Le « Style Diomaye » : l’action publique se déleste du folklore(Amadou Ly)
Pendant des décennies, la vie politique sénégalaise a été rythmée par des « tournées économiques » aux allures de caravanes électorales. Derrière le prétexte du développement, se jouait invariablement la même mise en scène : un déploiement de moyens colossaux, des mobilisations financées à grand renfort de folklore et une saturation de l’espace public destinée à simuler une adhésion populaire unanime. Ce décorum, aussi coûteux qu'éphémère, vient de voler en éclats sous l’impulsion du Président Bassirou Diomaye Faye.
En choisissant la sobriété pour sa visite en Casamance, le Chef de l’État opère une rupture de style radicale. Là où ses prédécesseurs encourageaient des haies d’honneurs et des foules transportées par cars, le Président Faye a opposé une fin de non recevoir polie mais ferme.
Même face aux élus de sa propre coalition, désireux de faire étalage de leur force militante, la consigne est restée la même : pas de folklore, pas de dépenses superflues.
Cette décision marque la fin de l’ère de la représentation pour celle de l’efficience. En déclinant les bains de foule artificiels, le Président préserve non seulement les deniers publics, mais il redonne surtout sa lettre de noblesse à la fonction présidentielle, la dégageant des contingences bassement politiciennes.
Ce renoncement à l'apparat n’est pas un repli, mais une ouverture. En éliminant le bruit du folklore, le Chef de l'État libère un espace pour l’écoute active. Sa démarche repose sur un nouveau paradigme : le dialogue direct avec les forces vives et les populations, loin des slogans scandés et des pancartes à sa gloire.
L’enjeu est ici de répondre aux urgences économiques et sociales par des solutions concrètes, discutées à hauteur d'homme. C’est une véritable révolution dans l'action publique : le Président ne vient plus pour être vu, il vient pour voir, comprendre et agir.
Cette rupture épistémologique parle directement à une frange essentielle du pays : la masse silencieuse. Ces citoyens, souvent éloignés des cercles militants et des mobilisations payantes, observent et attendent des résultats. Pour eux, la dignité de la fonction ne se mesure pas au nombre de pancartes agitées, mais à la pertinence des politiques publiques et à la sobriété de ceux qui les dirigent.
En ces temps de rigueur économique, ce choix de la tempérance est un signal fort envoyé au peuple. Le « Style Diomaye » dessine les contours d'une présidence moderne, dépouillée de ses oripeaux post-coloniaux, et résolument tournée vers l'essentiel : le service du citoyen, sans fard ni artifice.
Commentaires (12)
Je suis (presque) triste pour lui.
Plus que la reine d Angleterre
Tout est dit
Il n'a aucun charisme, aucune attirance et on dirait un gamin qui parle. Je ne sais pas qui parmi ses proches l'a conseillé de trahir Sonko mais il l'a très mal fait et l'a directement mis dans le pétrin. Ses tournées seront une catastrophe qui n'intéresseront personne et sa vie au plais ne sera plus un fleuve tranquille.
Amadou Ly, les beaux discours ( la belle littérature) ne développent pas un pays. Pastef doit arrêter de parler et commencer à agir. Ils ont tous les pouvoirs, ils attendent quoi pour enclencher des réformes structurelles rigoureuses qui vont nous mener de l'avant.
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