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Santé : le SUTSAS dénonce un décret de “déstructuration” du système sanitaire et social

Auteur: Dialy Ibrahima Diébakhaté

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Santé : le SUTSAS dénonce un décret de “déstructuration” du système sanitaire et social

Le Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (SUTSAS) tire la sonnette d’alarme après la publication du décret n°2025-1431 portant répartition des services de l’État. Dans une déclaration rendue publique ce dimanche, le syndicat estime que ce texte « consacre une véritable déstructuration du secteur » et remet en cause plusieurs décennies d’efforts pour bâtir un système de santé cohérent, performant et accessible à tous.

Selon le SUTSAS, l’arrivée à la tête du département d’un ministre géographe de la santé avait suscité un grand espoir au sein du corps médical : celui de voir se concrétiser un système davantage préventif que curatif. Mais cet espoir s’est rapidement mué en désillusion. « Nous assistons à une médicalisation excessive de la quasi-totalité des directions hospitalières et sanitaires, et à un casting incompréhensible de managers », déplore le syndicat, qui y voit un retour en arrière dangereux pour la gouvernance du système de santé.

Une amputation jugée incompréhensible

Le syndicat dénonce particulièrement la perte de compétences de la Direction des Infrastructures, de l’Équipement et de la Maintenance (DIEM) sur les questions d’infrastructures hospitalières. Une décision que le SUTSAS qualifie de « régression historique », rappelant qu’elle avait déjà été envisagée sous la présidence d’Abdoulaye Wade, avant d’être annulée.

Selon le communiqué, l’ancien président avait compris la nécessité de confier la supervision des infrastructures sanitaires à une structure spécialisée, raison pour laquelle la DIEM avait été reconstituée pour mieux répondre aux défis du secteur.

Un ministère en perte de cohérence

Pour le SUTSAS, le Ministère de la Santé et de l’Action sociale traverse aujourd’hui une crise profonde de cohérence et de vision. Le retour de l’Action sociale dans le giron du ministère s’est accompagné du départ de l’École nationale de Développement sanitaire et social (ENDSS), ne laissant subsister que l’École nationale des Travailleurs sociaux spécialisés (ENTSS).

Cette situation, selon le syndicat, « vide le ministère de sa substance » et fragilise davantage la cohésion d’un secteur déjà confronté à de multiples défis.

Le syndicat fustige également la scission de la Direction régionale de la Santé et de l’Action sociale en deux structures distinctes. Une fragmentation qui, loin d’améliorer la gouvernance territoriale, « accentue la précarité des services » à un moment où le pays fait face à la résurgence de maladies telles que la fièvre de la vallée du Rift ou la variole du singe.

Un appel à la cohérence et au respect des droits

Le SUTSAS plaide pour une refonte urgente de la gouvernance sanitaire. Le Secrétariat exécutif permanent du syndicat se félicite toutefois de la création de la sous-section SUTSAS de l’Agence de Réglementation Pharmaceutique (ARP), mais exige le paiement sans délai des salaires d’août et de septembre 2025 pour les agents concernés, faute de quoi un mot d’ordre d’arrêt de travail pourrait être lancé dès le 8 octobre.

Enfin, le syndicat demande le retour de l’ENDSS sous la tutelle du ministère de la Santé et la reconnaissance des infirmiers d’État ayant validé le programme de renforcement des capacités aux concours de Master. Ces derniers, titulaires d’un statut équivalant à la licence, doivent selon le SUTSAS pouvoir accéder aux concours professionnels pour les diplômes d’infirmier et de sage-femme d’État.

En résumé, le SUTSAS alerte sur une perte de cohérence et une gouvernance éclatée du système sanitaire et social. Le syndicat appelle les autorités à reconsidérer le décret contesté afin de préserver la stabilité et l’efficacité d’un secteur vital pour les populations.

Auteur: Dialy Ibrahima Diébakhaté
Publié le: Dimanche 05 Octobre 2025

Commentaires (5)

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    Chandler il y a 3 heures

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    Ndandane. il y a 3 heures

    Finalement ces gens nous emmerdent, le pays est CONFIÉ À DIOMAYE.
    C'est à lui de décider l histoire du syndicalisme est liée à la Mafia c est parceque ces Mathusalems à la tête des organisations syndicales retraités depuis des décennies et qui se nourrissent de la sueur des travailleurs.
    Arretez vos idioties

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    Momo2 il y a 2 heures

    Si c'est pour la continuité, pourquoi donc avons-nous élu d'autres personnes pour diriger notre pays ?
    Vous prônez la routine, l’immobilisme, le confort, et non l’innovation, le changement. On ne vous entend jamais parler des équipements, des urgences, des conditions d’accueil, de la formation, notamment de ces milliers de jeunes qui ont fini leur formation dans les écoles privées d’infirmiers après avoir payé beaucoup d’argent et fait énormément d’efforts, qui ont effectué leurs stages ruraux et urbains dans des structures publiques, donc qui ont exercé sur des patients avec votre autorisation, qui sont exploités par les cliniques et les hôpitaux, mais qui n’arrivent même pas à passer leur examen de sortie et obtenir leur diplôme. Une vaste escroquerie collective, l'exploitation malhonnête et sadique de la détresse des parents et de leurs enfants face au chômage des jeunes, des forfaits dont l’Etat devrait situer toutes les responsabilités, pour rendre justice à des parents dépouillés et découragés, des enfants exploités, abusés et désabusés. Sûrement que les enfants et parents de syndicalistes sont casés, tant pis pour les autres. Notre système de santé est MALADE, tout le monde le sait, et vous ne voulez que rien ne bouge ? Qu’est-ce que des syndicats de santé ont à voir avec une répartition de services, notamment avec des directions de constructions ? Est-ce leur cœur de métier ? La faculté de médecine dépend-elle du ministère de la santé ou de l’enseignement supérieur ? Pourquoi les syndicats des autres secteurs n’ont pas la même attitude que vous ? Vraiment il est temps de renforcer les moyens de l’armée dans le tissu sanitaire de notre pays. Ils font très bien leur travail sans tambour ni trompette, ici à Thiès tout le monde salue le professionnalisme et le respect des agents de l’hôpital de la base militaire.

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    Inconnu il y a 2 heures

    Un sabotage pur pour l'action sociale. Le gouvernement a éliminé la direction de l'action médico-sociale en la laissant à la santé, le gouvernement a soustrait l'école des travailleurs sociaux de la direction générale de l'action sociale, le gouvernement a supprimé les directions régionales de l'action sociale, et enfin la direction générale de l'action sociale qui avait 3 directions techniques, se retrouve avec deux directions techniques. Non honnêtement ça fait rire. Penser qu'une telle charcutage puisse se passer sans qu'aucun maillon de l'administration ( bom, primature,présidence, ministère, agent de l'action sociale) ne puisse piper mot relève d'une légèreté extrême. Personne n'a eu son mot à dire. On verra bien. Parce que la carte sociale la vulnérabilité est uniquement détenue par l'action sociale. Et elle connaît les enjeux politiques. On verra bien.

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    Hé! il y a 2 heures

    "Un appel à la cohérence et au respect des droits". Avec ceux actuellement au pouvoir, c'est très mal barré !

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