Logement au Sénégal : Saliou Dramé dénonce "un théâtre à ciel ouvert"
Alors que le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko s’est engagé à incarner une rupture profonde avec les pratiques du passé, le secteur du logement social semble échapper à cette dynamique. Entre promesses inflationnistes, opacité des décisions et confusion institutionnelle, les signaux d’alerte se multiplient.
Saliou Dramé, le directeur général de IMMOSEN et spécialiste du développement local, tire la sonnette d’alarme. Il dénonce une gestion qu’il qualifie de « théâtre à ciel ouvert », marquée par « une succession de gesticulations, d’annonces contradictoires et d’actes de pure politique politicienne ».
Un déficit connu, une stratégie floue
Le Sénégal fait face à un déficit de 500 000 logements. Ce chiffre, largement reconnu, incarne l’ampleur du défi. Pourtant, la réponse gouvernementale reste confuse. Dramé pointe « une inflation rhétorique, sans feuille de route lisible », qui discrédite la parole publique. Il rappelle que « l’ambition affichée est passée de 100 000 logements à 300 000, puis à 500 000 », sans qu’un plan directeur clair ne soit publié.
Opacité et favoritisme
L’annonce de 12 000 projets et de 20 promoteurs « triés sur le volet » suscite des interrogations. Dramé questionne : « Sur quels critères techniques et financiers précis ? Avec quelle grille de sélection objective et publique ? » Il dénonce une méthode qui « rappelle fâcheusement les agréments opaques d’un autre âge » et regrette que « l’ancienne CAPIP ait fait beaucoup mieux, malgré les ratés des toutes dernières années sur Daga-Kholpa ».
La transformation de la CGIS en CDC Habitat est, selon lui, un exemple de dérive. « Détournée de sa mission première de financement du logement social, elle se mue en promoteur concurrent », affirme-t-il, ajoutant que cette posture « fait une concurrence déloyale à la SICAP, à la SNHLM et au secteur privé ».
Des modèles dépassés qui persistent
Dramé critique également la persistance des modèles SAFRU et DGPU, qu’il considère comme « le symbole même de la gabegie financière et des lourdeurs bureaucratiques ». Pour lui, « leur inefficacité est criante » et une vraie rupture exigerait « de les réformer en profondeur ou de les remplacer par des structures agiles, performantes et redevables ».
Commentaires (16)
la CDC marche depuis des mois sur les plate bandes des structures chargées du financement et de la construction des logements sociaux.
SOS je risque de rentrer au Sénégal sans maison...j'invite les anciens propriétaires à se regrouper pour défendre leurs intérêts.
L'etat doit récupérer les parcelles des prédateurs fonciers et laisser les pauvres gorgolous qui ont juste une parcelle leurs biens.
J'ai honte pour mon pays...
Un patriote d'Italie écoeuré qui a déjà été victime d'escroquerie foncière pour la 4e fois de ma vie.
Il y a encore des résidus du systèmes qui n'ont pas intérêt que les choses s'améliorent
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