Nos meilleurs vœux au Gouvernement (par Yoro Dia)
J’adresse mes meilleurs vœux au Gouvernement. J’ai toujours pensé que le Majorité et l’opposition devraient s’adresser des vœux parce qu’ils sont des partenaires du même jeu démocratique qui doit être une affaire de Ladies et de Gentlemen c’est-à-dire d’urbanités et de civilités comme en Grande Bretagne où une simple table sépare le gouvernement de l’opposition dans le plus vieux parlement du monde. La nouvelle opposition qui a substitué le gatsa gatsa d’idées aux cocktails Molotov, la clarté brutale des idées à la vulgarité et à la brutalité de Pastef, le « marbre du sénat à la poussière du colisée » s’inspire cette tradition d’élégance démocratique mais aussi et surtout de nos propres traditions qui dit « Senegal ben bopla ken meunouko khar niar » rendant ainsi le dialogue consubstantiel au contrat social sénégalais.
C’est pourquoi nous accueillons positivement la main tendue du Ministre des affaires Etrangères qui invite à un consensus sur la politique extérieure pour permettre au Sénégal de tenir son rang en Afrique et dans le Monde alors qu’il avait disparu des radars du monde avec la diplomatie petit calibre de Madame Yassine Fall. Alors que les djihadistes sont à nos frontières, on devrait rechercher le même consensus sur la politique de défense mais malheureusement le Président de la République n’en a jamais proposé une et son Ministre des Armées est plus dans l’évènementiel que dans la stratégie. Nous formulons le vœu qu’un 2026 que le Président de la République et son Ministre des Armées nous proposent enfin une politique de Défense. Le President Macky Sall qui avait augmenté le budget de la défense de 250% entre 2012 et 2024 avait compris que si gouverner c’est prévoir, « défendre c’est prévenir ». Espérons qu’en 2026 que notre Ministre des Armées sorte de l’évènementiel pour se concentrer à la stratégie parce que l’armée ça sert à faire la guerre et la guerre est à nos portes. Malgré l’échec éblouissant de Pastef sur l’économie, nous formulons le vœu qu’en 2026 que gouvernement parvienne à redresser la barre parce que le temps ne chôme pas et le Sénégal a déjà perdu 2 ans. 2025 a été annus horribilis. 2025 aura été une année de régression économique dont le seul responsable est notre Premier Ministre fondamentalement incompétent.
Le Sénégal s’enfonce chaque jour d’avantage dans les bas-fonds depuis le Premier Ministre a accusé notre Etat d’être un faussaire. Cette déclaration a été le point de départ de notre descente aux enfers sur le plan économique. 2025 aura été l’année où la Guinée nous a rattrapés et la Cote d’Ivoire nous a surclassés. Le déclassement du Sénégal va se poursuivre en 2026 car la dualité au sommet de l’Etat va continuer à paralyser le pays car ils vont plus se concentrer sur leur survie politique qu’à l’économie. Depuis le début nous avons compris que le tension permanente est le moteur de Pastef et pacification de l’espace politique par le style de la nouvelle opposition a eu pour conséquence de déplacer la tension permanente au cœur de Pastef avec une FITNA du choc des ambitions personnelles entre Diomaye et Sonko. Diomaye va gagner cette guerre interne non pas parce qu’il a une bonne stratégie mais tout simplement parce qu’il ne peut pas la perdre. Diomaye ne peut pas perdre et Sonko ne peut pas gagner. Diomaye ne peut pas perdre pour 2 raisons évidentes. Même s’il dort il gagne parce qu’il n’a rien à perdre : il est déjà Président avec ce mandat cadeau en plus de disposer de l’arme thermonucléaire du décret qui lui permet de mettre fin à tout moment au jeu d’échec qui l’oppose au Premier Ministre.
Enfin comme je dis depuis avril 2024, le seul risque que court le Sénégal est une perte de temps car nous avons un Etat fort et des institutions solides. Et cet Etat qui a été capable de supporter le choc la Grande querelle entre Senghor et Dia va gérer facilement la petite querelle entre Diomaye et Sonko. Donc il y a aucune raison d’avoir peur mais un seul regret : la gâchis Pastef car rarement un régime a eu autant de cartes en mains pour accélérer mais par incompétence va nous faire perdre dans la course vers l’Emergence qui nous oppose à la Cote d’Ivoire mais ne dit-on pas à Abidjan que Premier Gaou n’est pas Gaou. Le Sénégal revient bientôt.
Dr Yoro Dia, Politologue, Ancien Ministre
Commentaires (8)
La diplomatie sénégalaise traverse aujourd’hui une phase préoccupante. Longtemps reconnue pour sa stabilité, son sens du dialogue et son influence régionale, elle semble désormais en manque d’idées nouvelles et d’actions fortes. À l’heure où les équilibres géopolitiques se recomposent rapidement, le Sénégal donne l’image d’une diplomatie enlisée dans l’immobilisme.
Ce malaise tient avant tout à l’absence d’une doctrine diplomatique claire. Aucune vision stratégique lisible ne semble guider l’action extérieure de l’État, ni à court ni à long terme. La politique étrangère apparaît davantage réactive que proactive, s’ajustant aux événements plutôt que les anticipant. Cette posture affaiblit la capacité du pays à défendre ses intérêts, à peser dans les instances régionales et internationales et à se positionner face aux nouveaux enjeux sécuritaires, économiques et climatiques.
Les récentes nominations au sein de l’appareil diplomatique s’inscrivent dans ce climat d’incertitude stratégique. Elles donnent le sentiment de décisions parfois automatisées, prises sans évaluation rigoureuse des compétences réelles au regard des exigences du poste et des objectifs assignés. L’absence apparente de critères transparents, fondés sur des fiches de poste clairement définies, alimente le doute quant à la capacité de ces choix à renforcer l’efficacité et la crédibilité de la diplomatie sénégalaise.
Or, dans un environnement international de plus en plus complexe et concurrentiel, la diplomatie ne peut se réduire à une gestion administrative des carrières. Elle exige une sélection exigeante des profils, une maîtrise fine des dossiers, une capacité d’anticipation et une vision stratégique cohérente, portée par des acteurs légitimes et compétents.
Plus que des ajustements ponctuels, c’est d’un véritable sursaut que la diplomatie sénégalaise a besoin. Cela implique une réflexion de fond sur les priorités nationales, une clarification des intérêts stratégiques du pays et la mise en place d’une doctrine diplomatique assumée, articulée autour d’objectifs précis et mesurables.
Sans vision, sans doctrine et sans exigence de compétence, la diplomatie risque de perdre ce qui a longtemps fait sa force : sa crédibilité, son influence et sa capacité d’initiative. Le moment est venu de rompre avec l’immobilisme et de redonner à l’action extérieure du Sénégal une ambition à la hauteur des défis contemporains.
Ambassadeur
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