Lors de l’ouverture des Assises de l’entreprise du Conseil national du patronat (CNP), le secteur privé sénégalais a réitéré ses principales préoccupations en présence de quatre ministres. Les chefs d’entreprise demandent en priorité le paiement de la dette intérieure, qui étouffe de nombreuses sociétés, et réclament d’être associés aux réformes fiscales impactant directement leurs activités.

Repris par Wal fadjri, le président du CNP, Baïdy Agne, a insisté sur la nécessité d’alléger la pression fiscale et d’impliquer davantage le secteur privé dans l’élaboration des politiques économiques : « On veut être impliqués dès le départ. Nous connaissons la règle du premier venu, du premier servi, mais l’État doit nous associer, notamment pour la loi sur la souveraineté économique ». Il a également appelé à l’unité des organisations patronales pour « constituer une véritable force commune ».

En réponse, Bassirou Sarr, directeur de cabinet du ministre des Finances, a assuré que l’État s’engageait à réduire sa dépendance au secteur privé pour se financer. Il a annoncé des mesures concrètes pour apurer les arriérés, précisant que 300 milliards de FCFA supplémentaires ont été inscrits dans la loi de finances 2025 : « Nous voulons que les entreprises disposent de plus de richesse et soient moins sollicitées par l’impôt. C’est la consolidation budgétaire que nous visons ».

Les ministres présents ont délivré des messages clairs. Serigne Gueye Diop (Industrie) a averti les entreprises de se préparer à la concurrence continentale : « Soyez prêts pour la Zlecaf, car le marché sénégalais n'est plus le vôtre. »

Déthié Fall (Infrastructures) a appelé le privé à toujours avoir en tête le triptyque « coût-délai-qualité » pour livrer des travaux durables. « Nos infrastructures doivent traverser le temps sans que nous soyons obligés de refaire les travaux aux frais du contribuable.»