[Entretien] Parcours, photo, foot : Amina Fall se raconte
Autodidacte, passionnée et aujourd’hui sous les projecteurs de la CAN, Amina Fall, connue sous le nom d’Amina Photographer, s’impose comme l’une des figures montantes de la photographie sportive africaine. À travers son objectif, elle raconte le football autrement, en capturant l’émotion, l’humain et les instants forts qui marquent les grandes compétitions.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Amina Fall, aussi connue sous le nom de Amina Photographer. Je suis photographe professionnelle, spécialisée dans la photographie sportive.
Votre parcours n’est pas classique. Comment tout a commencé ?
Effectivement, mon parcours n’a rien de traditionnel. Je me suis formée directement sur le terrain, avec beaucoup de passion, de la patience et de la persévérance. J’ai commencé par couvrir des compétitions locales comme les Navétanes, les championnats de Ligue 1 et Ligue 2, ainsi que des compétitions nationales. Petit à petit, j’ai réussi à me faire une place.
Aujourd’hui, vous couvrez des compétitions majeures. Que représente cela pour vous ?
C’est une grande fierté. Couvrir des compétitions d’envergure comme la Coupe d’Afrique des Nations est une reconnaissance de mon travail. Cela montre que je suis à ma place et que le chemin parcouru en valait la peine.
D’où vous vient cette passion pour le sport et la photographie ?
Le sport s’est imposé naturellement dans ma vie. J’ai grandi dans une famille très sportive, avec un père passionné de football. Je suis la seule fille parmi cinq garçons, donc j’ai baigné dans cet univers depuis l’enfance. La photographie est devenue un moyen d’expression, parfois même sans mots, pour raconter ce que je ressens.
Comment définissez-vous votre approche de la photographie sportive ?
Je ne me contente pas de photographier un match. Mon objectif est de raconter une histoire. Je cherche l’émotion, les regards, les gestes, les détails que beaucoup ne voient pas. Je pense que la sincérité se ressent dans mes images.
Être une femme dans un milieu très masculin, est-ce un défi ?
Oui, clairement. Il y a des regards, des préjugés, parfois des doutes ou des jugements injustes. Souvent, il faut faire deux fois plus pour être prise au sérieux. Mais j’ai appris à laisser mon travail parler pour moi. Aujourd’hui, je vois cela comme une force et j’espère inspirer d’autres femmes.
Y a-t-il un cliché qui vous a particulièrement marquée ?
Oui, sans hésiter : la photo d’Édouard Mendy protégeant une petite fille de la pluie. Ce moment reflète parfaitement ma sensibilité et mon regard féminin dans la photographie sportive. L’image a fait le tour du monde, elle est devenue virale et a été énormément partagée. Beaucoup la considèrent comme l’une des meilleures photos de la compétition.
Que représente pour vous la Coupe d’Afrique des Nations ?
C’est le plus grand événement du football africain. Pour un photographe, c’est un rêve. Pour moi, c’est une étape très importante : elle m’apporte une visibilité internationale et confirme ma légitimité. Cela me motive à viser encore plus haut, à travailler avec des joueurs professionnels, des clubs et des institutions en Afrique et à l’international.
Quel message adressez-vous aux jeunes qui veulent se lancer dans la photographie ?
Je leur dirais de croire en eux, même quand personne ne le fait. La photographie demande du temps, de la patience, des sacrifices et beaucoup de discipline. Il faut accepter de commencer petit, d’apprendre chaque jour et de ne jamais se comparer aux autres. Quand la passion est sincère et que le travail est constant, les portes finissent toujours par s’ouvrir.
Commentaires (11)
sénégalais beugoule kou wané signe d'avancement.
ils vons te traiter de tous les noms.🫣
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