Le Sénégal veut dynamiser ses échanges commerciaux sous-régionaux grâce au cabotage maritime. Type de transport de marchandises ou de passagers par voie maritime, le cabotage encore appelé Short sea shipping (transport maritime à courte distance) se positionne comme la solution capable de réduire les coûts et le temps de transport des marchandises dans la sous-région ouest africaine tout en favorisant la croissance économique par le développement des corridors maritimes très peu exploités.

Lors d’un atelier sous-régional organisé à Dakar, ce jeudi 25 septembre 2025, par le Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) sous la présence de plusieurs représentations diplomatiques et partenaires ouest africains et au-delà, le Sénégal a affirmé son ambition de définir avec ses partenaires, dans les 18 prochains mois, une feuille de route opérationnelle pour le déploiement des lignes de cabotage sur des corridors stratégiques parmi lesquels : les axes Dakar-Praia, Dakar-Agadir, Dakar-Alger, Dakar-Conakry et Dakar-Banjul.

Le cabotage sous-régional, selon la Directrice générale du Cosec, Ndeye Rokhaya Thiam, est « une initiative au cœur de notre stratégie nationale pour la connectivité régionale et l’essor du commerce ». « Conformément à la Vision Sénégal 2050, notre pays ambitionne de se positionner comme un carrefour logistique de référence en misant sur un service de transport multimodal moderne et durable. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette ambition nationale, l’État du Sénégal a défini de nouvelles orientations stratégiques pour renforcer le commerce maritime et la logistique régionale », déclare-t-elle.

Le cabotage sous-régional, confie-t-elle, « constitue ainsi un pilier qui permet de renforcer la connectivité entre le Sénégal et ses partenaires régionaux grâce à des liaisons régulières et fiables avec une réduction des coûts logistiques et des délais d’acheminement des marchandises. De plus, il stimulera les échanges sud-sud au sein de la Zone de libre échange africaine (Zlecaf) en exploitant pleinement les potentiels du commerce intra africain. Cela dynamise notre flotte nationale et encourage les investissements privés dans le secteur du transport maritime ».

En outre, ajoute-t-elle, « ces routes (Dakar-Praia, Dakar-Agadir, Dakar-Alger, Dakar-Conakry et Dakar-Banjul) constituent des axes stratégiques pour diversifier et sécuriser nos marchés, d’exportation et d’importation de nos produits, accroître la compétitivité de nos filières sur les marchés régionaux et internationaux et soutenir la croissance économique en fluidifiant les échanges ».

« L’Afrique ne représente que 3% du trafic maritime mondial »

Toutefois, précise M. Baba Tall, directeur général du Consortium sénégalais d'activités maritimes (Cosama), cela (le cabotage) exige, cependant, « des investissements ciblés : des infrastructures portuaires adaptées, une flotte compétitive, facilitation douanière et cadre règlementaire adaptés ».

Le défi est de renverser la tendance actuelle marquée par une dépendance trop importante aux armements étrangers. Malgré l’immense potentiel dont elle dispose, l’Afrique ne représente que 3% du trafic maritime mondial. Soucieuses de transformer les opportunités sénégalaises et africaines en réalité tangible, les nouvelles autorités souhaitent pleinement tirer profit des plus de 5000 kilomètres de côtes de ses partenaires sous-régionaux, ainsi que de son positionnement stratégique pour se hisser en un hub maritime en Afrique de l’Ouest. Ceci bâtissant des corridors sûrs, compétitifs et intégrés capables de dynamiser les économies des différents pays.