Congrès du SAMES : Le ministère exhorte les syndicats au respect du Pacte social
Le ministère de la Santé met en garde et exhorte les organisations syndicales à respecter les engagements du Pacte national de stabilité sociale. L’appel a été lancé par Malick Diallo, directeur des ressources humaines du ministère de la Santé, à l’ouverture des travaux du congrès national du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames), tenu ce samedi à Dakar. Face aux responsables syndicaux, le Drh a rappelé que « le Pacte national de stabilité sociale pour une croissance inclusive et durable, demeure un instrument central de dialogue, de prévention des conflits et de garantie de la continuité du service public de santé.
Selon lui, le non-respect des engagements mutuels fragilise la paix sociale et expose le système sanitaire à des perturbations préjudiciables aux populations ». Reconnaissant les difficultés rencontrées dans plusieurs secteurs, notamment la santé, l’éducation et le secteur primaire, Malick Diallo a toutefois insisté sur la nécessité de « faire vivre les cadres prévus par le pacte », en particulier les comités de pilotage et techniques. Ces instances, a-t-il expliqué, doivent permettre d’évaluer objectivement l’état d’exécution des accords, d’identifier les blocages et d’apporter les correctifs nécessaires dans un esprit de responsabilité partagée. Dans un environnement économique tendu, marqué par la maîtrise des dépenses publiques, le responsable a appelé les partenaires sociaux à privilégier le dialogue et la concertation afin d’éviter une escalade des conflits sociaux.
Du côté syndical, un diagnostic alarmant du système de santé sénégalais a été fait. Plusieurs facteurs de fragilisation : « restrictions budgétaires, hausse des coûts des intrants médicaux, surcharge des hôpitaux publics et démotivation croissante du personnel de santé ».
Intervenant devant les congressistes, Lamine Fall, secrétaire général adjoint de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), a rappelé que les acquis sociaux obtenus ces dernières années sont le fruit de longues luttes syndicales et du dialogue social. « Les dernières augmentations salariales prouvent qu’il fallait être là, dans les centrales syndicales, pour défendre efficacement les intérêts des travailleurs », a-t-il déclaré, revenant sur les combats engagés depuis 2015.
Les débats ont également replacé la situation nationale dans un contexte international défavorable. Les séquelles économiques de la pandémie de Covid-19, combinées aux conséquences de la guerre en Ukraine, ont lourdement affecté les économies des pays en développement. Hausse des prix des denrées alimentaires, renchérissement de l’énergie et des médicaments, ralentissement de la croissance et augmentation de la dette publique, pèsent sur les marges budgétaires de l’État.
« Ces chocs successifs se traduisent par une contraction des dépenses sociales. « Les dépenses de santé sont souvent les premières affectées », a regretté Lamine Fall, évoquant une baisse estimée à 18 % du budget du ministère de la Santé dans le projet de loi de finances 2026. Une perspective jugée particulièrement préoccupante dans un contexte où les hôpitaux publics font déjà face à d’importantes difficultés structurelles.
Ressources humaines : le cœur du malaise
Le thème du congrès du SAMES, centré sur le recrutement, la motivation et la rétention des ressources humaines en santé, a trouvé un écho particulier dans les débats. Les participants ont alerté sur la massification des pratiques médicales, la précarité de l’emploi chez les jeunes médecins et la fuite croissante des compétences vers l’étranger. « Sans gouvernance interne forte et sans anticipation, aucune organisation ne peut résister aux mutations profondes en cours ».
Des revendications structurelles toujours en attente
Parmi les principales attentes du secteur figurent la revalorisation du régime indemnitaire, l’adoption d’un statut particulier du corps médical, la clarification des plans de carrière et la réforme du cadre juridique régissant la santé publique. Autant de chantiers jugés indispensables pour restaurer la motivation des professionnels et offrir des perspectives crédibles aux jeunes praticiens confrontés au chômage ou à une insertion précaire. Le ministère de la Santé a néanmoins annoncé des initiatives visant à améliorer l’intégration des jeunes médecins et à leur offrir, à moyen terme, des opportunités aussi bien dans le secteur public que privé.
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