La Direction générale de la Protection judiciaire et sociale (DGPJS) du ministère de la Justice a tenu, ce mercredi à Dakar, un atelier de cadrage. La rencontre est consacrée au processus d’élaboration du cahier des charges pour l’ouverture, l’organisation et le fonctionnement des établissements de protection au Sénégal. Appuyée par la coopération allemande (GIZ) à travers le projet Renforcement de l’État de droit et de la Transparence (RETRA), elle marque une étape clé dans la structuration du système national de protection de l’enfance. Cet atelier de cadrage ouvre ainsi la voie à une réforme ambitieuse, visant à concilier exigence juridique, responsabilité sociale et engagement collectif pour mieux protéger les enfants, acteurs essentiels de l’avenir du Sénégal.

Présidant la cérémonie d’ouverture, Mme Télico Anna Pène, directrice adjointe de la DGPJS, a rappelé que plus de 55 % de la population sénégalaise a moins de 21 ans, soulignant à quel point la jeunesse représente à la fois « une richesse et un défi ». Selon elle, l’élaboration d’un cahier des charges permettra de normer, harmoniser et encadrer les conditions de création et de gestion des structures d’accueil pour enfants, qu’elles soient publiques ou privées. « Ce référentiel constituera un outil administratif et normatif garantissant la qualité, la transparence et la régularité du fonctionnement des établissements accueillant des enfants », a déclaré Mme Pène.

Elle a également insisté sur la dimension participative du processus : magistrats, éducateurs spécialisés, acteurs communautaires, personnels de santé, partenaires techniques et financiers ainsi que la société civile seront associés à la co-construction du document.

Un projet soutenu par la GIZ

Pour Sokhna Touré, conseillère technique à la coopération allemande (GIZ), cet atelier s’inscrit dans une dynamique de renforcement de l’État de droit et de la protection sociale, deux axes majeurs du projet RETRA signé en octobre 2024 entre le Sénégal et la République fédérale d’Allemagne.« La GIZ accorde une importance particulière à cette première phase d’élaboration du cahier de charges, qui permettra de standardiser les conditions d’ouverture et de fonctionnement des établissements accueillant des enfants, face à la prolifération de structures d’accueil au Sénégal », a-t-elle affirmé. Le projet RETRA vise notamment à renforcer les capacités des acteurs judiciaires et de la société civile pour une meilleure protection des droits, en particulier ceux des femmes et des enfants.

Vers un cadre plus protecteur pour les enfants

Le Sénégal compte actuellement 138 établissements recensés accueillant des enfants, dont 12 publics placés sous la tutelle de la DGPJS. Ce futur cahier des charges viendra encadrer leur fonctionnement et garantir à chaque enfant « un environnement protecteur, éducatif et respectueux de ses droits fondamentaux ». Pour Mme Teliko, ce chantier ne constitue pas une fin en soi, mais le point de départ d’une transformation structurelle du système de protection de l’enfance au Sénégal.« Nous devons bâtir ensemble un cadre institutionnel robuste, garant d’une protection intégrale de chaque enfant vivant sur le territoire national », a-t-elle conclu.