Depuis le lancement le 9 octobre 2003, à Dakar de la campagne nationale «contrôlons les armes», la région de Ziguinchor, au vu de la crise qu’elle vit depuis plus de deux décennies, a pris une part active dans la lutte.
Dans la dynamique actuelle de relance des activités socioéconomiques en Casamance, des organisations de la société civile au niveau régional (Afrique Enjeux, la Raddho, le Wanep, le collectif des structures de jeunesse, le Kabonketor, et le Malao), conscientes qu’en situation d’insécurité et d’instabilité, les efforts de consolidation de la paix et de reconstruction après conflit sont voués à l’échec si la maîtrise des armes n’est pas effective, mènent, à travers un programme de mobilisation populaire et de plaidoyer, un combat acharné pour la sécurité des populations.
Mais au bilan des actions menées à la base depuis trois ans, il apparaît la persistance des conséquences dévastatrices de la prolifération et de la circulation des armes légères et de petits calibres, de même que les trafics illicites qui contribuent, au demeurant, au développement de la criminalité transfrontalière et à la déstabilisation de la communauté. D’où la grande préoccupation du comité régional de lutte, qui est d’avis que ces phénomènes compromettent les efforts de développement, de paix, et de réconciliation et portent des atteintes graves au droit international humanitaire, à l’encontre des populations civiles, principalement les femmes et les enfants. Surtout avec cette guerre qui se déroule depuis plus de deux mois dans le maquis, entre factions rivales du Mfdc, et ses corollaires de morts, de blessés et de personnes déplacées.
C’est pourquoi, «nous demeurons plus que jamais convaincus et conscients de la nécessité de pérenniser et de renforcer l’efficacité de la lutte contre la prolifération des armes légères et petits calibres, pour assurer le maintien de la paix, la stabilité et la sécurité régionale», soutient Aliou Demba Kébé, coordonnateur de l’Ong Afrique Enjeux, qui animait, ce lundi au siège du conseil régional, la cérémonie officielle de lancement de la semaine d’action de Ziguinchor, pour la campagne «contrôlons les armes».
Cette semaine s’inscrit dans le cadre des cent jours d’action au niveau international, préparant la conférence des Nations-Unies sur les armes prévue le 26 juillet prochain à New York.
Déjà, le 26 mars dernier, la campagne «contrôlons les armes», lançait le compte à rebours des cent jours d’action qui constituent une période décisive au cours de laquelle, le comité régional de pilotage compte intensifier ses actions. «Ce compte à rebours, représente l’étape finale, à l’échelle nationale, de notre campagne d’activité qui atteindra son apogée internationale lors de la conférence de révision au cours de laquelle la pétition du million de visages sera déposée (juin-juillet)», informe M. Kébé, qui explique que cette pétition constitue le plus grand mouvement populaire de soutien aux objectifs définis par ladite campagne.
«A ce stade, renseigne le coordonnateur de Afrique Enjeux, 750 000 photographies sont déjà disponibles et il demeure indispensable que nous rassemblions les derniers 250 000 avant la remise de ladite pétition au mois de juin prochain, lors de la conférence d’examen de l’Onu.» Selon le gouverneur Léopold Wade, qui a procédé au lancement officiel de la cette campagne, rien n’est plus dangereux dans un pays que la méfiance, la suspicion et la peur de l’autre. Ces phénomènes qui développent chez l’individu le réflexe d’autodéfense sont aux yeux du chef de l’exécutif régional, les moyens les plus rapides pour installer le chaos dans un pays. Aussi, encourage-t-il toutes les parties engagées dans «ce bon combat».
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