La campagne de commercialisation de l’arachide, lancée depuis plus d’une semaine, peine à démarrer effectivement à Linguère, où les points de collecte officiels restent fermés. Face à ce retard, les producteurs du Djoloff écoulent massivement leurs récoltes sur le marché noir à des prix très bas.

Actuellement, l'arachide se vend entre 200 et 225 francs CFA le kilogramme dans les marchés parallèles. Ce prix est nettement inférieur au prix plancher officiel fixé par l’État du Sénégal à 305 francs CFA le kilogramme.

Dans les grandes zones agricoles du Djoloff comme Gassane, Thiél et Barkedji, les paysans sont contraints de brader leurs récoltes dans les marchés hebdomadaires ou à Touba.

Malgré un prix plancher jugé acceptable par les producteurs, les opérateurs économiques agricoles n’ont pas encore pu démarrer les opérations de collecte dans les différents points installés dans le département. Mor Sarr, opérateur économique, pointe du doigt la conjoncture actuelle et le manque de financements.

"Si l'état veut que la campagne de commercialisation de l'arachide réussisse, il faut qu'il nous accorde des financements qui puissent nous permettre d'acheter l'arachide avec le prix plancher de 305 frs le kilo", a-t-il soutenu.

Si cette situation de braderie et de retard persiste, les conséquences pour l'avenir de la filière pourraient être graves. Mor Ndiaye du GIE ANDANDO, qui regroupe des paysans, alerte sur le risque de problèmes pour le capital semencier. Il affirme que "Le capital semencier est menacé et la filière arachidière hypothéquée".

La campagne de commercialisation risque de ne pas connaître un grand succès cette année, contrairement aux précédentes campagnes.