Culture de l’oignon à Ndoffane : Quand le manque de magasins de stockage plombe les revenus des paysans
Chaque année, c’est le même scénario qui se répète dans les zones de production d’oignon. À peine la récolte terminée, les paysans se retrouvent acculés, contraints de bazarder leur production, faute de magasins de stockage adaptés pour conserver leurs récoltes et attendre des conditions de marché plus favorables.
Cette absence d’infrastructures de conservation constitue l’un des principaux goulots d’étranglement de la filière oignon, dans le village de Ndoffane de la commune de Ngueniène. Ce qui constitue une perte économique qui fragilise les revenus des producteurs et décourage l’investissement dans une culture pourtant stratégique pour la sécurité alimentaire et l’économie locale.
Les producteurs, livrés à eux-mêmes après les récoltes, n’ont souvent d’autre choix que de vendre dans la précipitation.
C’est au cours de l’inauguration du marché de Ndoffane, portée par le mouvement INWI, que les producteurs ont demandé que des magasins de stockage soient mis à leur disposition.
Pour Hamat Seck, secrétaire général du mouvement INWI, la construction de ce marché est "un acte fort de développement économique" capable de redonner aux producteurs un minimum de contrôle sur l’écoulement de leurs produits et de renforcer l’économie locale.
Sous l’impulsion de son président Bougar Diouf, le mouvement INWI entend accompagner les femmes, les jeunes, les producteurs et les commerçants vers une plus grande autonomie économique. Le marché, en offrant un cadre moderne, sécurisé et organisé, contribue à une meilleure valorisation des productions locales et ouvre la voie à l’intégration de solutions de stockage, devenues indispensables.
"Ce marché offre un cadre moderne, fonctionnel et sécurisé aux acteurs du commerce qui sont essentiels pour l'écoulement des produits locaux, mais aussi à l'accès de ceux provenant d'ailleurs. Il favorisera la création et la consolidation des emplois, l'augmentation des revenus, la valorisation de ces produits et le renforcement des échanges économiques au sein de la commune et au-delà. Il contribuera ainsi à l'amélioration durable des conditions de vie des populations" indique M. Seck.
Au-delà du commerce, la question des magasins de stockage pose celle de la justice économique dans le monde rural. Sans conservation, il n’y a ni planification, ni pouvoir de négociation, ni revenus durables. Investir dans le stockage, c’est protéger le travail des paysans, stabiliser les prix et sécuriser l’avenir de toute une filière.
Cette initiative s’inscrit dans la Vision Sénégal 2050, qui fait de la valorisation des territoires et du développement inclusif des priorités nationales. À Ndoffane, le message est clair : le développement local ne peut être durable sans infrastructures adaptées aux réalités des producteurs.
Tant que les récoltes continueront d’être bradées faute de magasins de stockage, le combat pour une agriculture rentable et digne restera inachevé.
Commentaires (4)
Des hangars climatises? Comment se fait il que depuis 1960 on n'a toujours pas de solution a ce probleme?
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