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ITV - Karl Akiki, AUF : « Nous allons faire une cartographie de toutes les revues scientifiques en français »

Auteur: Mbaye Sadikh

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ITV - Karl Akiki, AUF : « Nous allons faire une cartographie de toutes les revues scientifiques en français »

Karl Akiki est le Directeur du Pôle publication et valorisation de la francophonie scientifique à l'Académie internationale de la francophonie scientifique. En ce dernier jour de la semaine mondiale de la francophonie scientifique tenue à Dakar du 4 au 6 novembre 2025, il revient sur l’état de la publication scientifique en langue française et les défis qui ont poussé l’AUF à initier plusieurs projets pour donner plus de visibilité et plus de valeur à la publication en français dans un monde dominé par l’anglais.

Le constat qui se dégage actuellement est que la publication scientifique en français est en difficulté. Quelles en sont les raisons ?

En réalité, elle n'est pas en difficulté. Elle manque de visibilité, pour plusieurs raisons. Aujourd'hui, la plupart des chercheurs se disent : « Pour être visibles, je dois publier en anglais. » Et c'est ce qu'ils font. Sauf que nous, nous avons mené nos recherches en français, rédigé notre article en français, puis nous l'avons traduit en anglais. En procédant ainsi, certains éléments seront visibles, mais pas tous. La pensée française est très différente de la pensée et de l'écriture anglo-saxonnes, anglaises. Voilà pour le premier point.

Deuxièmement, nous avons de nombreuses revues scientifiques francophones. Beaucoup sont d'un très haut niveau, mais certaines manquent de professionnalisation. Nous avons cette mauvaise habitude de ne pas participer à la professionnalisation des revues, notamment en soumettant les articles à une double évaluation par des experts internationaux. Il reste donc beaucoup à faire pour professionnaliser ces revues.

Par ailleurs, leur visibilité est insuffisante. Autrement dit, les chercheurs ignorent l'existence de revues francophones de haute qualité. C'est précisément ce que nous souhaitons faire : donner de la visibilité aux revues scientifiques francophones d'excellence et accompagner celles qui en ont besoin dans leur professionnalisation afin qu'elles atteignent un haut niveau de qualité et gagnent en visibilité.

Comment y parvenir ?

C’est ce que nous faisons à travers plusieurs projets. Concernant la coédition, nous travaillons sur cinq objectifs. La communauté scientifique, et notamment les chercheurs et les jeunes chercheurs, nous intéresse et nous interpelle. Les universités et les centres de recherche, car il est certes louable d'encourager les jeunes chercheurs à publier en français, mais si l'université ne reconnaît pas cette pratique, en matière de promotion et de professionnalisation, cela ne sert à rien. C'est pourquoi nous menons des actions auprès des universités.

Nous intervenons aussi auprès des États, car dans certains pays, c’est l’État qui détermine les revues reconnues. Est-ce que ces États reconnaissent des revues scientifiques francophones ? Nous avons donc une action en cours à ce sujet. Quant aux revues elles-mêmes, comme je vous l’ai dit précédemment, comment envisageons-nous de les professionnaliser ? Et, de fait, tout le secteur de l’édition et de la diffusion. Donc, les plateformes, les portails, les éditeurs. Nous aimerions collaborer avec eux sur ce sujet. C'est pourquoi nous mettons en place plusieurs projets, certains ciblant un seul de ces cinq publics, d'autres deux, trois ou quatre, afin de couvrir à chaque fois le large spectre de la publication scientifique francophone. Je vous ai parlé de l'Université d'été de la francophonie, qui s'adresse principalement aux jeunes chercheurs, mais aussi aux vice-recteurs à la recherche, donc aux établissements universitaires et aux centres de recherche.

Nous élaborons un manifeste pour la publication scientifique, assorti de recommandations applicables rapidement, à court, moyen et long terme. Il s'adresse aux États, aux chercheurs, aux institutions, aux revues et à l'industrie. En bref, nous mobilisons tous les acteurs.

Nous avons également mis en place un comité international de rédacteurs en chef qui nous permettra d'établir une cartographie de toutes les revues existantes. Il existe de nombreuses revues, comme je l'ai dit, mais elles ne sont pas répertoriées. Grâce à cette cartographie, nous les rendrons visibles.

Ensuite, nous accompagnerons les revues qui en ont besoin. Nous créerons un label permettant aux revues francophones de se comparer entre elles. Car aujourd'hui, en matière d'indexation et de revues indexées, on compare deux choses qui n'ont rien à voir. C'est comme comparer des pommes et des poires. Certes, ce sont deux fruits, mais ce ne sont pas les mêmes. Alors, pourquoi ne pas comparer entre nous ? Vous voulez donc comparer une revue anglo-saxonne à une revue francophone. Ce sont des fonctions différentes. C'est pourquoi cette étiquette est importante. Il y a aussi le portail des revues sur lequel nous les mettrons en avant, les redirigerons vers leur site web. Nous les aiderons aussi à avoir des sites professionnels, etc.

Mais tout n'est pas que technique ou scientifique. Il y a aussi la question du financement

Cette question du financement est, en réalité, le nerf de la guerre, comme on dit. Ce que nous essayons de faire avec l’AUF, c'est que, contrairement à certains pays où le financement incombe à l'État concerné, l’AUF est présente dans plusieurs régions, plusieurs pays, ce qui nous permet de mobiliser des financements. L’AUF est apolitique, et de ce fait, nous pouvons automatiquement obtenir des financements pour toutes les revues francophones. La présentation de projets comme celui-ci, des projets fédérateurs, des projets utiles et à fort impact, contribue à convaincre les financeurs. Nous essayons de trouver ces bailleurs pour nous accompagner et être parties prenantes dans ces actions qui ne visent pas un pays ou une région en particulier, mais l'ensemble des pays francophones.

Vous vous battez pour la diversité linguistique à l’international. Comment éviter que l’AUF ne tombe dans le piège du monolinguisme avec les États africains où il y a une diversité de langues ?

Nous sommes pour le multilinguisme. Le français, la langue française, a toute sa place dans le multilinguisme. La science ne parle pas seulement anglais. Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais dans la vidéo que nous avons projetée à l'Université d'été, nous avons dit à la fin que la science parle aussi français. La science parle aussi espagnol. La science parle aussi le wolof. La science parle aussi l'arabe. La science parle aussi le mandarin.

La science parle plusieurs langues. Or, nous sommes entrés dans une ère de monolithisme linguistique, de domination, qu'on le veuille ou non, politique, de la pensée. Une hégémonie qui nous fait croire aujourd'hui que tout ce qui n'est pas en anglais est dénué de valeur.

Ce n'est pas vrai. Je m'exprimerai mieux, je ferai mes recherches plus efficacement dans ma langue plutôt que dans une langue étrangère, et je me contenterai de traduire mon texte. Ce n'est pas la même chose. C’est pourquoi nous sommes favorables au multilinguisme scientifique. C’est pourquoi ce manifeste n’est pas un manifeste pour la publication scientifique francophone, mais pour un monde multilingue.

Car la francophonie a toute sa place dans ce multilinguisme. Et le combat que nous menons, les lusophones le mènent aussi. Les hispanophones le mènent. Les pays arabophones sont à l'avant-garde. C'est pourquoi nous nous efforçons de collaborer avec toutes les autres entités qui ont agi et impulsé des changements. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour la francophonie ? Au Brésil et dans plusieurs pays d'Amérique du Sud, un travail considérable a été mené au niveau des publications scientifiques, grâce notamment au travail des enseignants-chercheurs dans les universités, ce qui a permis d'élever le niveau de la langue. Pourquoi ne pourrions-nous pas le faire également dans le monde francophone ?

Vous comprenez donc l’appel du Président de la République du Sénégal Bassirou Diomaye Faye venu présider la cérémonie d’ouverture de l’Assemblée générale l’AUF ?

Absolument. Je suis entièrement d’accord. Son discours du premier jour s’inscrit pleinement dans la vision de l’AUF concernant la francophonie en général, la francophonie scientifique, en particulier. Nous vivons dans un monde globalisé. Nous avons tous nos spécificités. La diversité ne signifie pas l'exclusion des spécificités, mais leur prise en compte pour un monde multilatéral, juste et multiforme. Aujourd'hui, avec l'hégémonie de l'anglais, vous avez un monde entier qui pense, consomme et réfléchit de la même manière. Puisque nous avons tous nos habitudes, nos spécificités, pourquoi ne pas les mettre en valeur ?

Auteur: Mbaye Sadikh
Publié le: Jeudi 06 Novembre 2025

Commentaires (4)

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    AFRICANOPHONE il y a 1 jour

    La Grande Bretagne et la France sont pareil mais l'anglais a un statut privilégié dans le monde: langue du diplomate, de l’élite scientifique, des hommes d’affaires, et de plus en plus des jeunes. Y a-t-il encore une raison pour ne pas sortir de l’isolement et du provincialisme à une époque de mondialisation où les valeurs et les intérêts se mondialisent et s’anglicisent en même temps?
    La langue Anglaise est sans doute mil fois plus utile que la langue française c'est pourquoi il faut choisir l'Anglais sur le français comme langue officielle à côté du Wolof,
    pas parce qu'on aime l'Angleterre ou les États-Unis mais parce que la langue Anglaise est devenue universelle, dans tous les pays du monde l'anglais si ce n'est pas la langue officielle du pays donc est étudié comme la première langue étrangère après la langue du pays.
    Donc au lieu de perdre le temps d'apprendre le français comme langue officielle après l'anglais comme première langue étrangère supprimons le français, pourquoi fatiguons nous à apprendre une langue inutile et impopulaire, faisons comme tous les pays Asiatiques, Européens etc...
    Apprenons nos propres langues nationales, remplaçons le français par le Wolof puisque c'est la langue la plus parlée et plus comprise dans notre pays et après une seule langue européenne comme l'anglais est la plus utile plus universelle plus facile plus répandu plus populaire etc... que le français même en France à partir du lycée l'anglais est obligatoire et aussi même en France pour beaucoup de boulots il faut absolument maîtriser l'anglais,
    donc c'est logique qu'on laisse le français au profit de l'anglais, après nos chères langues comme tous les pays du monde.
    L'anglais est la langue la plus utilisée dans tous les domaines, notamment les affaires, la science, le commerce, le tourisme, la recherche, la technologie, les médias, les communications internationales etc... est étudiée comme la première langue étrangère dans tous les pays du monde y compris ceux qui ont des relations tendues avec les pays anglo-saxons comme États-Unis ou l'Angleterre. Surtout quand on voyage dans le monde qu'on va réellement connaître l'importance de l'anglais sur le français
    Il est également important de ne pas négliger l'importance des langues maternelles. Apprendre sa langue maternelle est essentiel pour le développement personnel et culturel, et peut même faciliter l'apprentissage d'autres langues.
    Renforçons nos langues nationales, l’anglais, la technologie et les sciences au lieu de perdre du temps avec la langue française qui ne cesse de perdre de l’influence, le Sénégal ferait mieux de se mettre à la marche du monde. La maitrise de l’anglais par des autorités françaises, à commencer par le président, devait nous interpeller. Des manifestations se tiennent au cœur de Paris (au palais des congrès, aux différents parcs des expositions, Station F etc............. avec l’anglais comme langue de travail.
    Aujourd’hui, la science est en anglais, l'universel est en anglais, même dans les universités françaises.
    A l’échelle universitaire, on le sait, le système LMD est devenu un modèle quasi-mondial et aussi une contrainte mondiale. Poussé par les instances internationales: Banque mondiale et UE. Ce système LMD a été conçu pour la mobilité des étudiants (système Erasmus dans l’UE). Cette mobilité s’appuie essentiellement sur l’enseignement anglais, puisque les étudiants doivent faire des enseignements semestriels dans des pays différents (par exemple un français peut faire un semestre au cours des trois années de licence ou des deux années de master de la même spécialité en Hongrie ou au Danemark, essentiellement en anglais). Le LMD est appliqué pour le moment artificiellement, dans sa logique et philosophie de base mobilité, favorable au rapprochement des peuples (européens) et l’échange d’étudiants.

    Pendant ce temps, nos autorités, au plus haut sommet, continuent de porter des casques de traduction dans toutes les rencontres internationales. Les horizons de nos diplômés sont limités, la recherche plombée faute d’un niveau acceptable en anglais.

    Le moment est venu d’arrêter cette langue et de renforcer l’anglais, les sciences et la technologie. Mais cela demande à la fois une vision et du courage. Il faut se donner un délai pour supprimer cette langue dépassée.
    Il faudra du courage pour faire face aux oppositions qui ne manqueront pas avec les Senghoriens, Senghoristes et les esclaves du salon.
    Même si on aime la langue de Molière, avec laquelle on s'est tous formé et qui nous émeut toujours. Ce n'est pas une question d'amour pour une langue, mais de réalisme. Prendre en considération les intérêts stratégiques de tout un peuple. Accéder au monde, sortir de sa coquille, s’adapter et surtout progresser: tel est l’enjeu d’avenir. Mais, il faut le savoir à l’avance, si le SÉNÉGAL décide d’opter pour l’anglais, comme langue officielle à l’avenir, il faudrait s’attendre à voir descendre à Dakar toute l’armada des dirigeants politiques et diplomates français, ainsi que leurs intermédiaires, en vue de dissuader le SÉNÉGAL de le faire.
    Il faudrait donc s’y préparer à l’avance.
    Le passage d’une langue à une autre n’est pas nouveau. De nombreux pays ont réussi leur transition linguistique, en passant d’une langue étrangère à une autre, et pour des raisons diverses.

    L'ex Indochine Française:
    C'est à dire Le Vietnam, le Cambodge et le Laos ont retiré la langue française comme langue officielle ont mis leurs langues nationales à sa place et l'anglais comme première langue étrangère
    depuis les années cinquante.

    Au Rwanda, on est passé par étapes, du français à l’anglais. Ils ont introduit l’anglais en 1994 après le génocide (ils tiennent la France pour politiquement responsable des violences de cette période), puis en 2003, l’anglais est devenu carrément 2ème langue officielle après le Kinyarwanda et langue du travail, Kinyarwanda qui est la première langue nationale et première langue officielle du pays.

    L'Algérie depuis trois ans a retiré le français comme première langue étrangère et a mis l'anglais comme première langue étrangère après les deux langues du pays:
    L'arabe langue nationale et officielle et le Tamazight comme deuxième langue officielle.

    Au Maroc L'anglais est de plus en plus enseigné et sa maîtrise est perçue comme cruciale pour l'avenir, en particulier par les jeunes. Le ministère de l'Éducation a décidé de généraliser son apprentissage Ils voient l'anglais comme la langue des sciences, des affaires et de l'internet, et pensent que le passage à l'anglais bénéficierait à l'ambition du Maroc en tant que pôle international.

    En Tunisie
    Une mutation visible dans la société
    Dans la rue, les médias et même le dialecte tunisien, les emprunts à l’anglais se multiplient.
    De plus en plus d’entreprises privilégient la communication bilingue arabe-anglais, au détriment du français.
    Pour beaucoup de jeunes, l’anglais est perçu comme la langue de l’avenir, celle qui ouvre les portes d’un monde globalisé. Le français, lui, conserve une image liée au passé colonial ou à une élite traditionnelle, ce qui le rend moins attractif pour une génération en quête de modernité et d’ouverture.

    Suisse Germanique: 70/100 de la population Suisse,
    L'aéroport de Zurich a supprimé la plupart des annonces en français, ne conservant que l'allemand et l'anglais pour réduire le bruit et améliorer le confort des passagers, conformément à une tendance internationale. Des exceptions subsistent pour les vols vers des destinations francophones et pour les messages de sécurité. La version française du site web de l'aéroport a également été abandonnée car elle était peu consultée.
    Zurich va arrêter d’enseigner le français dans les écoles primaires
    Zurich est le dernier canton suisse germanophone à remettre en question la politique suisse d’enseignement du français dès les premières années de scolarité.
    Ce septembre 2025 son conseil cantonal a voté la suppression des cours précoces de français, rejoignant ainsi Appenzell Rhodes-Extérieures, qui avait pris une décision similaire plus tôt cette année. Des propositions visant à repousser l’enseignement du français au secondaire sont également en discussion dans d’autres cantons germanophones, notamment Saint-Gall, Thurgovie et même le canton bilingue de Berne.
    La Suisse compte trois principales langues nationales : l’allemand: 70/100, le français: 21/100 et l’italien: 08/100 Toutefois, seule une minorité de Suisses maîtrisent plus d’une langue nationale.
    De plus en plus, les jeunes privilégient l’anglais comme deuxième langue plutôt qu’une autre langue nationale.
    En Suisse romande cette décision est perçue comme une gifle. Beaucoup sont particulièrement irrités que Zurich conserve l’anglais précoce tout en supprimant le français précoce.
    Mais peu sont surpris.
    En Suisse romande, l’allemand est bien ancré dès l’école primaire, même si les résultats restent mitigés : peu deviennent vraiment bilingues, car beaucoup n’utilisent jamais ce qu’ils ont appris à l’école.

    La Belgique compte deux principales régions linguistiques la Flandre: le néerlandais comme langue officielle 60/100 de la population du pays
    Et la Wallonie: le français comme langue officielle 40/100 de la population du pays.
    L’anglais est désormais la langue la plus parlée parmi les jeunes Belges
    L’anglais est devenu la langue la plus parlée par les jeunes (âgés de 15 à 34 ans) en Belgique. En 2024, il a dépassé les deux langues officielles du pays.
    Un peu plus de six personnes sur dix (60,5 %) en Belgique âgées de 15 à 34 ans déclarent avoir une « bonne à très bonne connaissance » de l’anglais, contre 57,1 % pour le néerlandais et 56,3 % pour le français.

    Le Canada c'est dix provinces et trois territoires,
    seulement une province le Québec parle le français.
    Le reste c'est à dire 9 provinces et 3 territoires parlent l'Anglais.
    Verdict
    Il y a bel et bien déclin du français au Québec: les démographes s’entendent sur ce point. Mais leur opinion diffère sur sa rapidité et sur le rôle de l’immigration dans ce déclin.

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    James le juif il y a 1 jour

    Moi j'aimerais faire une cartographie génétique de tous les ADN du monde ! J'espère retrouver les travaux de recherches de Cheikh Anta Diop !

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    Nañu janga sunu lak ak anglais il y a 23 heures

    BAAYILEN CONNOROPHONIE BI France DIKKO TEKK SUNNU KAW français ÑOOLEN GENNA XAM SEN LAKBI AMMOL SOLO FUDUL AFRICA NITKUNÑUL REK MOOY BAAYI LAKKAM DI JEL LAKKU JAMBUR XOOLEN SI NAAR YI WOLA REWWU YI NEK SI ASIA SEN LAK REK, ANGLAIS SAX BALAÑUKOY JANG SEN LAKKU REEW LAÑU JIITAL TEKSI ANGLAIS.
    WAAYE NITKUÑUL AK LUKA TUBAB DEFONN SUNU MAAM YI DEFLEN AY JAAM COLONISÉ LEN BA PARE ÑUY WOY DI DOOLEN SEN LAK LIIMOOTAX TUBAB DU MUSSA BUGA NAAR NDAX AK LOOKO MUNA WAX DU SUUFEL BOPPAM
    WAXATUMALA LAK BOOXAMNE ÑOOM SEN BOPPA BUÑU GENNEE SEN REEW DEM FENEN ANGLAIS LAN̈U LAK BUGGA DEF AFRIK SEN MOOMEL

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    Mamadou il y a 21 heures

    Niquez vos guenons et gérez vos pirogues...................

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