Awa Diop vit certainement les jours les plus sombres de sa vie. Le corps complètement tailladé, les mains sectionnées, la jeune femme a été charcutée par son époux, qui tentait de l'égorger. Admis aux urgences de l'hôpital de Grand Yoff, elle raconte son histoire dans l'édition de ce vendredi 29 décembre de l'Observateur. Son mari, Mamadou Seydou Diallo, un ressortissant guinéen, est en fuite.

Une banale histoire aurait opposé le couple, qui vit à Liberté 6. "J'étais sortie le vendredi 22 décembre pour rendre visite à la famille de mon frère et c'est mon mari qui devait m'y emmener. Ce qu'il n'a pas fait. Ensuite, il a dit à ma mère qu'il sortait me chercher. Pendant ce temps, j'étais déjà sur le chemin du retour. En descendant les escaliers, nous nous sommes croisés et il m'a donné un coup d'épaule. Je suis tombée", raconte la victime.

Le lendemain, Seydou Diallo, rentre à la maison toujours furax contre son épouse. "La seule raison qui pouvait le mettre dans cet état est la visite chez mon frère, et ça, je ne pouvais pas le comprendre. Prise de peur, je me suis terrée dans la chambre de ma mère", relate-t-elle. Mais, sur demande de son mari, Awa Diop se résout à rejoindre le lit conjugal. Une fois dans la chambre, Seydou Diallo boucle la porte et garde la clé dans sa poche. "D'un geste brusque, il sort une bouteille du frigo, la brise et en prend un tesson pour se ruer sur moi. Il a tenté de m'égorger, mais heureusement, j'ai serré mes mains autour de mon cou. Il m'a donné des coups de tesson au ventre, il a charcuté mes mains avec le tesson. J'ai crié de toutes mes forces. Il a cru qu'il avait atteint son but. Il est sorti pour dire à ma mère qu'il avait fini de me tuer", raconte Awa Diop, couchée sur son lit d'hôpital, la tête rasée, le bras enveloppé sous un bandage.

Acheminée à l'hôpital Nabyl Choucair, elle sera transférée par la suite  à Grand Yoff pour une meilleure  prise en charge.

Sans le savoir, son époux qui a pris le temps de se blesser, se rend  dans le même hôpital  pour tenter de faire croire à une agression. Il est vite démasqué par les membres de sa belle famille, qui appellent la police de Dieuppeul auprès de qui elle avait déjà porté plainte.

Arrêté, Seydou Diop réussit à tromper la vigilance des limiers en s'évadant par la fenêtre des toilettes de l'hôpital. Toujours introuvable, la famille de Awa Diop promet de se faire justice.