Après la libération des abords du marché et de la RN4 : Ce qu'attendent les commerçants des autorités municipales
L'opération désengorgement de la RN4 et des abords du marché de Bignona s'est déroulée le samedi 25 octobre, sans entrave. Les commerçants concernés ont commencé à aménager dans les sites dédiés par les maires des communes de Bignona et de Tenghory. Ce qu'a salué le préfet Mamadou Khouma, maitre d'oeuvre de l'opération.
À sa suite, le maire de Bignona, Bacary Diatta, a affirmé : "On a décidé, d'un commun accord avec les commerçants qui ont occupé la RN4, de dégager toutes les occupations. Il y a eu des réunions préalables qui ont précédé cette activité pour discuter des dispositions à prendre pour que tout soit fait sans créer de dégâts. Les commerçants, les occupants avaient pris l'initiative de dégager, de sortir leur matériel et aujourd'hui, pratiquement, il ne reste plus rien parce qu'eux-mêmes ont démoli leurs installations pour faciliter le travail."
Tenghory, zone de recasement de 587 commerçants déguerpis de la RN4
Ces commerçants sont désormais installés à Tenghory. Une trouvaille rendue possible par les autorités administratives qui ont travaillé avec les maires de ces deux communes du département.
Selon le secrétaire général des commerçants, Yayakh Diédhiou, 587 commerçants sont recasés sur les sites aménagés dans la commune de Tenghory voisine. "Les commerçants, d'après les recensements effectués en 2022, étaient au nombre de 300. Mais présentement, on est au nombre de 587 bénéficiaires des sites de Tenghory".
Un manque à gagner pour la commune de Bignona, mais la sécurité prime
Cette opération de déguerpissement n'est pas sans conséquence pour la municipalité de Bignona. Le maire affirme que des pertes sur les taxes peuvent en découler. Cependant, pour des questions de sécurité, cela vaut la peine.
"Nous privilégions la sécurité, parce qu'au-delà de l'arrêté ministériel, il y avait le projet de réhabilitation de la RN4 qui avait dédommagé tous les occupants. Aujourd'hui, il y a un manque à gagner, parce que ces installations permettaient à la commune de générer des ressources à travers les taxes. Mais pour nous, la sécurité est plus importante. Un accident pouvait provoquer une catastrophe. Mais aujourd'hui, nous sommes arrivés à convaincre les populations, les occupants du marché à pouvoir se déplacer sans problème", a expliqué Bacary Diatta.
Cet aspect sécuritaire, les commerçants en sont conscients. Yayakh Diédhiou, leur secrétaire général, reconnaît les problèmes soulevés par les autorités : "Le marché était tellement saturé qu'il n'y avait même pas de sécurité. Mais à partir d'aujourd'hui, on sent nettement que ce qu'ils disaient était la réalité. Non seulement il y avait la propriété, l'hygiène d'abord, mais aussi la sécurité. On est à 20-25 m de la route."
Plus d’accompagnement pour garantir la sécurité et la salubrité
Tous les commerçants recasés ont salué leurs nouvelles installations. Seulement, ils souhaitent un accompagnement. "Nous sommes heureux de nous retrouver ici. Nous avions d’énormes problèmes quand nous étions près de la route, avec les 'Jakartamen. Et là, je suis à l’aise personnellement", a déclaré cette commerçante. Tout comme sa voisine qui pointe toutefois le désordre dans l'installation des étals. "Nous nous réjouissons de venir sur ce site, mais il y a un fait que nous déplorons : le dispatching des places n’a pas été bien ordonné. Ils devaient mettre les vendeurs de légumes d’un côté, les fripiers de l'autre, les vendeurs de téléphones et autres articles ailleurs, au lieu de nous mélanger. Et cela risque d’être un problème pour les clients aussi".
Une autre crainte relevée : le temps d’occupation des lieux. Mbaye Cissé de faire comprendre que le site qu’ils occupent appartient à une tierce personne et que le bail reste un flou pour eux. "Le site est un terrain qui appartient à quelqu’un. Et selon nos informations, on va rester six, voire huit mois.
Mbaye Cissé de suggérer la construction d'un marché : "Nous voulons un marché. C’est l’unique solution. C’est à travers ce commerce que nous espérons prendre soin de nos familles."
Bintou Diédhiou de faire le même plaidoyer. "Le marché de Djiragone ne fait pas vivre la commune de Tenghory. C’est pour cela que nous sollicitons un marché pour sortir de toutes ces difficultés. Nous avons regagné ce site, mais nous ne sommes pas totalement rassurés, parce que c’est le terrain d’autrui. Nous aurons la conscience tranquille quand il y aura un marché à notre disposition", a-t-elle plaidé.
Les commerçants ont aussi sollicité le renforcement de la sécurité au niveau du site de recasement, avec de l’électricité. "Si on pouvait avoir suffisamment d'électricité pour la sécurité et pourquoi pas la sécurité au niveau des marchandises. Il faut aussi des toilettes", égrène le secrétaire général du Regroupement des commerçants, Yayakh Diédhiou.
Commentaires (1)
Les principaux responsables des occupations des trottoirs et autres sont les maires qui pour faire des recettes acceptent l'installation anarchique, transforment la ville à un parc de vente de véhicules d'occasion. Ces espaces ne sont pas gratuits.
L'état a engagé des moyens pour nettoyer les villes. les maires ont l'obligation de maintenir cet état de fait. Ceux et celle qui n'arrivent pas à laisser les lieux publics libre des encombrements doivent être relevés pour mettre en place si nécessaire des délégations spéciales. Les revenus des taxes sont rarement investis dans le bien être des populations.
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