Le président de l’Assemblée nationale El Malick Ndiaye était au Bénin en fin de semaine dernière sur invitation de son homologue béninois Louis Gbèhounou Vlavonou. L’ex-Secrétaire national à la communication du Pastef a assisté, à l’ouverture de la 2^e session ordinaire de l’Assemblée nationale béninoise le vendredi 31 octobre.

Dans le discours prononcé à l'occasion, El Malick Ndiaye a appelé au renforcement de la coopération entre les parlements sénégalais et béninois 

Il propose de créer un « cadre permanent de coopération » entre parlements des deux pays

« Il est temps d’écrire un nouveau chapitre de notre coopération : celui de la diplomatie parlementaire. La diplomatie parlementaire, ce n’est pas seulement un prolongement de l’action gouvernementale. C’est une diplomatie du cœur et de la parole, celle qui unit les peuples par la confiance et le respect mutuel. Elle rapproche les nations, renforce la compréhension et donne une voix plus forte à l’Afrique dans le concert des nations » a déclaré El Malick Ndiaye. Il poursuit : « Par cette diplomatie parlementaire, nous pouvons harmoniser nos cadres législatifs au sein de la Cedeao, de l’Uemoa et du Comité interparlementaire pour servir nos citoyens et construire une intégration concrète, juste et durable ». 

L’hôte de Louis Vlavonou propose la "création d’un cadre permanent de coopération" entre les Assemblées nationales du Sénégal et du Bénin pour intensifier les échanges sur les thèmes stratégiques comme la sécurité, l'éducation, le numérique et la gouvernance ; et promouvoir la formation, croiser les personnels parlementaires des deux pays et développer des initiatives conjointes de digitalisation, de transparence et de participation citoyenne ». 

 Il a par ailleurs souligné dans ses propos le devoir de mémoire qui lie le Bénin à son pays à travers la traite négrière.

« C’est pareil qu’à Gorée, avec le marquage forcé, surtout dans des conditions inhumaines »

Un peu comme pour joindre les paroles aux actes, le président El Malick Ndiaye s’est rendu le lendemain 1^er novembre à Ouidah, une ville connue pour être le principal port de déportation d’esclaves. 

Le Sénégalais et les membres de sa délégation ont visité la « Route de l’Esclave, « un lieu unique et exceptionnel qui fait revivre, du marché des esclaves à la Porte du Non-Retour, le souvenir douloureux et tragique des hommes, femmes et enfants arrachés à leur pays et vendus aux Européens pour servir l’Amérique ». 

El Malick Ndiaye a déclaré à l'occasion, qu'il avait éprouvé le même ressenti que sur l’île de Gorée au Sénégal. 

« On nous a expliqué comment nos ancêtres ont été capturés, triés et forcés dans des bateaux à voile pour aller rejoindre le continent américain. Les conditions étaient terribles. C’est pareil qu’à Gorée, avec le marquage forcé, surtout dans des conditions inhumaines. Comment ils étaient stockés dans des bateaux, entre autres. Mais ceci est un passé douloureux, effectivement, qui doit nous revigorer, nous pousser à relever les défis pour rendre un vrai hommage à nos ancêtres dans le cadre de la résilience, de la résistance, mais surtout aujourd’hui de la tolérance… » a déclaré le Sénégalais .

El Malick Ndiaye salue la cohabitation pacifique entre les religions

Il s’est également rendu au temple des Pythons, (un sanctuaire vaudou dédié au culte de serpent), et à la Basilique Immaculée Conception de Ouidah, située juste en face du temple. 

El Malick Ndiaye s’est réjoui de cette cohabitation pacifique entre les religions, puisqu’une mosquée est également mitoyenne au temple. Après la basilique de Ouidah, il mit le cap sur la forêt sacrée de Kpassè, qui était autrefois la ferme de ce roi connu pour avoir disparu puis réapparu miraculeusement dans le pied d’un arbre d’iroko situé au cœur du bois. 

A la fin de ce parcours touristique, le président de l’Assemblée nationale sénégalaise a salué les efforts "fournis par le président Patrice Talon et le gouvernement du Bénin" dans le cadre du développement du tourisme.

« J’inviterai mon ami et frère, le ministre sénégalais du Tourisme, à venir effectuer une visite ici… »

« Tout est en chantier parce qu’il veut faire de Ouidah la capitale touristique du Bénin » a déclaré El Malick Ndiaye. Il trouve que le Sénégal devrait s’inspirer de l’exemple béninois. 

« J’inviterai mon ami et frère, le ministre sénégalais du Tourisme, à venir effectuer une visite ici afin de transformer Gorée et tous les sites mémoriels du Sénégal avec un vrai parcours touristique, un bon aménagement et toutes les infrastructures qui conviennent pour développer ce tourisme-là , qui est l’un des piliers économiques de nos différents pays » a-t-il déclaré.