Discours de vérité à propos des bourses
Les universités sénégalaises renouent avec la tension et la violence. La faute encore au paiement des bourses des étudiants. Une question que l’on croyait définitivement résolue. Aujourd’hui, il convient de tenir un langage de vérité au sujet des bourses. Certes, les explications du ministre de l’enseignement supérieur sont compréhensibles sur le principe : un étudiant n’a droit à une bourse que lorsqu’il est régulièrement inscrit.
Cependant, Daouda Ngom et ses patrons sont bien placés pour comprendre la situation particulière dans les universités. Après tant d’efforts consentis par la communauté universitaire, pour normaliser le calendrier académique, l’urgence est dans l’accomplissement de ce travail et non dans l’interruption du processus. Malgré les difficultés de trésorerie au sein de l’État, la stabilité des universités à l’heure actuelle l’emporte largement sur les considérations pécuniaires.
Au déclenchement de la grève, la faculté des lettres organisait ses examens de second semestre de l’année 2024-2025. Tout était donc fait pour que l’année 2025-2026 débute au plus tard en janvier. On n’était pas loin de la normalisation du calendrier. Si la FLSH, qui a les gros effectifs, peut le faire, les autres facultés en sont capables. A condition que les acteurs ne se lassent pas avec un sentiment d’un éternel recommencement. Les enseignants chercheurs ont déjà accepté cette année de renoncer à une bonne partie de leurs vacances pour cette cause. Pas sûr qu’ils accepteront un sacrifice supplémentaire.
En plus, dans cette situation, les étudiants ont été avant tout des victimes. Ils ont d’abord vécu la période Covid, puis la fermeture de l’UCAD durant 9 mois. Même s’ils sont accusés d’avoir brûlé l’université, ce n’est qu’une toute petite minorité, si tant est que les auteurs de ces actes criminels soient vraiment des étudiants. Or, avec la fermeture de l’UCAD, c’est la grande majorité des étudiants qui en étaient les premières victimes, alors qu’ils n’ont qu’un seul objectif : la réussite. Les étudiants ont connu un choc psychologique, ils ont connu le risque de désapprendre.

Lorsque l’université a été rouverte, ils ont été soumis à une pression intense parce qu’il fallait sauver l’année. Depuis lors, les semestres ont été écourtés, la priorité revenant aux examens plutôt qu’à la transmission de savoir. On aura vu des étudiants qui ont exprimé leur refus de passer des examens pour insuffisances de cours durant le semestre. Les étudiants ont donc suffisamment subi pour être considérés comme des enfants gâtés.
Il appartient aux autorités de prendre conscience du fait que l’université a besoin aujourd’hui d’une phase de transition avant toute réforme. La nécessité de stabiliser l’année recommande aussi des concessions de la part de l’État. La communauté universitaire ne peut pas tout supporter à elle seule.
D’ailleurs, il convient de relever une contradiction dans l’argumentaire du ministre. Daouda Ngom dit avoir demandé au Directeur des Bourses de payer à ceux qui se sont inscrits à temps, mais que les dossiers ont été transmis avec retard par les universités. Pour lui, ces étudiants n’ont commis aucun tort pour être sanctionnés. Suivant ce raisonnement, on se demande quelle est alors la faute des étudiants qui, après la licence, ont dû ronger les ongles pendant un an avant de se faire sélectionner. Ceux-là non plus n’ont commis aucune faute, puisque le retard dans la sélection vient des universités. Mais ce n'est pas une raison d'avoir une posture radicale, surtout lorsqu'ils ne peuvent invoquer aucune légalité.
L’urgence est donc de faire en sorte qu’un étudiant en fin de cycle ne soit pas obligé d’attendre 12 mois pour être fixé sur son sort. Dans la situation actuelle des universités, l’UCAD en particulier, il ne convient pas de chercher des coupables, mais de trouver des solutions… définitives.
L’État doit donc oublier pour deux ans certaines considérations réglementaires. Les règles de gestion ne sont valables qu’en temps normal ; en période d’exception, elles s’adaptent à la réalité du terrain. Si le Directeur des Bourses avait pour unique préoccupation de surveiller ses arrières, il a largement atteint son objectif. Il a réussi à prendre l’opinion à témoin. La faute de gestion n’est plus une excuse. Le moment est venu de passer à l’action. La situation économique du pays est assez délétère pour se payer le luxe d’une crise sociale. Payez les bourses pour apaiser les universités.
Une fois la phase de transition terminée, le ministère pourra enclencher des réformes. Les critères d’attribution pourront être revus à tous les niveaux. Mais le gouvernement devrait commencer par les bourses extérieures. L’investissement de l’argent public dans l’éducation doit avoir un objectif bien déterminé. Il ne s’agit pas de donner une bourse pour la donner. La mention au bac ne suffit pas. L’État doit pouvoir dire, pour chaque étudiant, pourquoi il lui attribue une bourse étrangère. Cela suppose un travail de fond au préalable. Le gouvernement doit d’abord identifier les secteurs où il a besoin de plus de ressources humaines qualifiées pour faire fonctionner l’économie et assurer le développement du pays.
Ces secteurs bénéficieront alors d’une priorité dans l’attribution des bourses. A condition que les bénéficiaires s’engagent à revenir servir le pays. Quant à ceux qui partent avec leurs propres moyens, ils devraient prendre en charge leur scolarité sans l’intervention de l’État. Le vrai gaspillage des ressources publiques réside dans cette attribution aveugle des bourses, sans aucun objectif précis. Ce qui fait que l’État du Sénégal investit des milliards sur ses citoyens pour qu’ils aillent servir d’autres pays et parfois y résider définitivement. Le moment est venu de rationaliser.
Oui donc à la réforme des bourses, mais seulement après une phase de transition destinée à stabiliser le calendrier académique.
Commentaires (14)
Très bon article, bravo pour la cohérence et la conséquence des propos
Macky Sall 8 milliards de fonds politiques par an
Diomaye 11 milliards de fonds politiques par 916 millions par mois
Amadou Bâ zéro fonds politiques ....
Sonko 9 milliards de fonds politiques par an 750 millions par mois.
Falilou Keita 16 millions par mois
Toussaint Manga 10 millions par mois
Dame Mbodj 5 millions par mois
Pape Allé Niang 5 millions par mois
DG APIX 10 millions par mois
DG AGEROUTE 5 millions par mois
Les étudiants 40.000 de bourses et 515 000 francs de rappel pour quelques étudiants. Ils veulent en faire un problème.
N.B: Les étudiants avaient déjà leurs bourses quand ces arrivistes cupides et joufflus ne savaient même pas qu'ils allaient être au pouvoir un jour.
Et toi combien par mois comme tu es sans le chiffrisme
Bien dit. Merci
Bravo monsieur le pujuliste. Pour une première fois, je ne me suis pas retourné dans mon caveau
Pour pousser à l'excellence et la concentration sur l'essentiel dans nos universités la bourse estudiantine peut servir de levier très important pour mener les réformes Les bourses seront réformées et remises à Zéro pour tout le monde, c'est une question de temps vu comme aberrant la situation actuelle est extravertie au lieu d'améliorer les conditions les bourses avec les grèves récurrentes est devenue un facteur négatif. Dans les réformes qu'il faut envisager n'auront droit à une bourse que les étudiants qui présentent des résultats excellents avec mention au Bac en première année et des résultats des examens à partir de la deuxième année, et cela va bénéficier aux étudiants sérieux qui méritent d'être accompagnés. Ainsi ce sera la course vers l'excellence dans nos universités et dans les campus les étudiants seront plus occupés à utiliser leur temps à réviser et parfaite leurs études que faire autre chose pour sortir du lot
Félicitations encore Mr MBAYE Sadikh pour la pertinence des idées contenues dans votre article.
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L'université ne forme que des chaumeurs il faut tout revoir donner des bourses ne règle aucun problème.
C'est tout le système qui il faut réformé
Quels sont les besoins du pays en matière d emploi. Nous attendons des innovations de tous les côtés pour s'en sortir.
C'est facile d'être payé et de cassé...Il faut privatiser les Universités à 100/100 et donner la bourse aux meilleurs étudiants qui ont les mentions supérieures à celles de passables... Le savoir est un produit rare et précieux qui coûte excessivement cher... On peut pas donner gratuitement le savoir sans prébendes... Pour obtenir une bourse , il faut faire partie des meilleurs que ce soit pour le sport , la recherche, les arts , les sciences et techniques. Les médiocres doivent payer très cher pour acquérir une connaissance... l'Afrique doit bouger et changer de vision globale pour se développer... On ne peut pas le faire avec chants holistiques par pitence et charité... Arrêtons de tendre la main à chaque fois et après en faire un privilège ou un droit acquis...
Depuis l’indépendance, nous avons toujours voté pour des fils d’indigènes, des villageois badoleu. De Senghor à Diomaye, tous des va-nu-pieds à qui l’on a confié le pays et qui ont tout pillé. Les Lébous, nobles et qui ne sont pas complexés, surtout pas devant une femme khéssalisée comme les kaw kaw.
Les Lébous, nés dans les anciennes Quatre-Communes, doivent désormais mouiller le maillot pour diriger le pays. Les come town comme Diomaye ne pensent qu’à s’enrichir, prêts à tout pour garder le pouvoir. Ce kaw kaw avec son élocution villageoise est même devenu franc-maçon et apprenti de Ouattara de la Côte d’Ivoire… Les villageois ont la trahison dans leurs veines.
Pendant que le peuple agonise l’état profond c’est à dire la franc maçonnerie et Diomaye complotent contre Sonko.Nous avons tous compris que le FMI et la France ont conditionné leur financement au départ de Sonko du gouvernement.Mimi n’a pas de base politique mais très influente dans les lobbies maçonniques surtout proche du concret américain fait le sale boulot pour le traitre Diomaye qui pour l’instant refuse d’assumer sa trahison.Le problème de ce villageois est la même comme tous les arrivistes ils pensent avec l’argent il peut acheter les sénégalais et avoir une base politique,cet énergumène oublie qu’Amadou Ba est mille fois plus riche que lui et disposait du soutien de toute la mafia religieuse mais il n’est même pas parvenu à gagner dans son propre bureau de vote .Un kaw kaw qui réussi n’est jamais reconnaissant il parle toujours de Yallah et liggueyou ndeye..Tous des ingrats !
Non au diktat des étudiants.
J’ai entendu des gens flatter Macky Sall, dire que les pavillons sont des hôtels 4 étoiles, qu’avec 250 F on mange à sa faim, qu’ils couchent sur des matelas orthopédiques, que les bourses étaient préfinancées par la banque, etc. Je leur demande à quoi ont servi ces centaines de milliards, si ce n’est pour former des chômeurs ? Moi j’ai intégré l’UCAD en 1982-83, j’habitais au pavillon A, au couloir voisin de celui où logeait Macky Sall (mais on ne s'est jamais connu). On était loin d’avoir les conditions actuelles des étudiants mais nous avons tous brillamment réussi. Ceux de mon époque se rappellent de Khossein, l’étudiant iranien reconverti en commerçant sur les hautes marches du pavillon A. On se contentait parfois de pain sec pour manger la nuit, après plusieurs minutes à attendre, chacun s’égosillait pour se faire servir par Khossein. Avec peu de moyens, on se battait pour passer rapidement notre cycle universitaire. J'ai été embauché et quelques des années après, je suis devenu directeur dans une grande société privée, mais ce que j’ai remarqué bien, c’est que tous mes jeunes collaborateurs qui avaient BAC+2 en filières administration ou finances et DUT en filières techniques, sont devenus ingénieurs ou ont obtenu leur master en s’inscrivant dans des instituts ou des universités à leurs frais. Selon ma propre expérience, la solution ce sont les formations courtes, et que l’Etat crée les conditions du plein emploi. Ensuite les jeunes prendront en charge le reste de leurs cursus ou leur spécialisation. Ces centaines de milliards gaspillés en pavillons, restaurants, bourses et autres devraient être investis dans l'agriculture, l'élevage, la pisciculture, la construction de motos, de bicyclettes, de pneumatiques, bref tout ce qui est en notre portée la construction mécanique et les industries de transformation des produits agricoles et miniers, et ces secteurs pourraient offrir des emplois aux jeunes, ensuite ceux qui le souhaitent peuvent poursuivre leurs études en résidentiel ou à distance. Bien sûr que des quotas seront toujours réservés à l'enseignement, la médecine, l'informatique, la comptabilité, etc., mais dans des instituts dédiés. Sinon on ne s'en sortira jamais. Il faut un dialogue national, des états généraux de l'enseignement supérieur. Imaginez que les motos jakarta et les tricycles sont produites dans des pays qui étaient loin derrière le Sénégal, des pays qui utilisaient des vaches comme moyen de traction, à l’époque où au Sénégal on montait déjà des camionnettes (le fameux "Gaïndé" camion de Soseci à Dakar si je ne m'abuse) et fabriquait des mobylettes (Insency à Kaolack). Imaginez-vous des sociétés comme Bata qui fabriquaient des chaussures, Icotaf, Sotiba Simpafric, SIV pour les habits ? Toutes ont été fermées par des lobbys. Savez-vous que pour traiter l'eau du lac de guiers, le Sénégal importe des centaines de tonnes de sulfate d'alumine et de chaux, du Maroc, d'Algérie ou d'Europe ? Alors qu'on a la matière première à Bandia et Pout pour la chaux et à Mboro pour le sulfate ? En réalité une mafia d'importateurs a tué toutes les filières industrielles et empêché toutes créations nouvelles. Ces rentiers de situation, souvent parrainés par des politiciens, roulent sur l'or et ont fait reculer le Sénégal de plusieurs générations.
étudier gratuitement dans une université constitue déjà une bourse.
être encore payer chaque mois est un salaire.
ils touchent alors une double bourse.
on doit arrêter les bourses et généraliser les aides aux étudiants.
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