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Réforme des médias : Ayib Daffé alerte sur la précarité des reporters, « grands oubliés du système »

Auteur: Yandé Diop

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Réforme des médias : Ayib Daffé alerte sur la précarité des reporters, « grands oubliés du système »

Alors que l’État annonce plus d’un milliard de francs CFA d’aide à la presse et engage une réforme du secteur, Ayib Daffé a vivement souligné la situation sociale dramatique des reporters, journalistes de terrain, cameramen et techniciens qui sont pourtant les piliers de l’information au quotidien.

Pour lui, les discussions actuelles se concentrent presque exclusivement sur les patrons de presse, les éditeurs et les structures médiatiques, laissant dans l’ombre ceux qui sont en première ligne sur le terrain. Pourtant, ce sont ces travailleurs qui affrontent au quotidien les risques, la pression, les longues heures de travail et parfois même l’insécurité pour informer les citoyens. « On parle souvent des patrons de presse et des éditeurs, en oubliant les travailleurs. Ce sont eux pourtant qui font fonctionner les médias », déplore-t-il.

Des conditions de travail précaires et indignes

Ayib Daffé dresse un tableau sombre de la réalité des reporters au Sénégal. Beaucoup exercent leur métier sans contrat formel, avec des salaires irréguliers, parfois payés à la tâche, sans couverture médicale ni protection sociale. Certains cumulent plusieurs collaborations pour survivre, au prix d’une instabilité permanente. Dans ces conditions, peut-on réellement parler de professionnalisation de la presse ? s’interroge-t-il.

Pour lui, le soutien à la presse ne peut pas se limiter aux entreprises médiatiques : il doit impérativement intégrer une dimension sociale forte en faveur des travailleurs. Il estime que l’aide publique doit comporter des exigences claires en matière de signature de contrats de travail, de déclaration à la sécurité sociale, de respect des droits syndicaux, et de paiement régulier des salaires.

La question de l’allocation de l’aide publique à la presse est également au cœur de son intervention. Ayib Daffé s’interroge sur les critères exacts qui président à la distribution de plus d’un milliard de FCFA annoncés par l’État. « Comment s’assurer que ces fonds profitent aussi aux journalistes de terrain et non uniquement aux directions des groupes de presse ? »

 Selon lui, il est impératif que cette aide soit conditionnée à l’amélioration des conditions de vie et de travail des reporters. Pour Ayib Daffé, le véritable test de la réforme sera donc sa capacité à transformer concrètement la vie de ceux qui, chaque jour, donnent une voix à la société.

Auteur: Yandé Diop
Publié le: Vendredi 05 Décembre 2025

Commentaires (2)

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    Mame Balla il y a 3 heures

    Parfaitement raison. Les journalistes et reporters sur le terrain sont surexploités. Sous payés et sans contrats pour la majorité, ils sont à la solde des Patrons de Presses qui bénéficient des subventions de l'Etat sans aucun impact sur ces journalistes exposés à la fois aux risques du métiers mais aussi à une situation sociale précaire faute de traitement salariale décent de la part des Patrons de presse qui vivent aisément

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    ndarSenegal il y a 3 heures

    Sénégal féppa précaire sauf yen wa pastef. Féppay métti. yen moom yeugoulen métit bi. Wayé nak lépay diékh.

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