La Cour d’assises de Kaolack a confirmé en appel, vendredi, la peine des travaux forcés à perpétuité prononcée en décembre dernier par celle de Dakar à l’encontre de Alla Sarr, 31 ans, poursuivi pour l’assassinat de Moustapha Gningue en octobre 2001, a constaté le correspondant de l’APS.
L’accusé avait été arrêté le 20 mars 2003. Il lui est reproché d’avoir poignardé la victime deux ans auparavant.
Dans la nuit du 8 octobre 2001, le sculpteur, accompagné de Ngagne Guèye, avait provoqué l’indignation de la vendeuse de sandwich Hawa Sow en farfouillant ‘’insolemment’’ ses bols de niébé avant d’échanger avec elle des propos injurieux.
Les deux amis, qui revenaient du bar du coin, s’étaient alors tournés vers Abdou Dia, venu secourir la sœur de son ami Moustapha Gningue. Une rude bagarre s’en était suivie avant que Alla Sarr et Ngagne Guèye ne prennent la fuite en sentant l’arrivée de gens venus prêter main forte à leurs vis-à-vis.
Moustapha Gningue, qui a couru plus vite que les autres, recevra un coup de poignard au niveau du cœur à l’angle du bar. Au cours de son évacuation à l’hôpital, il succombe de ses blessures.
Devant la barre de la Cour d’assises, Alla Sarr a nié être l’auteur de ce coup de poignard, expliquant qu’après la bagarre, il avait préféré rentrer chez lui après un rapide passage au bar pour se rafraîchir avec de la boisson sucrée.
‘’C’est seulement le lendemain que j’ai entendu dans la rue que Alla Sarr et Ngagne Guèye ont tué quelqu’un à côté du bar sis à Guinaw rail. Et je suis allé dire à Ngagne de prendre toutes ses responsabilités et d’assumer les faits parce que je l’avais laissé seul en rentrant la veille chez moi’’, a dit Alla Sarr à la barre de la Cour d’assises.
Dans son intervention, l’avocat général Alioune Cissokkho a d’emblée indiqué que la Cour doit confirmer l’arrêt servi par celle de Dakar en décembre 2010. Le guet apens est établi et aucun témoin n’a assisté à la scène de violence.
La culpabilité doit être prouvée et il est difficile de l’établir quand on soutient que personne n’a assisté à la scène de la violence, a rétorqué Me Mbaye Sène, conseil de l’accusé. ‘’En 21 ans de barreau, je n’ai jamais vu un dossier dans lequel le doute plane plus que dans celui-là’’, a-t-il déclaré.
‘’Le parquet général se réfugie derrière la théorie de l’unicité de la scène de la violence et de la coresponsabilité pénale qui n’existe pas’’, s’est insurgé Me Sène qui a plaidé l’acquittement de son client d’autant que la justice divine a fait tomber son couperet avec le décès de Ngagne Guèye.
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