À travers une série de vidéos diffusées sur les plateformes numériques, un large collectif d'artistes comprenant des musiciens, des chanteurs et des acteurs réclame avec insistance l’application urgente de la taxe sur la rémunération pour copie privée. Cette mobilisation vise à interpeller les autorités sur la nécessité de mettre en œuvre un dispositif légal censé protéger les revenus des créateurs face à l'évolution des modes de consommation numérique.

La rémunération pour copie privée consiste en une redevance payée par les commerçants et perçue au niveau de la douane lors de l'entrée sur le territoire de divers équipements électroniques. Cette taxe concerne tous les appareils et supports permettant l'enregistrement et le stockage d'œuvres protégées, tels que les téléphones portables, les disques durs, les clés USB ainsi que les supports de musique et de films. Elle a été conçue pour compenser le préjudice financier subi par les auteurs dont les créations sont massivement dupliquées de manière privée.

L'évolution technologique a profondément bouleversé l'économie de la culture au Sénégal, rendant la vente de supports physiques comme les CD ou les DVD quasiment impossible. Les œuvres sont désormais copiées et partagées instantanément sur une multitude de périphériques, privant les artistes de leur source de revenus traditionnelle. Pour pallier cette perte de gain et assurer la survie des industries créatives, la loi a instauré ce mécanisme de compensation financière.

Les acteurs culturels soulignent que cette situation est devenue critique pour leur profession. En demandant l'application effective de cette mesure, ils espèrent retrouver une juste rétribution de leur travail et garantir la pérennité de la création artistique nationale face au défi du piratage et de la dématérialisation.