Lutte contre la désinformation : Le CEDEM lance la campagne nationale "IA et désinformation : Comprendre, décrypter, réagir"
Le Centre pour la démocratie, l'éducation aux médias et le multilinguisme (CEDEM) a procédé, ce vendredi 31 octobre 2025, à Mermoz (Dakar), au lancement officiel de la campagne nationale intitulée "IA et désinformation : comprendre, décrypter, réagir".
Cette initiative citoyenne ambitionne de renforcer la capacité d'analyse critique des jeunes, journalistes, acteurs communautaires et organisations de la société civile face à la montée de la désinformation amplifiée par l'intelligence artificielle (IA).
Soutenue par le Pulitzer Center, en collaboration avec le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique ainsi que la coopération allemande (GIZ) la campagne s'étendra sur une année, allant de décembre 2025 à novembre 2026.
Un engagement pour une culture numérique éclairée
Selon le CEDEM, l'essor des plateformes numériques bien qu'il favorise la libre circulation de l'information, s'accompagne d'une multiplication de contenus trompeurs souvent indiscernables du vrai. Les technologies d'IA générative capables de produire de fausses images, vidéos ou voix accentuent les risques de manipulation de l'opinion et d'érosion de la confiance publique. "La désinformation a toujours existé, mais avec les réseaux sociaux et l'intelligence artificielle, elle s'est amplifiée et complexifiée", a expliqué Diomma Dramé, cheffe de projet au CEDEM.
"Le but de cette campagne, c'est de sensibiliser, de mobiliser les communautés et surtout d'outiller les jeunes à distinguer le vrai du faux », a-t-elle ajouté.
Quatre axes d'action
La campagne s'articule autour de quatre axes principaux :
1. Un atelier national de formation au mois de décembre destiné à 30 jeunes issus de la société civile, du milieu journalistique, universitaire et communautaire.
2. La création d'un guide numérique sur I'IA et la désinformation qui sera diffusée à grande échelle.
3. La production de capsules vidéo en langues locales (wolof, peul, mandingue, diola, etc.) afin de favoriser une compréhension inclusive.
Enfin, l'organisation régulière de bootcamps collaboratifs tous les trois mois pour concevoir des outils de vérification et de sensibilisation.
Informer dans les langues du pays
L'approche multilingue est au cœur du dispositif. "Dans certaines zones rurales, le message en français ne passe pas toujours. Il faut parler aux populations dans leur langue pour qu'elles comprennent comment l'IA peut influencer leur vie positivement ou négativement, car l'IA est un outil utile, mais entre de mauvaises mains, elle peut être utilisée pour semer la division", a précisé Diomma Dramé.
Des journalistes au cœur du dispositif
Les journalistes figurent parmi les principales cibles de cette initiative en tant que relais essentiels d'une information fiable. L'objectif est de leur permettre de vérifier les sources avant diffusion et de renforcer leur rôle de rempart contre la désinformation.
Un impact attendu sur la cohésion sociale
En intégrant les langues locales et en s'appuyant sur des outils participatifs, le CEDEM espère renforcer la résilience des communautés et préserver la cohésion sociale. "Les deepfakes par exemple, peuvent provoquer des tensions en utilisant la voix ou l'image d'une personne pour diffuser un faux message. Si les communautés comprennent ces mécanismes, elles seront mieux préparées à y faire face", a conclu la cheffe de projet.
À travers cette campagne, le CEDEM poursuit sa mission de promotion de la citoyenneté numérique, de la diversité linguistique et de l'accès équitable à une information fiable en plaçant les citoyens au cœur de la lutte contre la désinformation à l'ère de l'intelligence artificielle.
Commentaires (1)
Il faut plutôt faire une sensibilisation contre les mensonges de Sonko.
On attend toujours les 1000 milliards qu'il a trouvés dans un compte bancaire.
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