Cancer de la prostate : Le dépistage précoce, « seule véritable arme de prévention » (Dr Seydou Diallo)
Selon le docteur Seydou Diallo, directeur général de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Sen-PNA), le dépistage précoce constitue aujourd'hui la « vraie vigie » face au cancer de la prostate, une maladie silencieuse et redoutable qui fait des ravages au Sénégal.
Chaque année, au moins 1 000 nouveaux cas de cancer de la prostate sont enregistrés dans le pays. La situation est d’autant plus alarmante que près de 80\% des cas sont diagnostiqués tardivement, réduisant considérablement les chances de survie des patients. « Le cancer de la prostate est devenu un véritable problème de santé publique dans notre pays », alerte le Dr Diallo, insistant sur le fait que le dépistage précoce peut sauver des vies.
Un appel à l’action dès 45 Ans
Dans un contexte où la maladie demeure taboue, les autorités sanitaires multiplient les initiatives. C’est dans ce cadre qu’une randonnée pédestre contre le cancer de la prostate a été organisée dans le cadre du Novembre Bleu, mois dédié à la lutte contre les cancers masculins.
Le Dr Diallo avertit : « Il ne faut pas attendre 50 ans pour consulter. À partir de 45 ans, un dépistage régulier, annuel ou tous les six mois, est fortement recommandé ». Il exhorte également les femmes à s'impliquer : « Protégez vos hommes. Informez vos maris, vos frères, vos pères. Le dépistage doit devenir une habitude ».
Outre le dépistage, la prévention repose sur un changement du mode de vie, car des facteurs de risque sont directement liés à la sédentarité, l’obésité et une alimentation trop riche en graisses, sucre et sel. Le spécialiste recommande une alimentation saine et au moins trois séances d’activité physique par semaine.
Baisser les coûts grâce à la souveraineté pharmaceutique
Le cancer de la prostate représente également une lourde charge financière pour les familles, le coût d’un traitement pouvant atteindre jusqu’à 400 000 francs CFA.
Face à cette réalité, l’État sénégalais, via la Sen-PNA, a procédé à une révision à la baisse du prix de certains médicaments. De plus, le Sénégal s’est engagé dans une politique de souveraineté pharmaceutique. Une convention a été signée avec l’APIX pour la mise à disposition de 9 hectares dans la zone économique de Diass. L'objectif est d’implanter un complexe pharmaceutique pour produire localement les médicaments les plus consommés au Sénégal.
Cette initiative vise à réduire les coûts et à améliorer l’accessibilité des traitements sur tout le territoire. Le Dr Diallo conclut par un appel à la mobilisation générale : « Si vous prenez seulement dix minutes de votre temps, vous pouvez vous faire dépister et sauver votre vie ».
Pour lui, la prévention repose sur trois piliers : le dépistage précoce, une alimentation saine et une activité physique régulière.
Commentaires (5)
Plus de communication au niveau des médias et des structures de santé, des flyers et même des publicités s'il le faut pour que les hommes aillent se dépister .
C'est sutout le depistage qu'il faut rendre gratuit.
Pendant mes derniers congés, j'avais décidé de faire un bilan cœur, tension, prostate, hépatite, vhi. Je suis allé à cto. Il faut que vous ayez été envoyé par un médecin généraliste pour un dépistage du cœur ou de la prostate. J'ai trouvé cela idiot. Inciter à se faire dépister ok, mais pas rendre les choses impossibles.
Parfaitement en phase avec vous.
En effet, il faut qu'un généraliste vous fasse une prescription pour que vous puissiez faire ces checks ce qui est aberrant.
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