[Grain de Sel] Tourisme au Sénégal : quand la Teranga fiche le camp (Par Betu Wurus)
Il y a un mot qui ne veut plus rien dire chez nous : Teranga. On le brandit comme un drapeau, mais la réalité, elle, est ailleurs. À Saly, ce sont des hôtels braqués, des plages mangeuses d’enfant, des routes cahoteuses mais surtout des racketteurs aguerris… lucides ou pas. Notre Teranga est en train de mourir d’insécurité.
La Petite Côte n’est plus un paradis, c’est une zone où les cauchemars remplacent les couchers de soleil. Un homme ligoté par huit gaillards. Une fille tuée dans sa propre maison. Des familles entières qui abandonnent leurs biens mobiliers pour retrouver un peu de paix dans le froid glacial de leurs pays. Et puis, ces racoleurs qui veulent jouer aux plus malins, en voulant rouler dans la farine ceux qui ont eu l’ idée de visiter notre pays.
Faites donc un tour sur les sites de voyage : la première chose qu’on vous dit sur le Sénégal, c’est « attention, si vous êtes toubab, ils voudront vous faire payer la facture de leur misère. Déjà bien trop salée. » Voilà l’image qu’on exporte, voilà ce qu’on vend. Chaque rasta veut son toubab.
Et la sécurité dans tout ça? Administrative. Si le délai d’intervention était un facteur de rémunération, la masse salariale aurait fondu comme neige au soleil. On les appelle dix fois, on attend, et au final, chacun se débrouille seul.
Le tourisme n’est pas un luxe, c’est la vie de milliers de familles mais surtout la vitrine d’un pays. Aujourd’hui, cette vitrine se brise, morceau par morceau. La Teranga, ça ne se décrète pas, ça se protège. Et si nous ne protégeons pas nos touristes, notre fierté et notre économie, alors nous ne pourrons nous en prendre qu’à nous-mêmes. La fête est finie. C’est notre honneur qui est en jeu dans le championnat du monde du meilleur hôte.
Commentaires (34)
Jusqu'a ce que nous voyons autrement.
C'est d'abord nous à travers notre manque de propreté, de savoir vivre, de préservation de notre patrimoine culturel, qui nous rendons répulsifs aux étrangers.
Comme l'a dit un commentateur plus bas, ce problème de savoir être était déjà constaté il y a 25 ans. J'irai plus loin, ces histoires de harcèlement de touristes étaient déjà d'actualité il y a 45 ans, c'est la croissance vertigineuse de la population qui corse l'affaire aujourd'hui.
Les lieux publiques sont dégueulasses - j'ai vu la dernière fois un monsieur déverser des boyaux d'animaux sur la plage -, les bâtiments historiques ne sont pas préservés (regardez ce qu'on a fait du marché Sandaga, qui avait presque 90 ans), les personnes manquent de civilité.
Que voulez-vous, même s'il y avait la plus grande sécurité du monde qu'un touriste vienne faire ici ? Aller à Gorée et prendre une chaloupe catastrophique pour reprendre son avion et rentrer ?
Pendant ce temps, le Cap-Vert, qui était tellement en retard par rapport à nous il y a des dizaines années, récupère tous les déçus du Sénégal.
Maintenant, ce sont même les sénégalais, qui décident de partir en vacance là-bas.
Na ñu xolaat suñuy bopp te yaru.
Avez-vous visité Saly cette semaine ? Il n'y a pratiquement plus de route ni d'éclairage public. L'anarchie totale, les trottoirs sont occupés par tabliers, les talibés mendiants sales font le décor devant les restaurants. Tout le monde attend le premier toubab à dépouiller.
Pourtant malgré la crise, tous les hôtels et restaurants payent leurs impôts mais l'état ne fout rien.
La mairie de Saly, s'occupe seulement des quartiers de Saly mais ignore la station touristique qui est sous la responsabilité de la SAPCO.
Sénégal plus jamais !! je préfère aller au Maroc en Tunisie ou au cap vert que j'ai découvert récemment et j'ai été très agréablement surpris
Dès qu'il y a un espace, il faut construire. Même quand vous allez à Saly on se dit qu'il n'y a aucun plan d'urbanisme. Si vous achetez un terrain bien placé de 300m², que vous construisez sur la moitié et projetez de faire un potager ou jardin sur l'autre, on vous prend pour un farfelu.
Je suis persuadé qu'il y a dans ce pays des dépressifs qui n'ont même pas compris que leur problème est-ce côté etouffant de toute part, le bruit même très tard la nuit, le fait de ne même pas pouvoir se poser en toute tranquillité à l'ombre d'un grand arbre dans un parc ou dans une zone naturelle preservée. Ou même emmener ses enfants dans des zoo bien entretenus pour leur faire découvrir les animaux de leur pays. Ils ne savent même pas dire en wolof hippopotame et n'en n'ont jamais vu là où le toubab en a vu et sais comment l'appeler dans sa langue.
Même quand tu vas dans certains musée, le responsable n'est même pas là. Quand il est présent, il n'hésite même pas à faire du waxale sur le prix d'entrée !
Pourtant il y a de beaux endroits, mais lorsqu'ils n'ont pas encore été sacagés, c'est parce que les gens pensent que ce sont des zones dénuées d'intérêt et n'y vont pas.
Par ailleurs le pays a beaucoup d'atout, notamment par sa stabilité. Si les autorités avaient une vision, ils auraient même pu développer de l'eco tourisme au pays de la Teranga, et même y organiser un tour du Sénégal à vélo avec des villages étapes pour découvrir le pays. Ça aurait attiré beaucoup de monde.
Mais bon, quand un ancien ministre de l'environnement se permet d'avoir dans son "jardin personnel" des espèces de gazelles protégées....
Pourtant il y avait tous ces animaux rien que dans la région de Dakar. Je crois savoir que le marché Tilène tire son nom des bêtes sauvages qui y vivaient. J'ai lu dans un vieux journal datant de 1959, que des éléphants avaient été tués à Diamniado. L'administration coloniale était alors a la recherche des coupables. Des éléphants à Dakar ? On croit rêver ! Pourtant il y en avait donc il n'y a pas si longtemps. Quelqu'un a écrit ici que les colons portugais appelaient la région dakaroise : le Cap Vert parce que c'est une zone de marécages et que la Gueule Tapée doit son nom au fait que la zone était peuplée d'animaux des marécages. Aujourd'hui, point de nature à cet endroit. Enfant, il y a une quarantaine d'années, je crois avoir vu à Kaolack, dans des marécages, des hippopotames. J'étais tres petits, n'en ai plus que de vagues souvenirs de ma vie la-bas, et me trompe peut-être. Mais la Nature nous avait bien dotés. C'est l'homo Senegalensis qui a tout foutu en l'air. Je suis tombé récemment sur une vidéo d'une réunion en Casamence entre les autorités préfectorales et les habitants. Les autorités les accusaient d'être les fossoyeurs de leur belle nature. Le Prefet leur dit : c'est vous qui abattez les arbres, pas les Gambiens. Dans chacun de vos villages il y a plein de scieries. Si vos parents n'osaient pas s'aventurer dans le bois, parce qu'il était dense. Aujourd'hui, il est clairsemé. A ce rythme, vos enfants n'y trouveront plus rien. Les habitants semblaient n'en avoir rien à cirer des paroles du Prefet. A Berlin, il y a des animaux sauvages à 10 min de marche de certaines résidence. Quand on prend le train, `'intérieur meme de Berlin, on peut parfois compter dix minutes durant lesquelles on ne voit que de la foret. 75% de la ville d'Oslo, en Norvege, est constituée d'espaces verts. Il y a bien d'autres villes dont je ne dispose pas du taux de verdure, mais qui n'ont pas beaucoup à envier à Oslo. Zurich, Copenhague, Stockholm, Helsinki, sont si verte ! londre disponse de 3000 espaces verts. Combien à Dakar ? Berlin en a 2500, Vienne 2000... Quand on est habitué à de tels environnements, qu'on soit diplomates etrangers, étudiants europeens ou meme Senegalais ayant longtemps vecu en Occident, on est vite saturé par le bruit, l'encombrement, la pollution. J'ai lu recemment un couple europeen dire avoir quitté Diamniadio, malgre de belles perspectives, non pas seulement à cause de la difficulté de l'epouse a trouver un emploi, mais surtout a cause de la pollution, je cite : "des sols, de l'air, et des plages". On nous dit donc etre benis. Ne sommes-nous plutot pas maudits ?
Vraiment le Sénégal est à éviter.
soulards, drogués, et pauvres très jeunes prostituées. Si on va sur la plage, on doit avoir peur de se faire ravir des objets comme bijoux ou téléphones, un nouveau sport apparemment, soit on doit avoir peur pour la vie de ses enfants car c'est la tendance maintenant de faire la moto et même du quad sur la plage. Non merci on évite et on se balade qu'à Somone. Je ne comprends pas comment Saly existe dans un pays qui est très majoritairement religieux, mais je comprends encore moins comment on l'appelle "station balnéaire".
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