De nombreuses femmes utilisent des serviettes hygiéniques durant leurs règles, mais beaucoup ignorent les risques réels liés au maintien d'une même protection sur de longues périodes. Pour éclairer les dangers de cette pratique encore très répandue, un reporter de Guineematin.com a interrogé le Dr Mamoudou Doumbouya, médecin généraliste, qui a livré des explications détaillées et des conseils essentiels pour la santé intime.

Prolifération et fermentation des germes

Le spécialiste rappelle que, de l'âge de 13 ans jusqu'à la ménopause, les femmes utilisent diverses protections (serviettes hygiéniques, tampons ou culottes menstruelles). Cependant, garder la même serviette toute la journée peut entraîner de sérieuses complications.

Le Dr Doumbouya est formel : maintenir une protection trop longtemps favorise la multiplication des microbes. « Les germes sont dégagés toute la journée, et si la serviette n’est pas changée, ils se prolifèrent et fermentent. Cela fait un retour sous d’autres formes et provoque des infections au niveau de la partie génitale. Il ne faut pas utiliser la serviette hygiénique de façon prolongée, » prévient le médecin.

La Règle d’hygiène : changer toutes les 4 à 6 heures

Le Dr Doumbouya insiste : les règles d’hygiène sont universelles, quel que soit le niveau d’écoulement. « Quelle que soit la quantité du saignement, une serviette doit être changée toutes les 4 à 6 heures. Ce qui s’évacue est un résidu du corps ; s’il reste longtemps, il devient un milieu favorable à la fermentation, » explique-t-il.

 Les dangers des tissus traditionnels

Le médecin met également en garde contre l'utilisation de morceaux de tissu, encore courants chez certaines femmes, qui ne sont pas à l’abri des infections. « Les tissus utilisés sont souvent usés et non préparés. Normalement, ils doivent être propres, lavés, trempés dans de l’eau chaude et repassés avant d’être utilisés. Sinon, ils peuvent contenir des germes qui compliquent la situation, » avertit le Dr Doumbouya.

Risques : de l'infection locale à l'infertilité

Interrogé sur les maladies directement liées à l’utilisation prolongée d’une protection, le spécialiste est catégorique. « Quand le liquide reste longtemps, il se fermente et des germes se déposent dessus. Ce retour peut provoquer des vaginites, vulvo-vaginites, des boutons, des démangeaisons et même des plaies. À l’intérieur, cela entraîne des pertes jaunâtres. À la longue, cela peut causer l’infertilité, » alerte-t-il.