Affaire Talix Mines : Le ministère du Travail dénonce des « licenciements nuls » et exige la réintégration des délégués
Les licenciements des 62 travailleurs de Talix Mines continuent de faire couler beaucoup d’encre. Interpellé par le député Mbaye Dione en août dernier, le ministre du Travail a répondu, en septembre en se basant sur un rapport circonstancié de l’Inspection régionale de Thiès. Selon le ministère, ledit document confirme de multiples violations du Code du travail et exige la réintégration immédiate des délégués syndicaux renvoyés.
Dans sa lettre d’interpellation, Mbaye Dione s’interrogeait sur « le caractère fondé de tels licenciements » et sur « la régularité de la procédure ». Le député attirait aussi l’attention du gouvernement sur les obligations légales de concertation et de préservation des emplois avant toute décision de rupture.
La réponse ministérielle reprend point par point les inquiétudes soulevées. Si la société a invoqué des difficultés économiques en brandissant un endettement de « 2,465 milliards FCFA en décembre 2024 », l’Inspection relève que « les états financiers n’ayant pas été certifiés par un expert-comptable agréé, leur fiabilité demeure insuffisante et ne permet pas de justifier, à elle seule, les licenciements ».
Mais c’est surtout la procédure qui est jugée irrégulière avec une absence de concertation sérieuse avec les délégués du personnel, un non-respect des mesures alternatives prévues par le Code du travail et une violation de l’ordre des licenciements. En plus, « malgré la décision de refus de l’Inspection régionale, l’entreprise a procédé au licenciement de six délégués syndicaux », une décision que le ministère qualifie de « nulle et de nul effet ».
En ce sens, ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions exige des mesures correctives immédiates. L’Inspection du Travail a dressé une mise en demeure contre Talix Mines, exigeant de l’employeur, entre autres : la réintégration immédiate des délégués concernés, avec paiement des salaires dus depuis leur éviction, conformément à l’article L.217 du Code du travail ; la régularisation des droits des travailleurs licenciés, notamment le versement des indemnités légales (licenciement, préavis, congés, indemnité spéciale).
À cela s’ajoutent les sanctions encourues en cas de refus de réintégration. « Le versement de douze mois de salaire brut pour ceux ayant une ancienneté comprise entre 1 et 5 ans ; vingt mois pour une ancienneté de 5 à 10 ans ; et deux mois par année de présence avec un maximum de trente-six mois pour ceux ayant plus de 10 ans d’ancienneté ».
Une tentative de conciliation tenue en mai 2025 ayant échoué, l’Inspection a établi un procès-verbal de non-conciliation le 8 juillet, transmis au Tribunal du Travail de Thiès. L’affaire prend donc une tournure judiciaire, au-delà du bras de fer entre la société et ses employés.
Les 62 travailleurs, quant à eux réclament toujours leur réintégration et le paiement de leurs droits.
Commentaires (2)
Maintenant, il appartient au Tribunal du travail de trancher ce conflit. L'inspection du travail n'ayant pas réussi à concilier l'employeur et les travailleurs.
Tout à fait, le Ministre ne saurait être le Juge du travail de dernier ressort. Ses proches collaborateurs auraient dû lui glisser un papier dans ce sens pour répondre au Député Dione.
Canal gnii Talix Mines rek lagnou yapp. Ils oublient qu'ils ont eux mêmes licenciés 30.000 fonctionnaires.
Maintenant, il appartient au Tribunal du travail de trancher ce conflit........yes sir.................l'aboyeur du jour peut pisser dans un tama : même effet !!
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