Budget 2026 : l’État assume "des choix difficiles fondés sur la priorité, l’équité et l’impact social"
Après plus d’un mois d’échanges soutenus avec les députés, ( Commission et plénière) le gouvernement a réaffirmé sa volonté d’inscrire le budget 2026 dans une logique de priorisation rigoureuse, dictée par la rareté des ressources et l’ampleur des besoins sociaux. Dans un appel au consensus, l’exécutif a assumé des arbitrages budgétaires qu’il qualifie de nécessaires pour remettre le pays sur une trajectoire crédible et durable.
Le ministre des Finances et du Budget a salué la qualité des débats parlementaires, soulignant que les plaidoyers des élus, porteurs des attentes légitimes des populations, ont été pleinement entendus. Infrastructures, santé, éducation, hydraulique, agriculture, jeunesse : les urgences sont multiples et incontestables. Mais, a-t-il rappelé, « gouverner, c’est prévoir, et prévoir, c’est choisir ».
Des arbitrages assumés dans un contexte de ressources limitées
Face à des ressources budgétaires contraintes, l’État a opté pour une priorisation stricte fondée sur trois critères majeurs selon Cheikh Diba: Il s'agit de l’impact réel des politiques publiques, l’équité territoriale et la soutenabilité financière. "Lorsque des marges de manœuvre existent, des crédits ont été alloués. À défaut, le gouvernement a privilégié des solutions alternatives telles que la rationalisation des dépenses, le redéploiement interne, l’optimisation des programmes et le phasage des investissements", dit-il.
Des investissements structurants dans les secteurs clés
Le projet de loi de finances 2026 prévoit d’importants investissements dans plusieurs secteurs stratégiques. Pour l'Éducation et la formation, l'Etat compte construire des collèges et des lycées dans les 45 départements du pays afin de renforcer l’inclusion scolaire. En ce qui concerne la santé et la protection sociale, il est prévu la construction d’établissements de santé pour un montant estimé à 60 milliards de bFCFA.
Pour l'agriculture et souveraineté alimentaire : il est envisagé des projets de coopération agricole communautaires (9,6 milliards de FCFA), un programme de mécanisation agricole (13 milliards de FCFA). Côté eau et assainissement, l'Etat va mettre en œuvre le projet de Grand transfert d’eau, doté de 50 milliards de FCFA. En ce qui concerne les infrastructures et les transports, il est prévu l'acquisition de deux avions pour le Sénégal (60 milliards de FCFA), la construction de l’autoroute Dakar–Tivaouane–Saint-Louis pour 109,7 milliards de FCFA.
S'agissant de la Jeunesse, du sport et de l'emploi, l'Etat a prévu des infrastructures sportives de proximité (6,9 milliards de FCFA), un programme d’infrastructures liées aux Jeux Olympiques (91 milliards de FCFA). Pour la défense et la sécurité, il sera question de moderniser les moyens de défense nationale (13 milliards de FCFA), de procéder à l'extension de la vidéoprotection unifiée de Dakar (14 milliards de FCFA), de renforcer le contrôle non intrusif aux frontières (14,2 milliards de FCFA). Enfin pour le développement territorial, il est prévu le financement des agropoles à hauteur de près de 100 milliards de FCFA.
Le gouvernement mise également sur une mobilisation accrue des ressources internes, à travers les mesures du plan de redressement économique et social. La maîtrise de la dépense publique, notamment de la masse salariale, constitue une priorité, avec un accent particulier mis sur la digitalisation des processus de recrutement, de suivi et de contrôle des effectifs.
Au-delà du vote du budget, l’exécutif appelle les députés à jouer un rôle de co-pilotes de l’effort national de redressement. Leur mission ne se limite pas à relayer les préoccupations des populations, mais aussi à expliquer les choix budgétaires, renforcer la confiance citoyenne et favoriser l’adhésion à l’effort collectif. Le gouvernement s’est également félicité des nouvelles orientations de l’Assemblée nationale en matière d’évaluation des politiques publiques, notamment le suivi des projets et programmes d’investissement, afin de garantir l’atteinte des objectifs et la bonne utilisation des ressources.
En conclusion, le ministre a rendu un hommage appuyé aux agents du ministère des Finances et du Budget, saluant leur compétence, leur engagement et leur travail souvent discret mais essentiel. Il a cité plusieurs responsables clés de l’administration financière, rappelant que le budget de l’État est avant tout le fruit d’un travail collectif. Dans un appel solennel au consensus, il a invité l’ensemble des acteurs à œuvrer ensemble pour sortir le pays de la vulnérabilité et bâtir une économie compétitive, au service du bien-être des citoyens.
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