Le ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, a assuré, lors de clôture de l’atelier national consacré à la Stratégie de souveraineté semencière 2025–2034, que "les semences, c’est une gouvernance, c’est la transparence, le fondement même de notre souveraineté alimentaire".

Selon lui, la maîtrise nationale de la semence est désormais un devoir stratégique dans un contexte géopolitique mondial où le marché des semences pèse 92 milliards de dollars.

Pendant trois jours, les participants, issus des services techniques, de la recherche, du secteur privé et des organisations paysannes, ont dressé un diagnostic complet du système semencier national. Plusieurs contraintes structurelles ont été relevées, notamment le manque de ressources humaines qualifiées pour le contrôle et la certification ; l’insuffisance de moyens logistiques et financiers ; la vétusté des laboratoires et infrastructures de triage ; la faible application des textes réglementaires ainsi que les difficultés persistantes de l’ISRA dans la production et la conservation des semences de base.

Ces constats traduisent la nécessité d’une réforme en profondeur du secteur, fondée sur la performance, la coordination et la responsabilisation.

Le ministre rassure que sous l’impulsion du président de la République, le gouvernement a fait de la souveraineté alimentaire une priorité nationale et la stratégie semencière en constitue le pilier central. La Stratégie nationale de souveraineté semencière 2025–2034 s’articulera autour de quatre axes majeurs : renforcer la gouvernance et la coordination du système semencier national ; garantir la disponibilité, la qualité et la traçabilité des semences certifiées ; stimuler l’investissement privé et étranger dans la production et la distribution ; moderniser les outils de certification et de suivi par la digitalisation.

Des actions prioritaires seront engagées dès la campagne agricole 2025–2026, parmi lesquelles la cartographie nationale des producteurs et multiplicateurs de semences ; la constitution d’un stock tampon de semences de base ; la mise en œuvre du Fonds d’appui au secteur semencier (FASS) ; la digitalisation du registre national semencier ainsi que la création de pôles régionaux de production et de distribution.

Ces mesures visent à produire des résultats tangibles dès 2026 et à faire du Sénégal un pays producteur, exportateur et régulateur de ses propres semences certifiées.

Pour Mabouba Diagne, la réussite de cette ambition repose sur une approche inclusive, mobilisant tous les acteurs, institutions, chercheurs, producteurs, collectivités et secteur privé. "La souveraineté semencière n’est pas seulement une ambition technique, c’est un acte de souveraineté et un devoir national", indique le ministre.