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Dette publique : Un niveau élevé qui impose une gestion rigoureuse et sélective

Auteur: Yandé DIOP

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Dette publique : Un niveau élevé qui impose une gestion rigoureuse et sélective

Pendant l’examen du projet de budget 2026 du Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération (MEPC), le Gouvernement a levé le voile sur le niveau réel de la dette publique du Sénégal, estimée à 119 % du PIB à fin 2024, et à 132 % du PIB lorsque certains engagements additionnels non consolidés sont intégrés. Cette révélation intervient dans un contexte de redressement de la gouvernance budgétaire, marquée par la volonté affichée des autorités de rétablir la transparence des finances publiques et de restaurer la crédibilité de l’État vis-à-vis des partenaires techniques et financiers.

Le Ministre de l’Économie, Abdourahmane Sarr, a expliqué que ce niveau d’endettement résulte des conclusions croisées des audits menés par l’Inspection générale des finances (IGF), la Cour des comptes et le cabinet Forvis Mazars. Ces travaux ont mis en évidence des données erronées transmises par le passé, retardant l’ouverture d’un dialogue formel avec le Fonds monétaire international (FMI).

Selon le Ministre, la dette du seul État central demeure fixée à 119 % du PIB, tandis que l’écart de 13 points supplémentaires correspond à des engagements additionnels, notamment liés à certaines entités publiques et mécanismes de financement indirects. La mise en lumière de ce niveau réel d’endettement a eu un effet direct sur la dégradation de la note souveraine du Sénégal. Une évolution que le Gouvernement attribue non pas à une détérioration soudaine des fondamentaux économiques, mais à une correction de l’information financière désormais rendue publique. Cette situation a entraîné une hausse du coût du financement sur les marchés internationaux et renforcé la prudence des investisseurs, dans un contexte déjà marqué par des tensions sur les finances publiques.

Une trajectoire de consolidation pour restaurer la crédibilité

Face à ce niveau d’endettement, les autorités ont défini une trajectoire de consolidation budgétaire visant à ramener progressivement le déficit public à des niveaux soutenables : 7,8 % du PIB en 2025, 5,4 % en 2026 et 3 % en 2027. Cette stratégie repose sur un ajustement budgétaire encadré, une mobilisation accrue des recettes dans le cadre du Plan de Redressement économique et social (PRES), ainsi qu’une sélectivité renforcée des investissements publics, privilégiant les projets à fort rendement économique et social.

Pour couvrir des besoins de financement estimés à près de 6 000 milliards de FCFA, l’État entend mobiliser plusieurs leviers : financements concessionnels, marchés financiers régional et international, et partenariats public-privé. Le Gouvernement a toutefois exclu, à ce stade, l’option d’une restructuration de la dette, estimant que les marges de manœuvre existent encore.

La priorité accordée aux ressources concessionnelles vise à limiter l’alourdissement du service de la dette, tandis que les PPP devront faire l’objet d’une évaluation rigoureuse de leur soutenabilité budgétaire. Avec une dette publique dépassant largement le seuil de 70 % du PIB généralement retenu dans l’UEMOA, le Sénégal fait face à un équilibre délicat entre relance économique, stabilité macroéconomique et exigences sociales. Dans ce contexte, la crédibilité de la trajectoire budgétaire, la qualité des investissements et la transparence dans la gestion de la dette apparaissent comme des conditions indispensables pour restaurer la confiance des partenaires, relancer l’investissement privé et remettre l’économie sur une trajectoire de croissance durable.

Auteur: Yandé DIOP
Publié le: Samedi 13 Décembre 2025

Commentaires (1)

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    MFDC il y a 1 heure
    Maudit soit le gars qui a émis l idée de dette cachee sans vouloir publier tous les documents y afférents

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