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Soutenabilité de la dette : « Nous avons jusqu’en mars 2026 pour éviter une impasse » (Pr Thierno Thioune)

Auteur: Seneweb News

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Soutenabilité de la dette : « Nous avons jusqu’en mars 2026 pour éviter une impasse » (Pr Thierno Thioune)

Le Professeur Thierno Thioune, économiste, a alerté sur l'urgence de la situation budgétaire du Sénégal. Sur les ondes de la RTS, il a souligné que le pays avait une fenêtre de tir limitée pour stabiliser ses comptes. Accepter une restructuration, selon lui, ne se limite pas à obtenir un répit dans le remboursement de la dette : « C’est surtout perdre l’accès au marché financier international, un risque majeur pour un pays qui a besoin de financements réguliers pour soutenir ses investissements et son développement ». Il insiste sur la dimension symbolique et stratégique de ce choix qu’il qualifie d’atteinte à la « dignité nationale ».

Le refus actuel d’engager une restructuration lui semble cohérent dans la mesure où l’État maintient une gestion budgétaire prudente. L’accord avec le FMI reste toutefois une condition essentielle, dit-il, car il agit comme un sceau de crédibilité indispensable pour attirer les investisseurs européens, asiatiques et internationaux.

L’économiste rappelle que le Sénégal doit impérativement rééquilibrer sa politique budgétaire. Le déficit, aujourd’hui supérieur à 7,5 %, doit revenir en dessous de 5 % d’ici 2028. Selon lui, cet objectif est atteignable à condition de poursuivre les efforts actuels, d’unifier la dette publique et parapublique et d’instaurer une rigueur budgétaire durable.

Il voit dans la démarche engagée par les autorités un début de trajectoire crédible, mais souligne qu’elle doit être maintenue sans relâche pour éviter d’avoir à recourir à une restructuration.

Interrogé sur la lenteur des discussions avec le FMI, Thierno Thioune se montre net : Si rien n’est résolu d’ici mars 2026, le pays s’expose à une crise de financement majeure. Malgré le pessimisme exprimé par certains analystes, il estime que le Sénégal dispose encore de marges d’ajustement pour satisfaire les exigences du Fonds.

Il rappelle notamment que la discipline budgétaire et la mobilisation des recettes internes sont deux leviers majeurs. Le poids de la dette extérieure reste considérable puisque, selon lui, un cinquième de chaque franc collecté sert aujourd’hui à la rembourser.

Subventions : réformer sans fragiliser les plus vulnérables.

Thierno Thioune salue la baisse annoncée du prix de l’électricité, une décision cohérente dans un contexte de coûts de production élevés dans la sous-région. Il se montre en revanche critique sur le maintien de subventions généralisées pour les hydrocarbures, un mécanisme qui profite autant aux ménages aisés qu’aux foyers modestes.

Il défend une approche ciblée des subventions, soulignant qu’un dispositif recentré sur les 500 000 ménages les plus vulnérables permettrait d’économiser près de 70 milliards par an, soit plus de 250 milliards sur quatre ans. Pour lui, la rationalisation des dépenses doit rester compatible avec les impératifs sociaux.

Mobilisation des ressources Internes : une solution transitoire sous contraintes

L’État a multiplié les appels publics à l’épargne, le dernier en date visant à lever 400 milliards FCFA. Une démarche compréhensible mais qui comporte des limites, estime l’économiste. Les maturités sont courtes, les taux élevés et ces ressources ne financent pas toujours des projets productifs susceptibles de générer un rendement supérieur au coût d’emprunt.

Il met également en garde contre un effet d’éviction des entreprises qui, en temps normal, auraient pu accéder à ces financements pour investir et créer des emplois. Pour lui, l’État n’a pas d’autre choix à court terme, mais ce levier ne remplacera jamais un accord solide avec le FMI.

Thierno Thioune rappelle que l’ambition d’un Sénégal « souverain, prospère et juste » à l’horizon 2050 ne pourra se concrétiser sans un rééquilibrage immédiat des comptes publics. L’accord avec le FMI n’est pas une simple option, selon lui, mais une étape incontournable pour stabiliser l’économie et engager durablement le pays sur sa trajectoire de développement.

Auteur: Seneweb News
Publié le: Dimanche 07 Décembre 2025

Commentaires (5)

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    Sisi il y a 20 heures

    Tout ça à cause de Sonko.Sa langue et son sous ventre ont coûté des centaines de milliards,et une crise aiguë au contribuable sénégalais,et 80 morts au peuple sénégalais, une véritable calamité.Si sonko va au paradis, alors tout le monde peut garder espoir.

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    mor il y a 20 heures

    bayyil doule domeram

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    Nonnon il y a 19 heures

    Pas des centaines des milliers de milliards que nous et nos fils allons payer alors qu'on a pas vu 1 cents.

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    Anna il y a 20 heures

    Tu veux trouver une femme pour une nuit? Viens sur - Hot21.fun

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    Niit il y a 20 heures

    Ce ministre avec le plus petit portefeuille est un vrai farfelu avec ses tenues bizarres.

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    Joe il y a 19 heures

    Pourqoi ne pas dire au FMI Que sonko liars

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    Mor Moy doom aram il y a 19 heures

    Mor est un fils de la sieste conçu au gré du hasard sur un tas de foin.

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