L’économie de l’eau au Sénégal
La pression démographique au Sénégal, où la population a atteint environ 18,6 millions d’habitants en 2025, exerce une forte contrainte sur la disponibilité et la distribution de l’eau. Les zones urbaines concentrent près de 45 % de la population, générant une demande croissante pour l’eau potable et les services d’assainissement. Cette urbanisation rapide accentue la nécessité de moderniser les infrastructures existantes, souvent vétustes, pour éviter les ruptures d’approvisionnement et garantir l’accès aux ménages et aux entreprises.
La baisse des nappes phréatiques est une préoccupation majeure. Selon la Direction de l’hydraulique, certaines régions, comme Thiès et Kaolack, affichent une diminution des niveaux d’eau souterraine. Cette dégradation rend indispensables des investissements significatifs dans les forages, la recharge artificielle des aquifères et la surveillance hydrologique.
La gouvernance de l’eau constitue un autre défi central. La multiplicité des acteurs publics et privés, des structures locales aux opérateurs nationaux, entraîne parfois des chevauchements de compétences et des inefficacités. La mise en place de mécanismes de tarification équitable et de suivi des usages industriels et agricoles reste insuffisante, ce qui complique la planification budgétaire et la répartition des ressources.
Enfin, la dimension régionale est essentielle, car plusieurs bassins fluviaux comme le Sénégal et le Casamance traversent plusieurs pays. La coopération transfrontalière et le partage des données hydrologiques sont indispensables pour anticiper les conflits d’usage et sécuriser les approvisionnements. Les investissements dans des infrastructures partagées et la coordination des politiques nationales pourraient générer des économies d’échelle et renforcer la résilience face aux aléas climatiques.
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