Le rideau s’est levé sur la 35ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc. Si le royaume chérifien tient ses promesses sur le plan des infrastructures, le terrain a déjà livré ses premières vérités : les cadors sont au rendez-vous, à une exception près, tandis que quelques fausses notes viennent nuancer un tableau presque parfait. Décryptage des tops et flops après la 1ère journée de la phase de groupes.

LES TOPS

Sénégal et Tunisie : un standing assumé

Le champion 2021 n'a pas traîné. Face au Botswana, les Lions ont rendu une copie propre et autoritaire (3-0). Avec un doublé de Nicolas Jackson et un but de Cherif Ndiaye, les hommes de Pape Thiaw ont affiché une fluidité offensive inquiétante pour la concurrence, avec plus de 60% de possession. Le score final aurait même pu être plus lourd, si les joueurs offensifs avaient preuve de plus de réalisme. Même constat pour la Tunisie. Victorieux 3-1 de l’Ouganda à Rabat, les Aigles de Carthage ont séduit par leur pragmatisme. Portés par un Elias Achouri en feu et auteur d'un doublé, les Tunisiens ont montré qu'ils n'étaient pas venus pour faire de la figuration, prenant les commandes du groupe C devant le Nigeria.

La dictature des têtes de série

Contrairement à l'édition ivoirienne marquée par des séismes précoces, la hiérarchie est, pour l'heure, respectée. Le Maroc, l'Égypte, l'Algérie, la Côte d'Ivoire et le Cameroun ont tous empoché les trois points. Sur les 12 équipes qui étaient dans les chapeaux 1 et 2 avant le tirage au sort, 11 l'ont emporté. Cette "sécurité" des cadors du continent souligne une préparation mentale accrue pour éviter les pièges des équipes qui étaient dans les chapeaux 3 et 4. Les grandes nations semblent avoir retenu la leçon de 2023 : en Afrique, aucun match ne se gagne avant le coup de sifflet final.

L'infrastructure marocaine : le "miracle" sous la pluie

C’était le grand défi du comité d’organisation : prouver que le Maroc dispose d’infrastructures de classe mondiale. Le pari est réussi. Malgré des pluies diluviennes sur Rabat et Tanger, le spectacle n'a jamais été altéré. Le secret ? Le système de drainage SubAir et des pelouses hybrides de dernière génération qui "avalent" littéralement l'eau. Là où d'autres tournois auraient vu des matchs interrompus par des flaques (comme la petite finale de la Coupe Arabe récemment), la CAN 2025 déploie un tapis vert impeccable, permettant un jeu rapide et technique.

LES FLOPS

Mali, la malédiction du beau jeu stérile

C’est la seule fausse note parmi les cadors. Face à la Zambie (1-1), le Mali a cruellement manqué de réalisme. Avec un Expected Goals (xG) de 1.97 contre seulement 0.68 pour les Chipolopolo, les Aigles ont dominé mais ont péché dans le dernier geste (15 tirs, seulement 5 cadrés). Un déchet technique récurrent qui commence à peser sur les ambitions maliennes dans ce groupe A, alors qu'ils vont défier le Maroc ce vendredi.

L’hymne de la discorde

C’est l’image insolite - et gênante - de ce début de CAN. Lors du protocole d’avant-match entre l’Égypte et le Zimbabwe, un imbroglio dans la régie a conduit à une confusion totale lors de l’exécution de l'hymnes de l'Egypte. Si les joueurs sont restés stoïques, cet impair technique a fait les choux gras des réseaux sociaux, rappelant que même la meilleure organisation n'est pas à l'abri d'une erreur humaine en direct.

Le blues des gradins vides

C’est le point noir qui contraste avec la ferveur populaire de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire. Hormis les sorties du pays hôte, plusieurs affiches (Afrique du Sud - Angola, RD Congo - Bénin) ont sonné creux. Pour pallier ce déficit d'ambiance, les autorités marocaines ont réagi en urgence en ouvrant gratuitement les portes du stade d'Agadir lors d'Égypte-Zimbabwe, permettant à 30 000 spectateurs de remplir les travées. Un défi de billetterie et de mobilisation locale qu'il faudra relever pour que la fête soit totale.