Le syndrome des ovaires polykystiques : Une menace silencieuse pour la santé des jeunes filles au Sénégal
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) émerge comme un défi majeur de santé reproductive au Sénégal. Lors d’un forum sur la planification familiale organisé par l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD) en collaboration avec International Budget Partnerships (IBP), la sage-femme Sina Diop a tiré la sonnette d’alarme sur cette pathologie méconnue mais de plus en plus fréquente.
Une maladie qui touche de plus en plus d’adolescentes
« Aujourd’hui, nous recevons beaucoup de jeunes filles âgées de 10 à 19 ans qui passent parfois trois ou quatre mois sans voir leurs règles », a témoigné Mme Diop. Dans plusieurs familles, cette absence de menstruations est rapidement assimilée à une grossesse, plongeant les adolescentes dans l’angoisse et la stigmatisation. Or, dans bien des cas, il s’agit du SOPK, une pathologie hormonale qu’il est crucial de reconnaître.
Des causes multiples
Le SOPK peut avoir des origines génétiques ou hormonales, notamment liées à un excès d’hormones androgènes. Les évolutions du mode de vie aggravent également le risque. « Nous mangeons de plus en plus mal et cela favorise l’obésité, qui à son tour accentue les troubles métaboliques », a expliqué la sage-femme. Sédentarité et mauvaise alimentation se combinent pour accroître la prévalence. Les symptômes incluent :
Ces signes, souvent banalisés ou mal interprétés, doivent inciter à consulter un professionnel de santé.
Infertilité et diabète : des risques bien réels
Au-delà des cycles irréguliers, le SOPK peut entraîner des difficultés de fertilité et un risque accru de diabète de type 2. Sur le plan social, il cause une grande souffrance psychologique. « Dans notre société, l’infertilité est presque toujours imputée à la femme, ce qui traumatise énormément de patientes », a souligné Sina Diop. Bien qu’il n’existe pas de remède définitif, plusieurs approches atténuent ses effets : régulation hormonale par certaines méthodes contraceptives, adoption d’une hygiène de vie saine (activité physique, alimentation équilibrée) et protocoles médicaux pour les projets de grossesse.
Briser le silence pour mieux prévenir
Pour Sina Diop, l’urgence est de briser le tabou autour du SOPK. « Nous devons parler de sexualité et de santé reproductive sans tabou, lutter contre les rumeurs et informer correctement les jeunes filles et leurs familles. C’est à ce prix que nous pourrons mieux prévenir et prendre en charge le SOPK », a-t-elle conclu.
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