Pris en otage le 13 avril 2025 par le MFDC/La coalition qui a revendiqué le rapt, le médecin-lieutenant de l'armée sénégalaise a été libéré le mardi 11 novembre dernier, après sept mois de captivité.

 Unanimement saluée, la libération du militaire, sans exigence et sans condition, comme l’a souligné le communiqué du commandant Mamady Coly du MFDC/La coalition, est perçue comme un signe d’apaisement et de consolidation des acquis en faveur de la paix, selon plusieurs observateurs.

Des élus de Bignona rappellent que "le 13 avril 2025, un élément de l'armée nationale a été retenu par des membres du MFDC à travers des échauffourées qui ont eu lieu dans le Djinaky. Quand nous avons appris l'information à travers la DIRPA que les militaires ont été libérés, nous l'avons accueilli avec beaucoup de satisfaction. Pour dire que nous avons été impliqués à un moment donné dans les démarches pour la libération de ce militaire qui est un gradé de l'armée de surcroît médecin, qui occupe une place très importante non seulement dans l'armée, mais aussi dans la communauté", a déclaré le maire de Bignona, Bakary Diatta.

À Djinaky, zone le militaire a été capturé, sa libération est un soulagement. Alphousseyni Diémé, le maire :  "C'est une très bonne nouvelle, en cette fin d'année. Nous avons vécu difficilement ce rapt depuis le 13 avril 2025 à Djinaky. Et cela a un peu surpris, d'autant plus que dans la zone, il y avait véritablement un processus d'apaisement qui a connu son paroxysme le 23 mai 2023 à Mongone, par l'accord pour le dépôt des armes intervenu au niveau de la faction de Diakaye."

L'édile de Kafountine, du même arrondissement de Kataba 1, pour sa part, "salue toutes les personnes qui se sont impliquées pour faire libérer ce soldat. Aujourd'hui, nous sommes dans une dynamique irréversible de la consolidation de la paix en Casamance. Une dynamique que nous soutenons à tout point de vue, parce que les conséquences de ce genre d'incidence sont énormes".

Rompre avec les actes nuisibles à la paix

Avec la libération du médecin militaire, une nouvelle page doit s’ouvrir pour l’instauration de la paix définitive en Casamance. Une région qui mérite un véritable sursaut de paix et de cohésion sociale. C’es l’avis de ces élus de Bignona, un département qui a payé un lourd tribut à la crise.

"À Kafountine, on en pâtit. Ce sont des actes dont on ne mesure pas les conséquences à tous les niveaux. Que ce soit du point de vue de l'investissement, des activités économiques. Aujourd'hui, le travail qui est en train d'être fait, c'est de sortir ce cliché d'insécurité en Casamance. Et nous espérons que de telles incidences ne se reproduisent plus. Nous souhaitons que les deux parties et les communautés s'engagent dans cette dynamique de consolidation de la paix et de développement économique de la Casamance", plaide le maire de Kafountine.

À Djinaky, on considère que la signature des accords de Mongone doit être consolidée par un investissement continu des parties prenantes, selon Alphousseyni Diémé.

Le maire de Djinaky assure que l'accalmie a redynamisé les activités économiques et sociales dans des zones autrefois à risque. "Plus que jamais, nos activités étaient orientées vers la cohésion sociale, le retour des déplacés. Le Plan Diomaye pour la Casamance permettra leur réinstallation avec les commodités qui leur permettront de reprendre correctement leur vie. C'est le cas de l'état civil, l'habitat, mais également d'autres infrastructures comme l'eau et l'électricité qui sont en train d'être déroulées par le biais de certains projets", a souligné Alphousseyni Diémé.

Cette paix, pour lui, passe par l'électrification, le désenclavement, par des infrastructures de base comme les écoles, les postes de santé, entre autres.