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Infanticide : Diarra Djitté, victime d’un mariage forcé, prend cinq ans de travaux forcés

Auteur: APS

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Diarra Djitté, convaincue d’infanticide, a été condamnée lundi à cinq ans de travaux forcés par la Cour d’assises de Dakar.

Il est reproché à Diarra Djitté d’avoir étranglé son nouveau-né, en ligotant son cou à l’aide de la manche d’un pull-over.

Le 9 février 2009, après avoir reçu un appel téléphonique les informant de l’acte commis par cette dame, les éléments du commissariat de Guédiawaye (banlieue de Dakar) ouvrent une enquête et découvrent, à l’étage d’un bâtiment en construction, le corps d’un nouveau-né de sexe féminin enveloppé dans un linge, la bouche pleine de sable, le cou et les hanches ligotés à l’aide d’un morceau de tissu.

Tout le voisinage désigne la domestique Diarra Djitté comme étant l’auteur des faits. Dior Ndiaye, une voisine, déclare avoir été informée du geste de la domestique par son fils Abdou Sène, qui a vu des traces de sang au premier étage de la maison.

Devant la barre de la Cour d’assises, Diatra Djitté reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Elle admet avoir accouché à l’étage. ‘’Il (l’enfant) n’a pas crié et n’a fait aucun geste. J’ai pris un tee-shirt pour l’envelopper avec, avant de le mettre dans un sac vide’’, a-t-elle expliqué.

Le certificat de genre de mort a montré que le bébé est bien né à terme, a respiré à la naissance et que sa mort résulte d’une fracture du rachis cervical.

L’accusée est née le 30 mai 1985 à Diendé, en Casamance. Elle était mariée au moment des faits. ‘’J’étais mariée, mais je n’ai jamais aimé mon mari. On m’a forcé à me marier avec un cousin. J’ai demandé le divorce, mais il a refusé de me libérer’’, a-t-elle expliqué durant l’enquête de personnalité.

‘’J’ai quitté le domicile conjugal et je suis allée à Kolda avant de venir à Dakar chez mon oncle, pour me changer les idées. Je considérais que je n’étais plus mariée’’, a-t-elle ajouté, tout en précisant avoir dit à sa mère qu’elle pourrait se suicider si le divorce n’était pas prononcé.

Priée de dire qui était l’auteur de la grossesse, Diarra Djitté a désigné un marabout, ami de son oncle, qui fréquentait la maison. ‘’J’étais allée chez lui pour déposer un linge. Il m’a emmenée dans une chambre pour coucher avec moi. Je ne pouvais pas réagir, il n’y avait personne dans la maison’’, a-t-elle affirmé. ‘’Quand je l’ai dit à mon oncle, il a pris parti pour son ami et a commencé à me mener la vie dure’’, a-t-elle poursuivi.

‘’J’ai essayé de réveiller la fille de ma patronne (Dior Ndiaye) à trois reprises, mais elle était prise par le sommeil’’, a-t-elle expliqué. Diarra Djitté était domestique dans une maison à l’Unité 4 des Parcelles Assainies (banlieue de Dakar). ‘’Je n’ai jamais été au courant de sa grossesse’’, a déclaré Dior Ndiaye, devant la barre.

L’avocat général, Elhadji Alioune Abdoulaye Sylla a requis 10 ans de travaux forcés contre Diarra Djitté, déclarant : ‘’L’accusée a déjà vécu une première grossesse. Mais cette fois-ci, elle n’a pas fait ses visites prénatales.’’

’’Le certificat de genre de mort renseigne que l’enfant est né viable et vivant au moment des faits. C’est sa mère qui lui a ôté la vie’’, soutient le ministère public.

Me Bassirou Sakho, avocat de Diarra Djitté, a plaidé son acquittement. ‘’On n’est pas en mesure de dire avec exactitude si l’enfant est né viable, car des questions sont restées sans réponse’’, a argué Me Sakho.

Mis sous mandat de dépôt le 18 février 2009, l’accusée est condamnée à prolonger son séjour carcéral. La Cour d’assises a requis cinq ans de travaux forcés contre elle.

Auteur: APS
Publié le: Mardi 22 Mai 2012

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