Qu’est-ce qu’il faudrait dans le cadre juridique pour réaliser les affaires librement dans l’espace francophone. C’est en répondant à cette interrogation de Richard Attias, modérateur d’un panel organisé dans le cadre du 1er Forum économique de la francophonie que Youssouf Ouedraogo, ancien Premier ministre du Burkina Faso, a étalé tout ce qu’il semblait avoir dans le cœur.
Sans langue de bois, M. Ouedraogo, qui est aujourd’hui, conseiller spécial du président de la Banque africaine de développement (Bad), a de prime abord déploré les humiliations dont font l’objet des Africains demandeurs de visas, dans les ambassades et les queues interminables qu’ils sont obligés de suivre rien que les formalités.
Panéliste à cette rencontre initiée par l’Apix (Agence de promotion des investissements et grands travaux), M. Ouedraogo veut que ces goulots d’étranglements rencontrés par les populations de l’espace francophone pour obtenir un visa soient levés.
«On ne peut pas continuer avec ce schéma. Cette francophonie est un espace dans lequel, il y a un certain nombre d’Etats. Mais en réalité, il n’y a pas eu de progrès. On a proposé un visa francophone. Est-ce que c’est difficile vraiment de mettre en place un visa francophone ? De quoi a-t-on peur finalement s’interroge-t-il. La sécurité oui. Aujourd’hui, en venant, j’ai pas eu à m’arrêter au péage. C’est parce qu’il y a eu des facilités».
Toutefois, il persiste et signe que «si l’Afrique est aujourd’hui au cœur de la francophonie, et que l’on veut cela continue de l’être, alors il va falloir faire quelque chose. Parce qu’en ce moment, si on ne le fait pas, il ne faut pas s’étonner que les Africains aillent voir ailleurs. Moe Il n’y a pas la volonté politique qu’il faut pour aller en avant dans cette direction. La francophonie, c’est la France, le Canada, la Belgique».
Et même s’il trouve, «normal qu’il y ait la sécurité, puisqu’on a vu, en Somalie, des femmes couvertes qui se sont faites explosées dans une cérémonie comme celle là (le panel) où il y a d’ailleurs d’autres personnes qui ont été tuées ». M. Ouedraogo qui est pour le contrôle, dénonce la politique migratoire existante au sein de l’espace francophone.
«Aujourd’hui, nous autres du Sud, l’impression que nous avons est que les gens du Nord ont élevé la barrière de sorte que des gens sont en train de mourir dans la Méditerranée. Ne soyez pas vraiment étonné, on se parle franchement entre gens de bonne volonté, qu’aujourd’hui la plupart des étudiants ne vont plus en France. On ne va plus en France parce que certains pays offrent plus de facilités. Ce n’est pas dans un sens négatif. Parce que si nous sommes amis, il faut se conseiller mutuellement. Donc quand on conseille la poule, il faut conseiller également, le renard et réciproquement», a-t-il soutenu un brin taquin pour appeler les autorités étatiques à jouer pleinement leur rôle. Surtout qu’en Afrique, il n’y a pas de problèmes de financement. « Il y a assez de ressources financières, aujourd’hui, pour développer l’économie africaine », a-t-il souligné.
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