Alors que les agropoles deviennent l’un des projets économiques phares du Sénégal, leur impact attendu dépasse largement la seule transformation agro-industrielle. Pour le coordinateur du projet Agropole Sud, Ousseynou Konaté, ces plateformes régionales constituent un levier majeur pour notamment la réduction des pertes post-récolte.

Invité de l’émission Seneweb Eco, ce mardi 18 novembre, il rappelle que « 30 à 40 % de la production est perdue », faute d’unités capables de valoriser les récoltes à proximité des zones agricoles.

L’implantation des agropoles au plus près des bassins de production doit inverser cette tendance en stabilisant les revenus et en améliorant la rentabilité des filières, avec en ligne de mire l’objectif de souveraineté alimentaire.

Ces infrastructures doivent en effet renforcer la capacité du pays à nourrir sa population grâce à sa propre production. Et pour alimenter ces nouvelles unités, une augmentation significative des volumes sera nécessaire. « En voulant approvisionner nos unités de transformation, on est obligé d’augmenter nos productions de 40 %. Et de facto, on règle le problème de souveraineté alimentaire », explique-t-il.

La mise en place des agropoles doit également contribuer à réduire le chômage. Ousseyou Konaté souligne qu’en retenant la valeur ajoutée au niveau local, ces plateformes créeront un large éventail d’emplois-production, transformation, maintenance, logistique, tout en renforçant les revenus ruraux. « On récupère nos jeunes sur place, on les forme, ils restent sur place », insiste-t-il.

Cette ambition économique se mesure à l’ampleur des financements mobilisés. Selon le coordinateur du projet Agropole Sud, les cinq agropoles du pays représentent « une moyenne de 500 milliards » d’investissements publics, auxquels s’ajoutent « plus de 300 milliards d’investissements privés » attendus.

Les agropoles Centre et Sud doivent être opérationnelles d’ici 2026. Leur performance conditionnera l’extension vers les autres zones. « À partir de 2029, le déploiement sera effectif », indique Ousseynou Konaté, « mais dès 2027, si c’est opérationnel, on pourra commencer ».