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Voter Macky Sall: un impératif

Auteur: Lamine Niang, Montréal

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Les résultats sortis des urnes ont placé les candidats Abdoulaye Wade et Macky Sall en pole position pour concourir à nouveau au deuxième tour de l’élection présidentielle. Ces deux anciens collaborateurs devront donc s’affronter dans un combat ultime pour confirmer définitivement la volonté de changement des électeurs ou leur choix de poursuivre l’aventure avec le même président de 88 ans qui se trouve aujourd’hui en ballotage défavorable.
 
Si, pour beaucoup de Sénégalais, Macky incarne l’alternance de l’alternance au vu du score obtenu dans les votes  et des différences notables entre lui et le président sortant surtout sur  le plan humain, pour d’autres, le candidat Macky Sall  demeure le prolongement de Wade voire son  plan B pour voir son règne se perpétuer. Bref, pour ces contestataires de la candidature de celui qui est arrivé deuxième au premier tour,  il ne faut pas s’attendre à grand-chose s’il est élu. D’ailleurs, des électeurs,  qui s’opposent pourtant fermement à Wade, n’hésitent pas à  avancer l’idée d’une abstention lors du prochain scrutin présidentiel du 25 mars pour, disent-ils, rester fidèles à leur principe contre le régime libéral en général.
 
Il nous semble qu’à l’état actuel, compte tenu de l’énorme enjeu qui pèse sur le second tour , le doute et les tergiversations ne sont plus permis. Il ne faut plus se cacher derrière des faux-fuyants et des alibis peu convaincants pour ne pas accomplir le dernier geste qui permettra de tourner  définitivement la page de douze années d’injustice généralisée , de corruption éhontée , d’incurie délibérée, de gabegie insolente , de dilapidation des  ressources du pays et de volonté ferme d’un président de se voir succéder par son fils au pouvoir.
 
Certes, Macky Sall a travaillé pendant sept ans avec Wade. On ne peut nullement réfuter son implication partielle dans le bilan de ce dernier. Durant son passage dans le gouvernement libéral, il a accompli de belles  réalisations, mais s’est également comporté quelque fois de façon peu catholique. Cela suffit-il, cependant, pour ne pas lui accorder notre carte d’électeur et voter pour lui? Je ne le crois pas.
 
Tout d’abord, le peuple souverain, conscient des faits et gestes de Macky à côté de Wade dans un passé récent n’a, néanmoins, pas   hésité à lui accorder sa confiance  et le désigner comme celui qui serait le plus en mesure de battre Wade et d’apporter le véritable changement tant rêvé. Et pourtant, les candidats les plus significatifs  de l’opposition, à la tête de vastes coalitions pour la plupart,  ont décliné leur projet  de société et leur ambition pour le Sénégal lors de la dernière campagne électorale. Certes, la lutte contre l’illégalité de la candidature de Wade a cristallisé une bonne partie de l’énergie de certains candidats, mais cela ne les a pas empêché de s’adresser aux populations sur d’autres sujets relatifs aux préoccupations de la société et ce, depuis longtemps et par le truchement de divers canaux médiatiques.
 
Par conséquent, les positions partisanes qui ont surtout orienté nos votes au premier tour, ne doivent pas nous empêcher de regarder la réalité en face et d’accepter de se plier à la volonté de la majorité,  d’autant plus que les différents leaders de l’opposition s’étaient juré de se ranger derrière le candidat de l’opposition le mieux placé au premier tour. En outre, ils ont tenu parole si on réfère aux déclarations des uns et des autres à la suite de leur rencontre avec Macky. Donc, même si l’électeur continue de jouir de toute son indépendance à l’heure du vote, la raison, peut-être pas le cœur, devrait  nous pousser à soutenir massivement  Macky Sall.
 
Ensuite, Macky Sall a donné des gages de bonne  gouvernance lorsqu’il sera élu. Entre autres promesses, et non des moindres, la réduction du mandat du président à cinq ans, la limitation de la taille du gouvernement à 25 ministres, une nouvelle méthode de désignation des juges du Conseil constitutionnel, la baisse du coût de la vie, etc. Certes, on peut toujours objecter qu’il s’agit simplement de promesses, cependant que peut faire un candidat non encore élu à part promettre? Et n’oublions pas que la beauté de la démocratie c’est, pour une population qui la pratique,  d’avoir l’opportunité de toujours éjecter du pouvoir les élus qui ne respectent pas leur parole.
 
De plus, l’enjeu principal de ce vote du 25 mars est de sanctionner un homme qui n’avait pas le droit de se représenter pour un troisième mandat, mais dont la volonté ferme est de se maintenir au pouvoir afin de le transmettre plus tard à son fils. Le vote contre Wade constitue ainsi  l’acte final de dénonciation  d’une candidature illégitime. S’abstenir  serait  alors synonyme de complicité envers une forfaiture et une participation à l’objectif de transmission dynastique du pouvoir advenant le cas où Wade remporterait  les élections par les urnes.
 
Le scrutin du deuxième tour demeure ainsi un référendum comme le clament certains. Évidement, notre choix en défaveur d’Abdoulaye couronnera directement Macky Sall comme quatrième président de la république du Sénégal. C’est le choix décisif et non moins objectif  à faire pour voir un autre jour se lever après cette longue nuit cauchemardesque qui  aura tant duré.
Auteur: Lamine Niang, Montréal
Publié le: Dimanche 04 Mars 2012

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