diomaye est le président de tous les sénégalais que ça vous plaise ou non. C'est fini les insultes, les humiliations, les menaces, les pressions, envers le président. On a aucun intérêt pour que Sonko et Diomaye se séparent, mais la vérité c'est que le Sénégal n'ira nulle part avec Sonko comme PM et tous ces dg archi mega nuls qui nous tympanisent à longueur de journée. Qu'est-ce ce que vous voulez en fin de compte? Que le pays soit à l'arret, que les sénégalais soient divisés au quotidien, qu'on parle politique h24? Y'a en marre du Pastef. Quant à la sécurité du pays, si Sonko a tenté quoique ce soit contre l'Etat ou contre le président, pas besoin de dire où est sa place. Un ennemi du pays, un élément destabilisateur n'a pas sa place dans l'espace public du pays. Si les pastefiens savaient qui est réellement Ousmane Sonko...

  • image
    contribution inutile ! il y a 10 heures

    contribution inutile !

  • image
    grandrendezvous il y a 10 heures

    Pffff quelle deception ce qu'est devenu Alioune Ndiaye.Dommage

  • image
    Le prince il y a 10 heures

    Il ne suffit pas de savoir citer certains auteurs charismatique, pour émettre une idee lineaire. Les plus grands despotes de l'air moderne ont dans des contextes différents tenter de se justifier en emmetant des phrases similaires.
    Chaque citation a un sens dans le temps et dans l'espace.
    Citer dans un contexte différent, dans un temps ou espace different, ne veut pas épouser la pensee de l'auteur initial.

  • image
    Ndiaye il y a 10 heures

    Des texte chatgpt pffff

  • image
    Akim santos il y a 9 heures

    Excellente réflexion , un grand intellectuel Alioune Ndiaye

  • image
    texte généré, déconnecté. il y a 9 heures

    On connaît ton niveau, mon cher, ne te fais pas ridiculiser encore et encore…
    Il suffit de quelques phrases de toi pour voir la différence de niveau.: C’est la raison pour laquelle toute la Nation se sent, en ce moment, impliquée au plus haut point. C’est la raison pour laquelle toute la Nation, son mentor y compris, devrait le soutenir.

  • image
    Le Pinochio du desert il y a 9 heures

    Une contribution d'un autre temps comprise par une ellite vieillisante et minoritaire et addressee a une jeunesse qui ne comprend pas le francais simple a 70% et ton francais a 95%. Bref une contribution PS-siste pour de pas dire socialiste ou senghorienne that missed his audience helas ! I would love for you to try to rewrite your text in wolof in order to reach the youth if you dare to comfront their answers

  • image
    Lerral il y a 8 heures

    Tout ca pour dire que Diomaye mo bakh mo yarou, Tu n'a jamais cru ni à Diomaye ni a Sonko, ni au projet de PASTEF.
    Malheureusement Diomage n'a cassé que les ennemis du Projet à la présidence.

  • image
    Antikon il y a 8 heures

    Tragique et écœurant de voir tous ces parvenus ignorer royalement la souffrance et la détresse des sénégalais face aux crimes de l'ancien régime, pour traiter de vengeance toute tentative de rendre justice aux victimes.

Participer à la Discussion