L'environnement influant parfois négativement sur la santé des populations, avec des répercussions souvent graves, les autorités étatiques doivent harmoniser les politiques de santé et environnementales. C'est la position que défend Lead Enda, qui s'est réuni, hier, avec des parlementaires pour institutionnaliser, par une loi, l'interrelation entre l'environnement et la santé des populations. Car, pour l'Organisation mondiale de la santé (Oms), «les décès dus à l'asthme pourraient connaître une augmentation de près de 20%, d'ici à 2016, si des dispositions ne sont pas prises pour réduire les émissions de gaz des véhicules et des usines».
En effet, d’après l’Oms, «l'augmentation de la fréquence des pathologies chroniques constatées au cours de ces dernières décennies, y ont révélé la nécessité d'une meilleure prise en compte de l'environnement dans la déclinaison des politiques de santé». Car, explique Mor Sèye Fall, du programme Eco-Santé de Enda Lead Afrique Francophone, qui donne le cas du paludisme en exemple, «la maladie prolifère à travers les flaques d'eau. Pour le choléra, on le contracte lorsqu'on se trouve dans un environnement qui n'est pas salubre. Ce sont des maladies qui ont une origine environnementale».
«Il y a des pesticides qu'on utilise et qui entrent dans la chaîne alimentaire»
Pis, en donnant le cas des pesticides qui sont censés solutionner des problèmes, M. Sèye estime que l'on doit se pencher dessus. Car, se demande-t-il, si «les solutions ne vont pas générer des problèmes pires que ceux qu'ils sont censés résoudre». «Parce que, de nos jours, on se rend compte que les pesticides peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé des populations. Il y a des pesticides qu'on utilise et qui entrent dans la chaîne alimentaire. Et quand des personnes utilisent ces aliments, cela agit sans qu'on le sache. Et cela peut avoir des répercussions sur la santé de l'individu», alerte-t-il.
«Il y a la toxicité aiguë et la toxicité grave. Il y a une toxicité qui, avec le temps, lorsqu'elle s'accumule, finit par déclencher certaines maladies. Et c'est pourquoi il y a des cancers, dont on ne peut pas déterminer les causes. Et parfois, en remontant le temps, on peut se rendre compte que l'organisme a inhalé de faibles doses de substances cancérigènes. Cela peut avoir une origine alimentaire, par le fait de certains pesticides qu'on utilise», souligne-t-il avant d’ajouter : «On peut citer une panoplie de maladies comme les infections respiratoires aiguës, avec la destruction de la couche d'ozone, il y a beaucoup de maladies de peau avec l'émission des gaz à effet de serre aussi».
C'est pour toutes ces raisons que Lead Enda «est en train de faire une étude sur le gap institutionnel pour montrer l'écart qu'il y a entre, d'une part, les engagements pris par le Sénégal au niveau international et les dispositifs pris au niveau local. Il faut faire de sorte que les engagements pris soient traduits par des lois».
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