Son nom et celle de la compagnie du même nom étaient sur toutes les lèvres il y a juste quelques semaines. Aujourd'hui, Franck Timis a cédé toutes les parts de Timis Corporation qu'il détenait dans le gaz sénégalais, notamment à Kayar Offshore profond et à Saint-Louis Offshore profond.

En effet, Bp, le major anglais, a acquiert l'intégralité des participations minoritaires de 30 % que Timis Corporation détenait dans deux blocs au large du Sénégal, à Saint-Louis Offshore Profond et à Cayar Offshore Profond. Ce qui donne la nouvelle configuration suivante de l'actionnariat: Bp 60 %, Kosmos 30 %, et Petrosen 10 %. Du coup, entre Frank Timis et le gaz sénégalais, c'est fini !

C'est en 2011 que l'homme d'affaires a véritablement entamé son business au Sénégal. Mais, l'aventure qui le révélera au grand public sénégalais, démarrera quand son chemin croisera celui de Aliou Sall, frère cadet du chef de l'État.

"C'est Pierre Goudiaby qui m'a mis en rapport avec Aliou Sall quand je lui ai demandé de me trouver un représentant local dynamique et intelligent. Il m'a mis en rapport avec Aliou Sall. Je ne connaissais pas Macky et je ne savais pas non plus que Aliou Sall était son frère", avait-t-il indiqué dans un entretien accordé à des médias nationaux, dont l'As. Des liens qui feront couler beaucoup d'encre et de salive.

Mais, plus que ses rapports avec Aliou Sall, c'est surtout la manière dont Frank Timis a obtenu les blocs de Saint-Louis Offshore profond et Kayar Offshore profond, qui a suscité la polémique. En effet, le 17 janvier 2012, l'État du Sénégal et Petrotim Limited avaient signé le contrat de recherche et de partage de production d'hydrocarbures.

Petrotim Limited détenait alors 90% des parts et Petrosen 10%. Puis, après la seconde alternance, le chef de l'État Macky Sall a signé les décrets d'approbation. Première interrogation: Aliou Sall avait-il joué sur ses liens de parenté avec le président pour obtenir la signature desdits décrets ?

Deux ans plus tard, soit en 2014, Petro Tim cède la totalité de ses parts à Timis Corporation de Frank Timis. L'opération n'a pas été fiscalisée. Ce qui crée la polémique. Pis, pour beaucoup, Frank Timis est la seule et unique personne derrière ces deux entreprises.

"Petro-Tim est une filiale de Petro Asia ressources, qui elle-même est une filiale de Petro Asia Limited, toutes basées aux îles Caïman qui est un paradis fiscal. Et dans le processus de fabrication et de création de cette société, ce qui est bizarre, on a d'abord créé Petro-Tim Sénégal, pour ensuite s'envoler quelques mois plus tard, aller dans les paradis fiscaux pour créer d'autres entreprises qui sont des entreprises mères. Cela aurait dû être un premier clignotant pour l'administration fiscale de dire attention. Là, on a le cadre typique d'une société-écran", avait déclaré Ousmane Sonko.

Mais Frank Timis jure qu'il n'est pas propriétaire de Petro Tim. Il déclare avoir juste repris la licence de Petro Tim à environ dix millions de dollars et hérité de leur engagement de financement de 275 millions de dollars et des 285 millions de garantie.

Puis, le sulfureux ce qui créera le plus de polémique, c'est surtout la cession de 60% des actions de Timis Corporation à Kosmos Energy. En effet, là aussi, l'opération n'a aucunement été taxée.

Pour Ousmane Sonko, l'ancien inspecteur des impôts, l'État a volontairement renoncé à des milliards de recettes fiscales. Ce que le gouvernement a démenti à l'époque.

Frank Timis soutiendra : "A Cosmos, je cède 60 % des actions, mais je n'ai pas reçu un franc d'eux. Cosmos augmente l'engagement de financement qui passe de 275 à 450 millions de dollars".

Mais, ses propos n'ont pas semblé convaincre. La polémique enflera. Et Frank Timis et son avocat Me Elhadj Diouf porteront même plainte contre des membres de l'opposition sénégalaise. N'empêche, la polémique enflera toujours.

Aujourd'hui, au Sénégal, Frank Timis a vendu sa poule aux œufs d'or, après avoir défrayé la chronique durant un bon moment. Ses 30% de parts qui lui restaient dans le gaz sénégalais, il les a vendus à Bp. Combien a-t-il reçu en échange ? Mystère.